La critique ESI - JOHN CARTER d’Andrew Stanton : le formidable premier épisode d’une grande saga de SF !
Article Cinéma du Mercredi 07 Mars 2012

Note : 5 étoiles sur 5


John Carter, premier grand héros de l’histoire de la Science-Fiction, arrive enfin sur le grand écran, 100 ans après sa création par Edgar Rice Burroughs, qui inventa aussi Tarzan, le seigneur de la jungle. Ses aventures sur Mars ayant inspiré moult écrivains et cinéastes – tout particulièrement George Lucas dans STAR WARS - la tâche qui attendait Andrew Stanton était bigrement difficile : il fallait non seulement moderniser un récit écrit sus forme de feuilleton en 1912, mais aussi le transposer en image de manière suffisamment originale pour que les spectateurs n’éprouvent pas un sentiment de « déjà vu ». Grâce à sa passion pour John Carter, Stanton a brillamment relevé ce double défi et nous offre un grand spectacle de SF comme on n’en avait plus vu depuis AVATAR !

Par Pascal Pinteau



Dans ce grand récit d’aventure, le soldat de la guerre de sécession John Carter, un homme brisé par un malheur récent, est mystérieusement téléporté sur Mars. Il découvre alors qu’il est doté de nouveaux pouvoirs que lui confère la faible gravité de la planète rouge : il peut faire des bonds prodigieux et jouit d’une force surhumaine. Mais tout cela ne lui permet pas d’échapper aux Tharks, géants verts aux mâchoires garnies de défenses, et dotés de quatre bras. Fait prisonnier par eux, notre héros est surveillé jour et nuit par un « calot », sorte d’énorme toutou en mal d’affection. A côté des Tharks, créatures brutales et dépourvues de compassion, John est si gentil que cette curieuse bestiole nommée Woola change de camp : désormais, son maître, ce sera lui. Peu après, le terrien rencontre la princesse rebelle Dejah Thoris, qui tente de sauver le peuple de la cité d’Helium, menacé par les habitants de Zodanga. Peu à peu, John Carter retrouve le goût de vivre et de se battre pour défendre de justes causes. Aux côtés de ses nouveaux amis, il entame alors une quête qui lui permettra de déjouer un terrible complot…

Quel plaisir de découvrir une nouvelle grande aventure de Science-Fiction pleine de lyrisme, d’humour, d’action et d’émotions ! On savait déjà Andrew Stanton talentueux, mais après les formidables réussites que furent LE MONDE DE NEMO, et WALL-E, son passage au long métrage en prises de vues réelles est tout aussi réussi que le fut celui de Brad Bird réalisant MISSION : IMPOSSIBLE - PROTOCOLE FANTOME.

Tous les curseurs qualitatifs du film sont réglés au maximum. Le script efficace et dynamique fait passer les 2h20 du film en un éclair, et réussit l’exploit de présenter un monde complexe et de très nombreux personnages de manière limpide. Le casting est impeccable : Taylor Kitsch est aussi crédible en héros désabusé qu’en combattant retrouvant une nouvelle flamme, Lynn Collins campe une princesse guerrière attachante et courageuse qui plaira au public féminin, et Willem Dafoe donne une vérité étonnante au personnage de Tars Tarkas, chef des Tharks régnant sur un peuple en déclin, sombrant dans la brutalité. La mise en image des scènes d’émotion et d’action est aussi efficace que dans les meilleures productions Pixar, et la qualité des effets visuels est telle que l’univers de Mars prend véritablement vie devant nos yeux. A aucun moment on n’a le sentiment de voir des acteurs perdus devant un fond vert. Tout sonne juste. Chaque personnage est véritablement « incarné » et semble avoir les deux pieds bien ancrés dans le sol de Barsoom. Le travail réalisé par les studios anglais en charge des personnages 3D – les Tharks, l’irrésistible Woola, les thoats, les grands singes blancs – est tout simplement parfait, et les environnements virtuels sont magnifiques. Cerise sur le sommet du gâteau, la musique de Michael Giacchino, en symbiose parfaite avec les images, donne à plusieurs reprises le grand frisson que les cinéphiles ne ressentent plus que très rarement ces dernières années.



JOHN CARTER est une superproduction intelligente et généreuse – les combats aériens, l’affrontement contre les grands singes blancs et la bataille finale sont des morceaux de bravoure époustouflants - dont la découverte exalte, amuse et divertit de la plus belle manière.

Merci et bravo, Andrew Stanton. A très vite pour l’épisode suivant de cette saga toute neuve et pourtant centenaire…





[En discuter sur le forum]
Bookmark and Share


.