IMATS Londres 2012 : Notre reportage sur la nouvelle édition de l’International Make-up Artist Trade Show - Première partie
Article 100% SFX du Vendredi 06 Avril 2012

Par notre envoyé spécial Jean-Philippe Lomas, en collaboration avec notre correspondant à Londres Gilles Paillet. Photos : Jean-Philippe Lomas.

Onzième anniversaire

L’IMATS, qui entame la onzième année d'existence de son édition anglaise, s'est déroulé le premier week-end de février à l'Alexandra Palace dans le Nord de Londres, comme c'est le cas depuis déjà cinq ans. Une nouveauté de taille cette année : le salon ouvre ses portes aux professionnels dès le vendredi après-midi, ce qui leur permet de découvrir le salon en avant-première, avant l'arrivée du grand public.

Première journée

Nous arrivons en haut de la colline où se dresse le bâtiment victorien de l'Alexandra Palace. Le ciel est parfaitement clair et la vue panoramique sur la métropole londonienne est à couper le souffle. C'est la toute première fois que l'IMATS de Londres se déroule sur trois jours. Cette première journée est réservée aux détenteurs de la carte Pro. Dans le hall d'entrée, on est très loin de l'effervescence habituelle. Nous réglons les détails administratifs dans un calme presque irréel et entrons. Seconde nouveauté cette année, le salon se tient dans le plus grand espace de l'Alexandra Palace ; une verrière immense avec une rosace à une extrémité et un orgue monumental à l'autre. La plus grande des salles de conférence peut accueillir plus de 700 personnes. Certains exposants sont encore en train de s'installer. Leur nombre a l'air légèrement plus important que les années précédentes, mais surtout les allées du salon sont beaucoup plus larges, ce qui permettra de circuler plus facilement quand la foule sera présente. Quelques stands proposent déjà des démonstrations de techniques et de produits. On notera celle du maquilleur italien Andrea Leanza (WORLD WAR Z) sur le stand de Smooth-On, montrant un maquillage de vieillissement à partir de prothèses en gel de silicone encapsulé. D'autres stands proposent des démonstrations de body-painting ou de maquillage beauté. Des boissons et des snacks nous sont offerts.

Michael Key, l'organisateur de cet événement, règle les derniers préparatifs et trouve néanmoins le temps de répondre à nos questions. Fondateur du Make-Up Artist Magazine et de l'IMATS, cet événement est véritablement son œuvre. Nous parlons de ses aspirations, de ses souhaits par rapport à l'IMATS et évoquons le futur du salon. Un entretien que vous découvrirez bientôt sur ESI. L’invité privilégié de ce vendredi, le maquilleur de talent Leonard Engelman (LA FELINE, GHOSTBUSTERS, BATMAN FOREVER, BURLESQUE), qui est également gouverneur de la branche maquillage de l'académie des Oscars et sera présent tout au long du week-end, se promène, presque invisible, dans les allées du salon. En revanche, contrairement à ce que nous avions compris, il n'y a aucun programme de conférences pour cette première journée. Dommage ! On se souvient encore de la démonstration de Howard Berger de l'an passé, accompagnée de champagne, lors de la demi-journée réservée aux professionnels… Globalement, cette journée permet de faire calmement le tour des exposants, sans l’affluence coutumière des journées ouvertes au public. On profite de prix spéciaux réservés aux professionnels et l’on assiste aux démonstrations proposées sans être gêné par les bousculades. Cette journée pro nous aura aussi permis de repérer les lieux et de renouer contact avec de nombreuses connaissances. C'est donc après un départ tout en douceur pour ce week-end, que nous nous retrouvons comme il se doit au pub de l'Alexandra Palace, pour boire un verre et discuter avec les habitués qui, depuis le temps, font pratiquement partie de l’évènement, ainsi qu'avec des professionnels venus des quatre coins d’Europe. La soirée se poursuit assez tard et nous nous préparons pour la journée de samedi qui, nous le savons déjà, sera la plus intense vu le nombre et le sujet des conférences proposées. Un organisateur nous confie que c'est la première année, du fait du calme relatif de cette première journée, qu'il a l'occasion de faire le tour des stands en tant que spectateur ! D'un autre coté il nous avoue que d'habitude au soir de la première journée il pouvait se donner courage en se disant « qu'il n'y en avait plus qu'une a tirer » ; là il en reste encore deux !

Seconde journée

Rien à voir avec le calme de la première journée ! Samedi matin la foule est au rendez-vous. On se rend facilement compte du succès de l'IMATS en Europe : dans le métro et dans le bus qui nous mènent à l’Alexandra Palace, on reconnaît ou on découvre des visages qui ne laissent aucun doute quant au lieu où ils rendent : l’IMATS ! A l’entrée de l’Alexandra Palace,  la file d’attente pour retirer les entrées s'allonge rapidement. Ayant déjà nos passes, nous nous dirigeons vers la salle d'exposition. Comme chaque année le programme est chargé et plusieurs conférences et démonstrations se déroulent simultanément. Il est nécessaire de faire un choix.

La première conférence vers laquelle nous nous dirigeons est la traditionnelle démo de Neill Gorton. Elle fait partie intégrante de l'IMATS de Londres depuis l'année de sa création et représente le véritable coup d'envoi officiel du week-end. Après un petit préambule de Michael Key, Neill Gorton assisté de Rob Mayor (THE WOLFMAN, BEING HUMAN) nous propose cette année un maquillage basé sur le personnage de Mister Hyde. Pendant plus d’une heure durant Neill Gorton nous emmène à la rencontre de cet impressionnant personnage. Le maquillage en gel de silicone encapsulé se compose d'une grande pièce en forme de cagoule qui recouvre intégralement la tête et le cou du modèle, ne laissant que le visage dégagé. Pour gagner du temps, cette pièce a été prépeinte. Vient ensuite une pièce recouvrant tout le visage sauf le menton. Et finalement une petite pièce pour le menton. Ces deux pièces n'ont pas été prépeintes et sont simplement teinte dans la masse couleur chair. Après avoir posé l'ensemble de ces pièces, Neill Gorton procède à leur mise en couleur, essentiellement à l'aide de palettes de fards à l'alcool et un peu de fard gras pour le pourtour des yeux. Comme à son habitude, il n'utilise pas d'aérographe, préférant créer des effets de crachotis à l'aide de brosses de tailles différentes. Selon lui le coté aléatoire de cette technique permet un résultat plus naturel. Le crâne du personnage est poilé à l'aide d'une floqueuse électrostatique pour lui donner un effet de poils ras. Un dentier et de grosses lentilles de contact viennent compléter le maquillage. Le maquilleur insiste sur le fait qu'il ne manipule jamais les lentilles de contact lui-même, préférant laisser ce travail à un technicien spécialisé. Il fait remarquer que de toutes manières l'état de ses mains à la fin de la réalisation d'un maquillage ne permet pas de manipuler les lentilles dans de bonnes conditions d'hygiène. Pour terminer, le modèle enfile un justaucorps rembourré simulant une musculature hypertrophiée, fabriqué pour un autre projet,. Le personnage est complété par un costume approprié. Il y a beaucoup de monde, la salle est pleine et n'a pas pu contenir tous ceux qui auraient voulu assister à la démonstration.

La suite de notre reportage bientôt sur ESI !

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