STAR TREK : ENTERPRISE - La plus récente des séries Star Trek à redécouvrir en haute définition, à l’occasion de sa sortie en Blu-Ray !
Article DVD Blu-Ray du Lundi 29 Avril 2013

Aujourd’hui, alors que les spectateurs du monde entier plébiscitent la manière dont JJ Abrams a renouvelé la franchise STAR TREK au cinéma en nous présentant les débuts de Kirk et de Spock, il est particulièrement intéressant de revoir le série STAR TREK : ENTERPRISE, qui explorait intelligemment la même idée de retour aux sources et aux débuts de l’exploration spatiale, avant l’époque du fameux duo !

Par Pascal Pinteau



Paradoxalement, ce qui plait aujourd’hui dans la démarche d’Abrams n’a pas empêché STAR TREK : ENTERPRISE de se faire vilipender par une bonne partie des fans de la saga lors de son apparition sur le réseau UPN le 26 septembre 2001. Arrivant après STAR TREK, LA SERIE ORIGINALE, après STAR TREK THE NEXT GENERATION, après STAR TREK DEEP SPACE NINE et après STAR TREK VOYAGER, cette cinquième incarnation du concept de Gene Roddenberry a été accueillie très injustement comme « une série de plus », alors qu’elle avait été conçue avec une véritable volonté de fraîcheur et de renouvellement. Certes, l’apparition continuelle de nouvelles séries Trek pour exploiter le filon du succès de STAR TREK NEXT GENERATION dans les années 90 a contribué à créer un effet de lassitude. A l’époque, la Paramount était si contente de voir sa franchise n°1 rebondir avec de nouveaux personnages – et générer encore plus de produits dérivés ! - qu’elle tenait à avoir toujours 2 séries en cours en production. Mais diffuser 2 épisodes inédits de séries Trek chaque semaine n’était certainement pas le meilleur moyen de créer un manque chez les fans, et comme c’était prévisible, l’envie de découvrir d’autres variations trekiennes s’est considérablement amenuisée au fil des mois…Rappelons aussi que débuter 2 semaines seulement après le terrible traumatisme des évènements du 11 septembre n’a pas permis à STAR TREK ENTERPRISE de bénéficier d’une couverture médiatique normale, l’attention du grand public américain étant alors – on s’en souvient - totalement monopolisée par cette attaque terroriste sur son propre sol… L’optimisme Roddenberrien, cette volonté de s’envoler à la découverte d’autres peuples, au-delà des étoiles, afin de les comprendre, semblait alors en décalage complet avec ce monde réel sauvage, en proie à un fanatisme d’un autre âge, où deux avions venaient de s’encastrer dans des tours, de provoquer leur effondrement et la mort de 3000 personnes…



Comme si tout cela ne suffisait pas, l’idée même que cette nouvelle série présente le premier voyage de Starfleet dans la galaxie, dans un vaisseau déjà baptisé Enterprise a suscité de violentes polémiques portant sur les canons de l’univers de STAR TREK parmi les fans. En effet, dans les adaptations précédentes, on indiquait que James T. Kirk avait été le premier capitaine du premier vaisseau baptisé Enterprise… Brannon Braga et Rick Berman avaient simplement eu l’audace d’imaginer qu’avant la série « officielle » des vaisseaux Enterprise numérotés NCC-1701 (Le vaisseau de Kirk est le premier à se nommer "Enterprise NCC-1701 " et celui de Jean-Luc Picard "Enterprise NCC-1701-D " ) il y avait eu un vaisseau prototype numéroté NX-01, car équipé d’un moteur de distorsion 5 encore expérimental… Si ce changement de numérotation et l’explication de sa raison d’être permettait de préserver une cohérence acceptable dans la continuité de l’histoire fictive de Starfleet, le mal était fait : désormais les fans de STAR TREK les plus pointilleux allaient scruter les épisodes de STAR TREK ENTERPRISE non pas pour passer un bon moment et se divertir, mais pour traquer les moindres contradictions, les plus petites variations s’écartant du continuum officiel ! Après plus d’une décennie, on peut oublier ces vaines polémiques, se détendre, apprécier cette série pour ce qu’elle est et la réévaluer sereinement, car elle le mérite bien.

