Entretien exclusif avec Jason Flemyng, Azazel dans X-MEN LE COMMENCEMENT
Article Cinéma du Mardi 18 Octobre 2011

A l'occasion de la sortie de X-Men Le commencement en Blu-ray et DVD le 19 octobre, découvrez notre nouvelle série d'entretiens!

Jason Flemyng, né en 1966 à Londres, est un authentique fan de fantastique et de SF qui n’a jamais raté une occasion d’apparaître dans les films et séries que nous aimons. Dès le début de sa carrière, on le voit dans deux épisodes des AVENTURES DU JEUNE INDIANA JONES (1992), dans l’adaptation du LIVRE DE LA JUNGLE réalisée par Stephen Sommers (1994), puis dans la série inspirée du film LES PREDATEURS (1997). Il retrouve Stephen Sommers pour l’excellent DEEP RISING (UN CRI DANS L’OCEAN -1998) , rejoint le casting prestigieux (Woopy Goldberg, Ben Kingsley, Martin Short, Gene Wilder, etc.) du téléfilm à gros budget ALICE AU PAYS DES MERVEILLES (1999) et devient le héros de BRUISER (2000), réalisé par le grand George A. Romero, incarnant un homme humilié par tout son entourage, qui décide de se venger de manière sanglante le jour où il pose un masque blanc sur son visage. Fidèle à ses passions, Jason Flemyng fait partie des acteurs qui lisent de grandes nouvelles d’épouvante, face à la caméra, dans la série THE FEAR (2001). C’est en 2003 qu’il incarne le docteur Jeckyll et le monstrueux Mr Hyde - en portant un incroyable costume doté de bras mécaniques géants, conçu par Steve Johnson - dans LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES, de Steve Norrington. L’année suivante, Il tient le rôle-titre du film français ATOMIK CIRCUS, LE RETOUR DE JAMES BATAILLE, réalisé par Dennis et Thierry Poiraud, avec Vanessa Paradis en co-star de ce mélange improbable d’humour de SF et de gore qu’un scénario indigent condamna à l’échec. Flemyng reprend ensuite le rôle du professeur Bernard Quatermass dans le téléfilm THE QUATERMASS EXPERIMENT (2005), joue dans la jolie fable STARDUST (2007) de Matthew Vaughn, et devient l’un des détectives de MIRRORS (2008) d’Alexandre Aja. Il joue le père du héros dans L’ETRANGE HISTOIRE DE BENJAMIN BUTTON (2008), reprend le rôle principal de la sympathique série PRIMEVAL (Nick Cutter et les portes du temps) en 2009, et incarne la même année le redoutable sorcier Malachi de SOLOMON KANE. Il tient ensuite un double rôle dans LE CHOC DES TITANS (2010), celui du roi Acrisius transformé en monstrueux Calibos, par la colère de Zeus, puis incarne le sorcier. Aujourd’hui, nous le retrouvons métamorphosé une fois de plus, sous les traits démoniaques du mutant Azazel…

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Vous êtes apparu dans de nombreux films fantastiques. Qu’appréciez-vous le plus lorsque l’on vous propose un rôle bien écrit dans un film de ce registre ? Quelles opportunités y trouvez-vous en tant qu’acteur ?

La grande chance que j’ai dans ma vie de comédien, c’est de ne pas être « à la mode » et de ce fait, de ne pas risquer d’être soudainement « démodé ». Cela m’a permis de tenir des rôles très variés justement parce que personne n’a une idée préconçue de moi, dans un sens ou dans un autre. Je suis un peu comme une page blanche, ce qui est une situation idéale pour moi. C’est cela qui me permet de tourner dans des films fantastiques ou de Science Fiction produits par les Etats-Unis, aussi bien que dans des films aux budgets minuscules tournés en Europe. J’ai travaillé en France, en français, et pour moi, bénéficier de ce choix de rôles est idéal, car j’y trouve mon compte artistiquement et financièrement. En ce qui concerne le fantastique, le plaisir que j’éprouve à tourner dans ces films rejoint les rêves que l’on peut faire, enfant, en se regardant dans une glace et en s’imaginant métamorphosé, jouant des personnages incroyables. Pour un acteur, il y a deux manières d’y parvenir. Soit vous suivez les règles de la méthode Stanislasky et vous vous infligez mentalement les peines et les souffrances d’un personnage très différent de vous, comme peut le faire quelqu’un comme Robert DeNiro, soit vous vous déguisez en monstre et vous acceptez d’avoir le visage couvert de prothèses pour vous transformer de l’extérieur vers l’intérieur. Je préfère la seconde méthode et je dois dire que le maquillage est l’un des aspects passionnants du tournage d’un film fantastique.

