Le Guerliguet, mascotte de l’attraction LA VIENNE DYNAMIQUE, prend vie au Futuroscope !
Article Attractions du Mardi 22 Mai 2012

Inaugurée en 1994 au Futuroscope de Poitiers, l’attraction LA VIENNE DYNAMIQUE est depuis lors un grand succès populaire. Année après année, les visiteurs la classent toujours dans le top 5 de leurs attractions préférées. A bord de sièges animés au rythme des images, les visiteurs découvrent la beauté des paysages du département de la Vienne au cours d’une aventure humoristique et mouvementée. Ils croisent ainsi le Guerliguet, un être végétal issu de l’écorce d’un chêne…

Par Pascal Pinteau

Ce lutin joueur, espiègle et imprévisible est le fil rouge de cette attraction sans cesse améliorée depuis sa création. Après la mise en place d’effets spéciaux dans la salle en 2007 et l’inauguration d’un nouveau pre-show en 2010, le personnage phare de l’attraction prend désormais vie en dehors de l’écran et vient à la rencontre des visiteurs dans les allées du parc !

Avant de découvrir les coulisses de la réalisation de ce personnage, signalons qu’une nouvelle version de LA VIENNE DYNAMIQUE est désormais présentée aux visiteurs, grâce à l’ajouts d’écrans latéraux sur les murs de part et d’autre de l’écran principal. Grâce à eux, l’immersion au cœur du film est maximalisée : les images projetées sur ces écrans amplifient la sensation de vitesse et contribuent à immerger les spectateurs en pleine forêt. Elles prolongent l’image principale, ponctuent l’action, élargissent l’horizon. Ces écrans latéraux sont répartis sur toute la profondeur de la salle, de l’écran principal jusqu’aux derniers sièges. La scénographie de ces images est confiée à l’agence Les Crayons, tandis que la production et la réalisation a été assurée par Cosmo AV. Enfin, ce sont des entreprises locales qui ont réalisé l’ensemble des travaux d’installation.

Le film lui-même ne change pas, mais sa projection évolue et passe au numérique 4K qui permet de présenter l’image de la meilleure qualité actuellement possible, sur un grand écran de 300 m² !



La création du personnage « live » du Guerliguet

Entretien avec Nadine Aubineau, responsable du département Animation / Evénement / Spectacles vivants au sein du Futuroscope.

Propos recueillis par Pascal Pinteau

Comment est née l'idée de faire "sortir du film" le personnage du Guerliguet ? Et vient-il de légendes précises de la Vienne ?

Le personnage du Guerliguet ne vient pas d’une légende, c’est une pure création, qui avait été imaginée pour les besoins du film de l’attraction. En 2012, LA VIENNE DYNAMIQUE plaît toujours autant aux visiteurs, et elle en est aujourd’hui à sa troisième version, encore plus perfectionnée. Le Guerliguet étant vraiment très apprécié par les spectateurs, nous nous sommes dit qu’il fallait absolument trouver le moyen de faire vivre ce personnage sympathique et malicieux en dehors de l’écran. Il avait plus de 18 ans, il était donc majeur : il était temps que nous le laissions vivre sa vie ! (rires) Compte tenu de sa popularité, c’était une belle idée pour accompagner les célébrations des 25 ans du Futuroscope. Compte tenu de mes responsabilités au sein du parc, j’ai supervisé la concrétisation de cette idée du point de départ jusqu’au personnage que les visiteurs peuvent découvrir à présent.

C’est à dire que vous avez contribué à l’écriture des interventions du personnage, et à la création artistique du personnage ?

Oui, tout à fait. Il a fallu imaginer ses interventions, puis se poser les questions concrètes autour de la fabrication d’un tel costume : Est-ce qu’il allait être possible de jouer dedans ? Comment le construire solidement tout en lui donnant assez de souplesse ? Comment le Guerliguet pourrait-il avoir la même mobilité que dans le film, où on le voit se déplacer très rapidement ? Dans un second temps, nous sommes passés à l’écriture du scénario, au casting des comédiens, à leur formation, etc. C’est ce que j’ai fait avec mon équipe et avec un consultant artistique, Richard Perret

Quelles sont les contraintes d'un costume de personnage de parc à thème comme celui du Guerliguet ?

