Entretien exclusif avec Michael Fassbender, alias Magneto dans X-MEN LE COMMENCEMENT - Seconde partie
Article Cinéma du Jeudi 06 Octobre 2011

A l'occasion de la sortie de X-Men Le commencement en Blu-ray et DVD le 19 octobre, découvrez notre nouvelle série d'entretiens!

[Retrouvez la première partie de cette interview]


Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Comment avez-vous travaillé avec John Dykstra, le superviseur des effets visuels, sur les scènes où vous utilisez vos pouvoirs ?

300  a été un entraînement idéal pour moi dans le domaine des effets visuels, car ce film a été entièrement tourné sur fond vert, comme vous le savez. Dans le cas de X-MEN LE COMMENCEMENT, nous avons tourné beaucoup dans de vrais décors, et quelquefois sur des fonds verts, et avons employés toutes sortes de trucages. Pour un acteur, l’essentiel est de savoir exactement ce qui se passe dans la scène, par exemple en regardant le storyboard ou l’animatique qui ont été préparés, puis d’imaginer dans sa tête ce qui n’existe pas réellement sur le plateau de tournage. C’est ce qui rapproche le tournage des scènes d’effets visuels du théâtre : l’imagination prend alors une plus grande importance.

Quelles sont les scènes que vous avez particulièrement aimé jouer ?

J’ai beaucoup aimé les scènes qui se passent dans le bar en Argentine, et celle de la banque, en Suisse …

Eric Lensherr est un « méchant » complexe et fascinant, parce que même si nous spectateurs, nous avons envie de le voir perdre, nous savons aussi que ce qu’il pense est en partie juste…

Exactement !

Est-ce que c’est cet aspect du personnage qui vous a particulièrement séduit ?

Oh oui, tout à fait. Pour les raisons que vous venez de décrire parfaitement. Je n’aimerais pas jouer des méchants caricaturaux, sans crédibilité. Ce qui est fascinant chez Eric, c’est que l’on sent bien qu’il y a un chic type en lui, au fond de sa personnalité. Il est beaucoup plus intéressant de présenter au public un personnage ambigu, qui le poussera à se poser des questions, à avoir un avis partagé, en ne sachant pas très bien s’il l’aime ou pas. Cette notion est très présente dans le film. Un type bien peut être amené à faire de mauvaises actions, et un « méchant » peut aussi se comporter de manière décente. Cette incertitude sur le déroulement des choses rend l’intrigue beaucoup plus intéressante, parce que les jeux ne sont pas faits à l’avance. Eric dit beaucoup de choses parfaitement justes, mais ses méthodes ont tendance à être radicales. Cela ne retire rien au fait que son discours est sensé.

Kevin Bacon nous avait dit que Matthew Vaughn, les auteurs, lui, James McAvoy et vous-même aviez passé tout un week-end à réécrire ensemble une scène importante. Pouvez-vous nous parler de cela et de votre contribution aux répliques de votre personnage ?

Nous voulions tous que cette courte scène soit aussi réussie que possible, que tous les éléments que nous souhaitions y placer s’y trouvent bien. Chaque seconde de film doit être pleinement justifiée. Je ne crois pas aux scènes de transition, ou à quoi que ce soit qui reste vague. Si l’on fait un choix, ce doit être un engagement total, qui se reflète dans chaque moment du film. C’est pour cette raison que nous avons tous travaillé sur l’amélioration de cette fameuse scène, pour la perfectionner jusqu’à ce que nous en soyons totalement satisfaits.

Quels sont vos meilleurs souvenirs de X-MEN LE COMMENCEMENT ?

Les ballades que nous faisions en voiture-caddie avec James McAvoy ! Nous nous sommes beaucoup amusés. C’est lui qui conduisait – un peu  trop vite - et étant le passager installé à l’arrière, je devais me déplacer pour servir de contrepoids et maintenir l’équilibre du véhicule dans les virages !

