Textes, photos et créations : François-Xavier Huet

Bonjour à toutes et à tous ! J’espère que vous prendrez plaisir à découvrir la fabrication d’un de mes derniers personnages, un homme-buffle que j’ai baptisé Goroth.

Tous les sculpteurs expérimentés expliquent que pour bien travailler il faut être bien installé et bien éclairé. Quand vous vous lancez dans un nouveau travail, n'hésitez pas à tourner autour de votre sculpture avec des éclairages différents de manière à repérer ainsi des choses qui clocheraient. Vous pouvez aussi travailler avec un miroir de manière à corriger les éventuels problèmes de symétrie (bien que les êtres vivants ne soient jamais totalement symétriques anatomiquement). Le miroir vous le montrera et les défauts de votre sculpture vous sauteront aux yeux !

Je me suis attelé récemment à un projet de sculpture qui me tenait à cœur : un buste d'homme buffle, différent des minotaures habituels.

Voici le croquis de départ :

photo 1

J'ai construit une armature en fixant un pied de lit sur un support en bois entouré de papier journal et de scotch. Cela a été le squelette de ma créature.

Photo 2, 3, 4, 5

J'ai utilisé de la plastiline grise de dureté 40 pour sculpter mon homme-buffle, tout simplement parce que c'était celle dont je disposais en plus grande quantité. Il me fallait donc l'utiliser, même ma préférence va habituellement à la plastiline standard (55 shores).

J'ai modelé la tête en me référant à quelques photos d'artistes comme celles du très talentueux Cyril Roquelaine :

photo 6, 7

Cela m'a beaucoup aidé pour sculpter le museau de la créature.

Photo 8

Quand je fais une sculpture d'après dessin, j'essaie toujours de rester fidèle aux proportions, à la pose et à l'esprit qui se dégage du croquis. Ici, je voulais incliner la tête légèrement vers la gauche (j’ai changé la direction des pupilles car sur le dessin la tête était tournée vers la droite).

Photo 9, 10, 11

J'ai "fondu" ensuite les petits boudins entre eux avec un outil et j'ai affiné les détails du visage.

Photo 12

Après avoir défini mes lignes générales, je me suis attaqué au torse. Ici, j'ai opté pour une créature musclée et un peu grasse.

Photo 13, 14, 15

La largeur du torse était à améliorer, tout comme les masses musculaires globales.

Photo 16, 17, 18

En ce qui concerne les cornes, j’ai fabriqué une armature afin de sculpter par dessus. J'ai avancé petit à petit sur ma sculpture. Je me suis attaqué récemment aux différents problèmes soulevés par la fabrication de cornes. Comme la plastiline est une pâte lourde, il est nécessaire de concevoir une bonne armature quand on sculpte des cornes. Dans le cas présent, j'en ai fait une pour chaque corne, avec du fil de fer torsadé, de la ficelle pour simuler l'épaisseur et des bandes plâtrées pour rigidifier le tout.

Photo 19, 20, 21, 22

Je me suis retrouvé confronté à un petit dilemme quand j’ai du déterminer le placement des cornes. Comment les orienter au mieux ? 

Photo 23, 24, 25, 26

Après avoir recueilli quelques avis, j’ai déterminé leur position définitive. La dernière photo l'illustre.

J'ai travaillé ensuite sur ma sculpture avec un ami qui m’a tenu compagnie pendant 2h via skype. C’est moins monotone ainsi que quand on est tout seul…J'ai rectifié la musculature qui n'allait pas ; les pectoraux devaient s'arrêter bien plus bas. Et puis j’ai eu quelques erreurs de symétrie à rectifier.

Photo 27, 28, 29, 30

Après une autre séance de 4h dédiée aux textures (toujours accompagné par un ami sur skype ) j'ai enlevé de la matière au niveau de la nuque.

Photo 31, 32, 33, 34, 35

Dans la réalité, la peau des bovidés est recouverte de mini poils, mais comme j’ai décidé de laisser la peau à nu après mon tirage, j’ai opté pour une texture de cuir tanné.

Photo 36, 37

J'ai adouci un peu les textures avec de l'essence F. J'ai voulu que les textures des joues soient assez prononcées, comme de la peau très marquée.

Voici ce que donnent les textures après quelques heures de modelage :

Photo 38, 39, 40, 41, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 48, 49

A cette étape, j’avais quasiment fini la sculpture de ma pièce. Il me restait à achever les cornes puis à examiner l'ensemble du personnage, à la recherche de détails qui manqueraient, et d’améliorations à apporter.

La séance suivante a été consacrée aux cornes. Pas évident à faire, car en les tenant, j’effaçais les textures dans la pâte molle ! Il fallait que je trouve un système qui me permette de les fixer sur un support...

Pour concevoir la forme des cornes, j'avais torsadé deux fils de fer assez épais puis j'avais enroulé le tout de bandes plâtrées. Puis ajouté de la plastiline par dessus. Pour avoir un aperçu de ma pièce avec les cornes j'ai introduit juste ce qui dépasse de fil de fer dans ma sculpture en guise de fixation provisoire. L'avantage c'est que j’ai pu positionner différemment les cornes pour tester les effets que cela produisait. Le rendu change énormément selon qu’elles sont hautes, basses, pointées vers le haut ou le bas, etc.

Rendez-vous vendredi prochain pour la deuxième étape! La suite de ce tu-taureau-ial paraîtra bientôt sur ESI ! (jeu de mots lamentable)

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