Lon Chaney était surnommé « L’homme aux mille visages », mais vous êtes vous-même apparu avec tant de maquillages différents au cinéma que vous semblez être bien parti pour le surpasser !

J’adore Lon Chaney ! C’est une de mes idoles, l’un de mes acteurs préférés de l’histoire du cinéma ! Il se trouve que l’un des maquilleurs qui ont travaillé sur X-MEN LE COMMENCEMENT, « Cowboy » Mike, a écrit une biographie de Lon Chaney, que j’ai adoré lire. Pour revenir au maquillage, c’est une arme formidable pour un acteur, mais aussi une lame à double tranchant : je sais bien que ce n’est pas un travail aussi dur que celui des ouvriers d’une mine de charbon, mais c’est quand même sacrément dur à assumer au jour le jour pendant un tournage. Je suis plutôt résistant et c’est aussi une des raisons pour lesquelles on fait souvent appel à moi pour ce genre de rôles. On sait dans le milieu du cinéma que je fais partie de ces comédiens qui ont l’habitude de porter des prothèses, et qui subissent le processus tout en restant relativement de bonne humeur. On sait que je ne vais pas passer tout mon temps à me plaindre et à dire que je suis fatigué pendant le tournage. Du coup, quand un rôle qui exige de porter un maquillage complexe se présente, il y a toujours quelqu’un pour dire « Prenons Flemyng, il le fera ! » (rires) J’ai pu me rendre compte que l’on avait remarqué que je me comportais de manière agréable et polie sur le plateau, en dépit des contraintes, et que cela incitait vraiment les gens à redemander ma participation lorsqu’ils préparent un nouveau projet.

Pouvez-vous nous parler de la manière dont vous travaillez quand vous jouez en portant des prothèses faciales et corporelles ? Quelles sont les difficultés à surmonter et les opportunités que le fait de « jouer derrière un masque » peuvent vous apporter ?

C’est difficile à décrire… Au simple niveau technique, il faut travailler plus durement. J’ai tourné 79 films, et au bout de toutes ces années, je sais que ce que mon visage fait sans avoir besoin de le voir dans un miroir. C’est un processus évolutif, qui s’apprend peu à peu, au fil du temps. Vous vous rendez progressivement compte de l’effet que produit telle expression, de l’intensité que vous devez lui donner pour exprimer telle émotion…Avec l’expérience, quand vous visionnez la scène que l’on vient de filmer sur un moniteur vidéo, vous constatez que vous avez obtenu exactement le résultat que vous visiez en jouant. Mais dès que vous jouez avec des prothèses sur le visage, vous devez tout réapprendre. Cette seconde couche de chair artificielle ne bouge pas comme votre vraie peau. Il faut toujours « en faire plus », exagérer les expressions pour qu’elles passent au travers de la mousse de latex ou du silicone des prothèses. Cela, c’est un des inconvénients du travail avec le « masque ». L’autre, c’est le temps que nécessite la pose d’un maquillage complexe. Pendant le tournage de LA LIGUE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES, je devais arriver dans la loge à deux heures du matin pour en sortir prêt vers huit heures. Pendant ces 6 heures de maquillage, il me fallait patienter et considérer que cela aussi faisait partie du temps que j’investissais dans ce rôle et ce film. Et il fallait aussi conserver mon énergie pour pouvoir la libérer dès que j’arrivais sur le plateau de tournage transformé en Mr Hyde. Dans ce film, je portais un costume très lourd, avec des prothèses de bras énormes, il y avait aussi un côté purement physique à assumer. Cela étant dit, malgré tous ces inconvénients, j’adore revoir des images de ces films, de tous ces personnages extravagants que j’ai joués. Je ferais peut-être un jour un montage vidéo de tout cela, une compilation de ces métamorphoses ! Quand j’étais un jeune acteur, je crois que j’aurais été ravi d’apprendre que j’aurai un jour l’opportunité de jouer des personnages comme Mr Hyde ou Azazel.

Diriez-vous qu’il y a aussi un côté libérateur quand on joue caché « derrière le masque » ?

