Avant-première exclusive - Dans les coulisses de VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 2 : L’ILE MYSTERIEUSE
Article Cinéma du Lundi 09 Janvier 2012

Effets-speciaux.info s’est rendu sur le tournage de cette nouvelle aventure sur la piste des romans de Jules Verne, suite de VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 3-D, dont Dwayne « The Rock » Johnson, Michael Caine et Josh Hutcherson tiennent les rôles principaux…
(sortie le 15 février)


Par Pascal Pinteau



Honolulu, île d’Hawaï, le 15 novembre 2010. Après 17h20 de vol depuis Paris, l’arrivée dans cette île de l’océan Pacifique procure un sentiment d’irréalité qui n’est pas seulement dû au décalage horaire. Les clichés exotiques forcément présents dans l’esprit du voyageur se heurtent à une réalité pragmatique : au lieu de palmiers et de décors tropicaux, c’est une jungle de béton en tous points semblable aux paysages urbains de Los Angeles qui entoure l’aéroport. Tout ici, de la forme des immeubles datant des années 70 et 80 aux panneaux routiers en passant par les labyrinthes des freeways, nous rappelle que nous nous trouvons dans un état américain où la voiture est reine. Ce n’est qu’en s’éloignant du centre ville d’Honolulu, et en se dirigeant vers le bord de la mer que l’on trouve des rues paisibles, bordées de petites résidences coquettes et jalonnées de palmiers et de bosquets fleuris. Après ce long périple, il est particulièrement agréable de poser ses valises dans le hall de l’hôtel pour découvrir avec ravissement une belle plage de sable blanc et des cocotiers, premier petit bout de nature relativement intact qui s’offre à nos yeux. Mais le véritable enchantement, comme nous avons pu le constater dès le lendemain matin, commence au bout d’une heure de route, en accédant à un parc naturel superbe…

Tournage dans la jungle

C’est dans une vallée bordée de petites montagnes, au milieu d’une jungle épaisse où les cascades et les rivières abondent, que la production de VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 2 : L’ILE MYSTERIEUSE s’est installée. Dans cette suite au fort sympathique VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 3D, si Dwayne « The Rock » Johnson remplace Brendan Fraser dans le premier rôle masculin, c’est toujours John Hutcherson qui incarne Sean Anderson, le jeune aventurier lancé sur les traces des héros des romans de Jules Verne. Tout comme son père, Sean est persuadé que les œuvres de Verne sont basées sur des faits réels. Après avoir reçu un message en provenance de « L’île mystérieuse », il se plonge dans le roman et entreprend un nouveau périple afin de retrouver son grand-père Alexander, incarné par le légendaire Michael Caine… A ce trio d’explorateurs s’ajoute le tandem formé par un guide/loueur de bateaux, incarné par l’excellent acteur de composition Luis Guzman (L’IMPASSE, MAGNOLIA, TRAFFIC), et par sa fille que joue Vanessa Hudgens, rendue célèbre par la série de téléfilms Disney HIGH SCHOOL MUSICAL, et apparue récemment dans le SUCKER PUNCH de Zack Snyder. A notre arrivée au « camp de base » de la production, nous découvrons que le thème du gigantisme déjà utilisé au cinéma en 1961 dans L’ILE MYSTERIEUSE de Cy Enfield, avec les créatures magnifiquement animées par Ray Harryhausen, a été à nouveau exploité par l’équipe du film, bien qu’il soit totalement absent du roman original de Jules Verne.