Elles ne sont pas si nombreuses que ce que l’on pourrait imaginer. La première contrainte, c’était de respecter l’aspect du personnage du film, qui doit mesurer environ 1,20m et qui est très mobile, en dépit du fait qu’il ressemble à une souche d’arbre. Nous avons tenté de transformer ces limitations en atouts, en faisant appel aux compétences techniques de plusieurs entreprises. Nous nous sommes d’abord demandés s’il allait falloir faire appel à des comédiens de petite taille, en restant dans le cadre d’un costume « classique ». Mais cela nous aurait privé de la possibilité de donner des accélérations fulgurantes au personnage, comme dans le film. Du coup, nous avons décidé d’asseoir un comédien sur un support motorisé pour résoudre à la fois les problèmes de la hauteur du Guerliguet et de ses déplacements. Mais il fallait trouver le véhicule approprié. Nous avons fait appel à la société Formes et Outillages, avec laquelle nous collaborons depuis plusieurs années, et qui se spécialise dans les matériaux très légers, notamment dans la fabrication des kayaks des champions du monde actuels.

Emploient-ils de la fibre de carbone ?

Oui, et d’autres matériaux extrêmement solides et légers. Ils travaillent aussi sur des véhicules électriques de toutes sortes. Nous leur avons parlé du Guerliguet en leur donnant notre cahier des charges : il fallait que le personnage soit mobile, que le véhicule puisse fonctionner sans volant et permette à l’acteur de le piloter en gardant les deux mains libres pour jouer, que le véhicule puisse tourner sur lui-même, et que le comédien puisse être assis sur une base à la fois très stable et la moins large possible. En effet, nous voulions que la base de la souche qui constitue le bas du corps du Guerliguet ait à peu près les mêmes proportions que dans le film. C’était donc un cahier des charges assez lourd, avec des problèmes ardus à résoudre. Après avoir réfléchi, Formes et Outillages nous a proposé un véhicule électrique dont les chargeurs sont insérés dans les roues, ce qui permet un gain de place important. Cet engin ressemble un peu à un Segway, avec deux roues motorisées autonomes, ce qui permet notamment de faire tourner le Guerliguet sur lui-même, plus une roue qui stabilise la base. Un châssis spécifique a été créé pour le personnage et le support de l’acteur, qui est assis sur une selle spéciale dotée d’un siège ergonomique, afin de pouvoir jouer en étant à l’aise dans le costume, et bien calé sur la structure du véhicule. Il y a une coque rigide d’environ 80cm de haut tout autour de la structure, sur laquelle est raccordée la partie latex du costume.

Quelle est la marque du véhicule qui a été adapté ?

Il est fabriqué par la société Ez-wheel, un second prestataire. Je précise qu’il est habituellement piloté par ordinateur, tandis que dans ce cas, nous avons fait modifier les commandes afin qu’il puisse être piloté avec des joysticks, comparables à ceux d’une console de jeux vidéo. Le comédien dispose de deux joysticks inclus dans les deux mains/gants du costume, qui lui permettent d’aller à droite, à gauche, de tourner sur lui-même, d’aller d’avant en arrière et de gérer la vitesse. Pour être plus précise, ce sont les mouvements de ses pouces sur les joysticks qui lui permettent de piloter. Bien sûr, il a fallu trouver le moyen de camoufler ces joysticks dans les gants, et cela a été l’une des tâches confiées à la société Multi-création, avec laquelle je travaille souvent, et qui a été chargée de la réalisation de la partie costume. Marie-France Larrouy a travaillé le latex sous toutes ses formes, en tenant compte des contraintes apportées par la chaleur qui pouvait s’accumuler dans la structure. Elle a utilisé une formule de latex de sa création pour éviter les déformations de l’habillage. Il y a des couches supplémentaires et un mélange de matières qui font que nous avons juste la patine à entretenir, et du vernis protecteur à appliquer régulièrement pour compenser les effets des frottements.

Pouvez-vous nous expliquer comment le costume a été préparé et construit ?

Nous sommes partis des visuels du film pour essayer de fabriquer la réplique la plus fidèle possible du personnage. Ce n’était pas évident compte tenu du peu de documents photographiques qui subsistaient du tournage… Nous n’avons pas trouvé d’image de la partie arrière du Guerliguet, par exemple. Il a donc fallu la réinventer en volume, au moment du modelage du personnage en terre glaise, qui a été moulé ensuite pour obtenir les parties en latex du costume.

Avez-vous été obligés de réadapter un peu les proportions du personnage du film pour que « tout tienne » dans le costume ?

Oui, un peu. Dans le film, il n’y avait que la partie latex du personnage qui avait été construite, mais ses déplacements hyper-rapides avaient été réalisés avec des effets visuels. Le comédien porte donc un costume dans lequel il passe les bras, et dont le bas est relié à la structure du véhicule. Il porte aussi un masque, qui a été conçu à partir de proportions moyennes de visage, adaptables à plusieurs personnes. Mais nous avons été cependant contraints de rester dans cette « fourchette » de proportions de visages pendant le casting. Sous le masque, il y a des petits systèmes qui permettent de l’adapter afin de bien le plaquer contre le visage de chaque comédien. Ainsi, quand le comédien parle, la mousse de latex très souple du masque suit bien ses mouvements de bouche. Il y a aussi un micro et une sonorisation embarquée qui permet au Guerliguet d’être entendu clairement par les spectateurs.