Je n’en suis pas certain. Généralement, quand je joue un personnage en portant des prothèses, c’est sur une grosse production dont le tournage s’étale sur plusieurs mois. Ensuite quand je rentre à la maison, je peux jouer dans un petit film tourné rapidement, en cinq semaines. C’est ce qui s’est produit juste après X-MEN LE COMMENCEMENT : j’ai tourné dans une petite production pendant cinq semaine à Manchester. Et alors que nous parlons, je tourne dans un autre petit film en Suède. Concrètement, jouer des rôles en portant des maquillages complexes est plus contraignant que libérateur. Et physiquement, c’est épuisant. Surtout au fur et à mesure que les semaines passent, pendant un long tournage. Mais une fois que c’est fini, après avoir pris un peu de repos, je suis ravi quand je découvre la bande annonce d’un film comme X-MEN LE COMMENCEMENT et que je me vois dedans ! C’est très chouette d’être devenu cette créature à la peau rouge, qui se téléporte d’un endroit à un autre !

Comment appliquait-on le maquillage d’Azazel sur vous ?

Il y avait six prothèses qui étaient appliquées ainsi : deux sur mon front, deux sur mon menton, et deux qui recouvraient mes lobes d’oreilles. Les maquilleurs ont utilisé le processus des « prothèses transfert » qui consiste à couler du silicone dans un moule souple. Ensuite, une fois que le silicone a catalysé, on plaque le moule souple contre la peau sur laquelle on a appliqué de la colle, et on le retire délicatement. Seule la prothèse en silicone reste sur la peau, et les raccords sont extrêmement fins. C’est une technique encore récente, mais elle permet d’obtenir de très bons résultats, et de diminuer énormément le temps de pose du maquillage, car les raccords obtenus sont pratiquement invisibles. Ensuite, on rajoute des textures à la main, puis les couleurs. Au début, la pose du maquillage d’Azazel durait quatre heures et demie, mais vers la fin du tournage, elle a été réduite à environ trois heures trente.

Connaissiez-vous les bandes dessinées des X-Men avant que l’on vous propose de jouer Azazel ?

Je savais qu’elles existaient, mais je n’avais jamais eu l’occasion de les lire pendant mon enfance. Cependant j’avais déjà un lien avec les X-Men : vous vous souvenez peut-être que Matthew Vaughn devait réaliser X-MEN L’AFFRONTEMENT FINAL, à l’origine. Matt et moi avons déjà tourné huit fois ensemble, et j’ai la grande chance qu’il me fasse participer à tous ses films. Je crois qu’il me considère surtout comme un porte-bonheur, en fait ! J’ai auditionné pour tenir le rôle du fauve dans X-MEN 3, mais après le départ de Matthew, c’est Kelsey Grammer qui l’a interprété. Je connaissais déjà cet univers à cause de la préparation de cette audition-là. J’avais vu les autres films. Mais X-MEN LE COMMENCEMENT va être une version très différente de ce que l’on a vu auparavant. Matt a tenu à ce que le film se déroule dans les années 60, et évoque les thrillers politiques que l’on tournait dans les années 70. Je pense notamment aux films d’espionnage consacrés à la période de la guerre froide. C’est une vision nouvelle et très excitante des choses…

C’est donc principalement la perspective de travailler à nouveau avec Matthew Vaughn qui vous a incité à participer à ce film…

Oui, absolument. Quand Matthew fait appel à moi, il me confie des rôles très variés, qui peuvent être de simples apparitions tournées en une journée ou deux, ou un personnage important qui interviendra tout au long du film. Tout dépend de ce qu’il a besoin que je fasse et de ce qu’il pense que je peux apporter à ce projet-là. Pour des raisons financières évidentes, un rôle plus long est toujours plus intéressant, mais ce qui compte d’abord, c’est la perspective de continuer à collaborer avec Matthew.

Quelle est l’aide que Marvel vous a apportée pour mieux vous familiariser avec votre personnage ?

Un collaborateur de Marvel très sympathique était présent sur le tournage, et il m’a remis un énorme classeur qui contenait une biographie détaillée d’Azazel, et les principales histoires dans lesquelles ce personnage était apparu. C’était très intéressant à lire et ce garçon était l’un des types les plus gentils que l’on pouvait rencontrer dans les coulisses de ce film. Nous étions ravis qu’il soit présent pendant le tournage. Cependant, il ne nous disait jamais ce qu’il fallait que nous fassions, car Matthew et moi avions la liberté de changer certaines choses. Notre travail était facilité par le fait que X-MEN LE COMMENCEMENT soit une préquelle. Nous n’avions pas à tenir compte de faits vus dans un film antérieur.

Que pouvez-vous nous dire de votre personnage, de ses buts et de ses pouvoirs ?