Un champ de fleurs géantes

En nous rapprochant, nous voyons les responsables des effets spéciaux et l’équipe de décoration achever sous nos yeux l’installation d’un champ de fleurs géantes. Chaque fleur réalisée en résine et en fibres de verre culmine à plus de 2,50m du sol et ondule sous le vent. Des papillons géants et des graines de pissenlit flottant dans la brise seront ajoutés en 3D dans les images de ce paysage. A côté de là, la partie inférieure d’un grand arbre banian a été construite sur le flanc d’une colline et habilement intégrée à l’environnement naturel. On ne distingue plus ce qui est réel de ce qui ne l’est pas. Un passage de la taille d’une porte est encadré par les larges racines de l’arbre factice. Un assistant de la production nous explique qu’au début de leur aventure, les héros du film s’échouent sur l’île, errent sur une plage, puis entrent dans une caverne labyrinthique. Après l’avoir traversée, ils accèdent à la vallée en passant entre les racines de cet arbre et découvrent alors un paysage luxuriant et magique. Nous empruntons un chemin boueux – il y a eu beaucoup d’averses, climat tropical oblige, tout au long des jours précédents – et nous approchons des tentes mises à la disposition de l’équipe de tournage. Une quinzaine de machinistes consolident les échafaudages métalliques d’un énorme fond bleu installé juste derrière le champ de fleurs géantes, en prévision d’un trucage qui sera ajouté en postproduction. Une tente attire particulièrement notre attention : celle qui abrite les moniteurs TVHD 3D sur lesquels le chef opérateur, l’opérateur chargé de la supervision des prises de vues en relief et le réalisateur visionnent les images de la caméra numérique 3D utilisée pour ce film. Aujourd’hui l’équipe s’apprête à tourner une scène pendant laquelle les naufragés traversent le champ de fleurs géantes, tout en essayant de se faire à l’idée qu’ils sont arrivés dans un lieu particulièrement étrange…

Notre premier interlocuteur sur le plateau est le producteur du film, Michael Bostick, qui avait notamment travaillé sur APOLLO 13 de Ron Howard (1995) la mini-série DE LA TERRE A LA LUNE (1998) et la comédie BRUCE TOUT PUISSANT (2003)…

Entretien avec Michael Bostick, producteur exécutif

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Pour votre équipe, comment les choses ont-elles changé techniquement depuis le tournage du précédent épisode ? Est-il un peu plus facile de tourner un film d’action en relief ?

Cette nouvelle génération de caméra 3D est nettement plus facile à utiliser que la première, qui avait servi à tourner VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE 3D. Comme nous étions les premiers à utiliser sa caméra, James Cameron est souvent venu sur notre tournage pour voir comment les choses se passaient. A présent, les caméras sont plus petites et plus légères, ce qui permet de les installer plus facilement sur un support steadycam. Dans les caméras de la première génération, comme les réglages de mise au point étaient faits à l’avance, si un élément de l’image devenait flou pendant un mouvement de grue, il fallait s’interrompre, abaisser la grue, modifier le réglage et recommencer. Maintenant, tout est radiocommandé et ajustable en temps réel, ce qui évite de faire perdre du temps à l’équipe, ou de déconcentrer les acteurs. Nous disposons aussi d’un mobile home dans lequel nous pouvons visionner nos rushes en relief pendant le déjeuner. Et pendant le tournage, nous visionnons les images sur de nouveaux moniteurs relief de 60cm de diagonale qui sont très performants. Dans la tente que vous voyez à côté de nous, il y a les moniteurs du superviseur des effets reliefs : deux moniteurs 3-D « normaux » de part et d’autre, et un petit moniteur au centre où les deux images – celle destinée à l’œil droit et celle destinée à l’œil gauche - sont affichées en même temps. C’est ce moniteur central qui lui permet de régler la distance interoculaire, la focalisation et la convergence des deux objectifs – qui fonctionnent comme des yeux humains - sur tel ou tel élément du décor ou tel acteur.

Quels sont les changements intervenus au niveau de l’histoire depuis le premier épisode, qui était un peu traité comme une attraction de parc à thème, avec beaucoup d’action, de sensations fortes, d’effets de jaillissement 3-D ?

Il y a eu des évolutions dans la manière de traiter le script, et nous présentons aussi de nouveaux personnages, comme Hank Parsons, le beau père de Sean, incarné par The Rock et Alexander Anderson, son grand père que joue Michael Caine. Brad Peyton, qui réalise le film, a planifié de manière très astucieuse la manière dont il gère le relief des effets d’immersion dans le panorama, et les moments où il joue sur le jaillissement hors de l’écran d’une créature ou d’un élément de décor. Il ne faut surtout pas exagérer quand on emploie ces effets. Il faut qu’ils offrent juste le bon degré d’interactivité pour amuser le public, mais juste après, il faut revenir rapidement à la narration du récit.

La suite de notre reportage paraîtra bientôt sur ESI !

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