L’histoire concoctée par Brannon Braga et Rick Berman, si elle est assez classique, n’en est pas moins agréable à découvrir. L’action se déroule au 22ème siècle, au moment où un curieux incident vient de se dérouler : un pilote klingon s’est écrasé sur terre en essayant d’échapper à de mystérieux extraterrestres lancés à sa poursuite. Il faut ramener le Klingon blessé sur sa planète…Le capitaine Jonathan Archer (Scott Bakula, vedette de la série-culte CODE QUANTUM) saisit alors cette opportunité pour relancer le programme spatial terrien qui était resté au point mort depuis des années. Il obtient le commandement de l’Enterprise NX-01, premier vaisseau capable d’atteindre une vélocité de distorsion 5 (soit 5 fois la vitesse de la lumière) puis réunit rapidement un équipage d’élite. Archer choisit d’être accompagné notamment par le sympathique chef ingénieur Charles “Trip” Tucker III (Connor Trinneer), l’officier scientifique T’Pol, une superbe Vulcaine (Jolene Blalock), le lieutenant en charge de l’armement Malcolm Reed (Dominic Keating), et par le médecin de bord Dénobulien Phlox (John Billingsley). Prêt à faire face aux aléas techniques d’un long voyage dans un vaisseau qu’il ne connaît pas encore très bien, le capitaine Archer entame une mission d’exploration de l’espace dans des systèmes stellaires encore inconnus de l’espèce humaine. Au fil de ses voyages, l’équipage de l’Enterprise NX-01 ne tarde pas à découvrira les nombreux fils formant la trame d’un vaste complot. Des ennemis se cachent, et ils sont capables de frapper n’importe où, et à n’importe quel moment…

Ce qui séduit d’emblée dans STAR TREK ENTERPRISE, c’est le parti-pris de mettre en scène un équipage compact dans un environnement dépouillé qui ressemble à celui d’un sous-marin de la seconde guerre mondiale, et de miser sur l’aventure, les rebondissements et les combats en petits commandos, comme dans la série originale.  Les décors - remarquablement bien conçus – rappellent aux spectateurs que la technologie de cet Enterprise-là est moins sophistiquée que celle des vaisseaux de Kirk et de Picard. Scott Bakula est parfaitement convaincant dans le rôle principal. Il sait exprimer dans son jeu la solidité, l’humanité, l’esprit d’initiative et le courage d’un pionnier de l’espace. La présence à bord d’un médecin extraterrestre – premier engagé volontaire au sein d’un équipage terrien – apporte une touche d’humour sans cesse renouvelée par le comique de certaines situations. Le regard candide que porte le chaleureux Docteur Phlox sur ses camarades contribue à rendre ce personnage particulièrement attachant. Mais le vrai coup de génie de Brannon Braga et de Rick Berman est d’avoir renouvelé l’impact de la présence d’un vulcain à bord, en en faisant…une vulcaine au physique torride ! Le contraste entre le sex-appeal de T’Pol et son comportement froid et purement logique est l’un des points forts de l’alchimie qui se met en place au sein de l’équipage. L’intérêt que suscite la présence de la vulcaine s’amplifie alors qu’une relation s’établit peu à peu entre l’officier scientifique et Charles Tucker, ébloui par cette beauté glaciale dont le mental est si difficile à comprendre…



Nous nous garderons de révéler les détails des épisodes de cette première saison pour ne pas gâcher le plaisir de leur découverte. La qualité des images HD de ce space opera haut de gamme est un spectacle éblouissant à visionner en Blu Ray. Les 25 épisodes de ce coffret de 6 Blu Rays (prix de vente : 69,99 €) vous permettront de passer d’excellents moments aux côtés de cet équipage bigrement sympathique, et de découvrir dans les bonus les interviews, portraits, commentaires, secrets de fabrication, making-of, dévoilant la démarche des artistes qui ont contribué à la création de cette belle série de SF à redécouvrir.

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