Le film se déroulant pendant la crise des missiles de Cuba, quand les communistes représentaient pour l’occident la force la plus maléfique sur terre, et parce que Azazel a la peau rouge, et que je suis moi-même un vieux socialiste, j’ai eu envie d’en faire un communiste russe totalement acquis à la cause du parti ! (rires) Et cela marche très bien dans ce contexte… J’avais même envie que l’on ajoute une faucille et un marteau sur le col de sa veste, mais la production n’a pas voulu aller jusque là ! (rires) Cependant, il y a une scène au cours de laquelle je me matérialise sur un vaisseau de guerre russe, et tue tout l’équipage à bord du poste de commande. Là, je ramasse une casquette d’un des officiers de la marine russe, ornée d’une faucille et d’un marteau, et je la mets sur ma tête en conduisant le navire. On m’a laissé au moins faire cela ! (rires) Hélas, la prise pendant laquelle je chantais l’internationale tout en tenant la barre n’a pas été incluse dans le film, mais Matt m’a au moins laissé la jouer ainsi !

Le personnage d’Azazel a vécu beaucoup de choses dans les comics. Que révélera t’on de son passé dans le film ? Expliquera t’on qu’il est en fait un démon des temps anciens ?

Non, on ne dira rien de cela. Si ce film marche bien, il est prévu que cette intrigue se prolonge et que les personnages apparaissent dans deux autres films, pour former une trilogie. Nous verrons alors comment on pourra intégrer des éléments de son passé dans ces prochaines aventures. Azazel est le père de Nightcrawler…

…qui est le fruit de sa liaison avec Mystique.

Exactement ! Cela devrait donc être très intéressant à suivre ! (rires) Pour le reste, Wait and see…

Y a t’il déjà des indices d’une possible attirance entre Azazel et Mystique dans ce premier volet ?

Entre moi et Jennifer Lawrence ? Non. Je crois qu’elle n’a d’yeux que pour le fauve…

Quelle a été votre vision initiale du personnage ?

Eh bien, grosso modo ce que je vous ai déjà décrit. Vous savez, quand on tourne un film avec autant de personnages, le temps que vous passez en fin de compte à l’image est extrêmement réduit. Il faut que vous essayez de rendre chacune de vos petites apparitions aussi frappantes que possible. Ma seule contribution a été de faire d’Azazel un communiste pur et dur, et j’espère d’ailleurs qu’il restera assez de ces éléments-là pour que cette idée passe et que les spectateurs la comprennent. Azazel parle aux gens en les appelant « Camarade » et cela me plait déjà beaucoup.

Le sens de l’ironie est toujours très présent dans les films de Matthew Vaughn et vous avez vous-même beaucoup d’humour. Comment est-ce que ce regard particulier va être utilisé dans X-Men le commencement ? Est-ce que vous avez pu faire passer vos idées en improvisant certains dialogues, par exemple ?

Oui, pendant la scène ou j’élimine les marins russes dans le poste de commandement du bateau, je dis « Dasvidania Tovarich ! » (Adieu Camarade !) à l’un d’entre eux, tout en lui coupant la gorge ! C’était une idée de dernière minute, et j’ignore si cette réplique figurera dans le montage définitif de Matthew. Pendant des scènes aussi courtes que celle-ci, il faut saisir l’occasion d’ajouter quelque chose en un éclair.

Quels sont les rapports entre Azazel et Sebastian Shaw ?

On ne voit pas beaucoup de scènes entre ces deux personnages, même si Azazel passe du « côté obscur » à la fin du film. C’est surtout January Jones, qui joue Emma Frost, qui passe le plus de temps avec Kevin Bacon / Sebastian Shaw. La petite Zoé Kravitz, qui incarne Angel se joint aussi à leur groupe. Elle est géniale dans ce rôle.

Avez-vous du vous préparer physiquement pour tourner les scènes pendant lesquelles vous utilisez vos pouvoirs de dématérialisation ? Avez-vous accompli vos cascades ?

Oui, je me suis beaucoup entraîné avec les cascadeurs pour préparer les scènes de combat. Il y a deux grandes séquences de batailles dans le film, pour lesquelles j’ai suivi aussi des cours d’escrime, et je suis très fier d’avoir pu les tourner moi-même. J’ai aimé les préparer et les jouer. C’était très amusant. Nous avons utilisé des câbles et un fond vert. Il y avait aussi une doublure qui était chargée de tourner les plans de grands bonds et les chutes, pour des questions d’assurance.

Comment avez-vous collaboré avec l’équipe des effets visuels sur les effets de téléportation ?

En bien comme nous tournions ces scènes devant un fond vert, l’équipe des effets numériques avait la possibilité de m’effacer facilement de l’image en post-production. Ensuite ils ont ajouté des effets 3D pour créer les transitions entre les apparitions et les disparitions. Le public ne s’en rend peut-être pas compte, mais beaucoup d’acteurs connaissent bien les techniques liées au fond vert à présent, parce que pratiquement tout le monde y a recours, qu’il s’agisse d’un film fantastique ou non. Les comédiens savent comment utiliser cet outil, et comprennent aussi les innombrables services qu’il peut rendre pendant la production d’un film.