Combien de comédiens jouent-ils le personnage, à tour de rôle ?

Ils sont 4. Ils interviennent sur le parc pour des prestations allant de 20 à 30 minutes. Ils disposent d’un minimum de 30 minutes de préparation, puis de 15 minutes d’étirements à l’issue d’une séance, puis ont un temps de récupération avant de partir de nouveau en prestation. En moyenne, ils font de 3 à 5 sorties par jour.

Le personnage peut-il sortir s’il pleut ?

S’il s’agit d’une petite pluie fine, oui. Mais si la pluie est plus forte, les visiteurs ne s’attardent pas à l’extérieur : ils passent rapidement d’une attraction à l’autre et restent à l’abri. Dans ce cas, il n’y a aucun intérêt à jouer.

Les comédiens qui font vivre le personnage doivent avoir une bonne visibilité pour être sûrs de ne jamais bousculer un visiteur par mégarde…

Oui. Ils sont extrêmement prudents, et de plus, ils sont toujours accompagnés par un régisseur qui a la responsabilité d’assurer le lien entre le personnage et les visiteurs, et de veiller à la sécurité de tout le monde.

Y a t'il des effets spéciaux intégrés au costume pour surprendre les visiteurs, puisque le personnage est facétieux ?

Oui : il éternue et il crache de l’eau, comme dans le film. Il y a une petite pompe avec une réserve d’eau dans le véhicule, et des gicleurs intégrés au masque. Le comédien actionne l’effet en fonction de son jeu. Les visiteurs en sont ravis, car ils retrouvent le gag du film !

Comment faites-vous vivre le personnage dans le parc ? Avez-vous écrit plusieurs sketches ? Les comédiens qui l'incarnent sont-ils habitués à improviser sur des bases prédéterminées ?

Nous avons choisi des comédiens qui sont spécialisés dans l’improvisation. Ils ont appris le « cadre » du personnage – ce qu’il peut faire, ce qui ne peut pas faire – et à partir de là, leur objectif consiste à rebondir sur tout ce que peuvent dire les visiteurs et à s’en servir de manière gentiment impertinente, afin de les faire rire. Nous avons beaucoup répété avec les acteurs pour arriver à ce résultat, d’autant plus que le personnage a une voix particulière, qu’il fallait réussir à imiter. Il fallait trouver le ton juste et bien définir jusqu’où le Guerliguet pouvait se permettre d’aller en interpellant les visiteurs. Il a fallu aussi habituer les acteurs à penser et à s’exprimer en rimes, comme le Guerliguet, afin que leurs improvisations leur viennent ainsi naturellement, avec la bonne « vitesse de croisière ». Tout cela a été obtenu grâce au travail du metteur en scène Richard Perret. Nous avons repris aussi quelques phrases-clé du film pour assurer une bonne continuité entre cette présentation et l’attraction. L’objectif est de faire rire les spectateurs, et de faire en sorte que l’acteur s’amuse lui aussi avec eux.

Comment s’organise la maintenance technique et artistique du personnage ?

Nous avons un examen qualité avec des vérifications de bon fonctionnement technique chaque jour. Nous vérifions les câbles, les chargeurs des équipements sonores embarqués et ceux du véhicule, et l’aspect extérieur du costume, qui a droit à des retouches d’aspect et de patine une fois par semaine.

Quelles sont les réactions les plus mémorables des visiteurs dont vous avez été témoin jusqu'à présent ?

Lors des premières sorties avec les visiteurs, ils étaient très étonnés de voir la rapidité de déplacement du Guerliguet, et les interactions comiques ont tout de suite fonctionné. La verve du personnage a fait mouche, parce qu’elle a vraiment surpris les visiteurs. Les gens venaient nous voir et nous disaient « Il est super ! », « Il est génial ! » C’était un moment très émouvant, après plus d’un an de travail sur ce projet. Nous avions tous une petite larme à l’œil !

Remerciements à Nadine Aubineau, Annie Picard et Yves Petit.

Le Guerliguet
Création : Futuroscope
Conception et coordination artistique : Nadine Aubineau - Richard Perret
Mise en scène : Richard Perret
Costumes et effets techniques : Multi-création - Formes et Outillages assisté d’Ez-Wheel
Exploitation : Hervé Bruneau

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