Matthew Vaugh vous a t’il déjà dit ce qu’il imaginait pour le prochain volet de cette trilogie ?

Non, pas encore. Je crois que nous allons attendre de voir ce que sera l’accueil de ce premier épisode. James McAvoy et moi-même en avons parlé, et nous aimerions participer à d’autres épisodes. Nous avons déjà des idées en tête pour faire en sorte que nos personnages évoluent dans la bonne direction, et comme nous avons par nos contrats la possibilité d’influer sur le script, nous avons hâte de passer à l’étape suivante, et d’exposer nos points de vues aux auteurs qui écriront, si tout se passe bien, l’épisode suivant.

Avez-vous déjà signé votre participation aux deux prochains épisodes de cette série ?

Oui, il y a une option pour deux films de plus dans mon contrat.

Le film se passant en 1962, avez-vous gardé en tête les manières de s’exprimer et de se comporter de cette époque quand vous avez improvisé certaines répliques ?

Oui, bien sûr, car c’est un travail qu’un acteur doit absolument faire quand il joue dans un film d’époque, ce qui est le cas de celui-ci. Je me suis plongé dans cette ambiance en regardant des documentaires et en lisant des magazines du début des années soixante, pour me souvenir des expressions que l’on employait, et de l’état d’esprit qui régnait alors. Et ensuite, quand il me venait une idée de réplique pendant le tournage, je pouvais tout de suite me rendre compte si elle était appropriée ou pas.

Matthew Vaugh aime l’ironie et l’humour noir. Pourriez-vous nous parler de la manière dont il les a utilisés dans X-MEN LE COMMENCEMENT ?

Oui, il y a bien chez Matthew une manière d’utiliser les personnages et les situations avec une certaine ironie…Les personnages principaux ont eux-mêmes le sens de la dérision. Ce regard ironique est bien présent tout au long de ce que nous avons filmé, mais je ne vais pas vous en citer un exemple qui sortirait du lot : ce serait dommage pour les gens qui ne l’ont pas vu en salles et qui vont le découvrir en Blu-Ray.

Quels sont les rapports qui se développent entre Magneto et la jeune Mystique ?

J’ai toujours trouvé que cette partie de l’histoire était très intéressante. Mystique est l’amie de Charles depuis son enfance. Ces deux mutants savent qu’ils ont des pouvoirs, et s’entraident depuis longtemps. La différence entre Charles et Eric, c’est que Eric pense que les mutants sont plus beaux et plus intéressants que les humains. Cela touche beaucoup Mystique, qui se sent à part à cause de sa véritable apparence, et qui n’ose pas se montrer telle qu’elle est, avec sa peau bleue et ses écailles. Elle reste donc « camouflée » en permanence, en prenant l’aspect d’une jeune fille normale. Le regard d’Eric sur les mutants et sur elle la trouble, et il y a une tension sexuelle qui naît entre eux. Mystique n’a jamais éprouvé cela pour Charles, car le lien qui les unit est fraternel et amical. Je n’irais pas jusqu’à dire que cette attirance entre Eric et Mystique est fortement développée dans cette première aventure, mais on sent bien qu’il y a quelque chose qui naît à ce moment-là, et qui est appelé à se développer par la suite. Quoi qu’il en soit, Eric est bien conscient du fait que Mystique est attirée par lui, et il en joue pour l’amener à se ranger de son côté, et à partager sa vision du monde, et du futur des mutants. Il ne peut que la convaincre en lui disant que les mutants sont magnifiques et ne devraient pas vivre dans la honte, en restant cachés.

Pour conclure, pourriez-vous nous dire quel est, selon vous, la manière la plus surprenante dont Magneto utilise ses pouvoirs dans le film, sans en dire trop pour nos lecteurs qui n’auraient pas encore vu X-MEN LE COMMENCEMENT ?

J’aime beaucoup la manière qu’il a de réaliser des travaux dentaires ! (rires)

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