En dehors de celles que vous avez déjà mentionnées, quelles sont les scènes que vous avez pris un plaisir particulier à jouer ?

Toutes les scènes dans lesquelles apparaissait January Jones, qui est très légèrement vêtue ! Je les trouvais toujours très intéressantes ! (Rires) Plaisanterie à part, January était très sympathique. J’ai beaucoup aimé travailler avec Kevin Bacon et nous nous sommes bien entendus pendant le tournage. Il est très drôle et c’est un bon camarade de travail. J’admire son talent d’acteur depuis de longues années et c’était agréable de pouvoir travailler avec lui. Et comme toujours, il y avait aussi le plaisir de travailler avec Matthew. Une des raisons pour lesquelles je joue dans tous ses films, c’est qu’il n’a pas forcément la possibilité de crier et de hurler en face de certains acteurs importants quant il n’est pas du tout content de ce qu’ils font. Dans ces cas-là, quand je suis dans la scène, il se défoule sur moi, et exprime ainsi ce qu’il voudrait dire en réalité à l’autre acteur, qui est intouchable à cause de sa notoriété ! Il me prend à partie et m’engueule parce qu’il ne peut pas parler aussi directement à la star qui se trouve là ! Nous savons l’un et l’autre à quoi nous en tenir, tout comme les membres de l’équipe qui nous connaissent bien, et ce petit stratagème nous amuse beaucoup. (rires)

C’est très drôle ! Qu’est-ce que ça donne quand ça se produit ?

Dans ces cas-là, après avoir visionné la scène, Matthew marque un temps de pause, inspire profondément, et m’interpelle en disant : « Flemyng !! Est-ce que tu te rends compte à quel point tu étais lamentable dans cette scène ?! » (rires) C’est notre manière de travailler ensemble ! C’est un gag amusant. Matthew est quelqu’un de très loyal, et de très fidèle en amitié. L’équipe qui s’occupait des prises de son sur X-MEN LE COMMENCEMENT, qui est un film qui coûte environ 150 millions de dollars, est celle avec laquelle Matthew travaillait quand il produisait SNATCH, TU BRAQUES OU TU RAQUES , réalisé par Guy Ritchie, pour un budget 150 fois plus petit ! Depuis cette époque, il s’est créé toute une petite famille de collaborateurs et amis autour de Matthew et Guy Ritchie, et l’on retrouve ces techniciens et ces acteurs dans tous leurs films. J’aime travailler ainsi, avec les mêmes gens. J’ai un sentiment très réconfortant quand cela se produit, parce que tout d’un coup, cette implication dans un projet paraît plus concrète, plus ancrée dans la réalité de la vie et de vraies relations humaines. Tourner un film, ça signifie devoir quitter votre famille pendant de longues semaines. Ce sacrifice personnel est un peu moins pénible quand on retrouve une autre famille sur le plateau.

Quels seront les meilleurs souvenirs que vous garderez du tournage de X-MEN, LE COMMENCEMENT ?

Cette camaraderie avec Matthew et son équipe. Le travail d’acteur est nomadique, solitaire, et quand je me trouve parmi eux, il y a une vraie chaleur, une implication qui ne donne pas l’impression de se consacrer à quelque chose de vain. Tout est fait de manière très sincère, en s’impliquant vraiment dans le projet. Du coup, on n’a pas l’impression de vendre son âme au studio. Vous vous créez de nouveaux souvenirs avec les gens que vous appréciez. Mais Matthew ne dirait jamais cela : il prétendrait m’employer parce que je ne coûte pas cher et que je ne me plains pas trop ! (rires)

Quels sont vos projets futurs ?

J’ai tourné dans un thriller d’action qui s’intitule HANNA, aux côtés de Cate Blanchett et Saoirse Ronan. Je l’ai vu récemment et je l’aime énormément. Il a très bien marché aux USA et nous sommes ravis de ce succès. Le film que je tourne en ce moment s’intitule Hamilton et il s’agit aussi d’un thriller mouvementé, dont l’action se déroule en partie en Afghanistan. Ensuite, mon seul projet consiste à passer tranquillement l’été avec ma femme à la maison. Je ne reprendrai plus de travail avant septembre, quels que soient les projets que l’on me propose ! Et dans le futur, j’apparaîtrai avec plaisir dans les éventuels prochains épisodes.

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