Preview La Planète des Singes : l’Affrontement – L’aube d’une nouvelle civilisation
Article Cinéma du Lundi 10 Fevrier 2014

Suite à l’inattendu succès de La Planète des singes : les origines, en 2011, les dirigeants des studios Twentieth Century Fox n’ont pas tardé à lancer la production d’une suite. Cette course contre la montre a incidemment provoqué le départ du réalisateur et de l’acteur principal du premier volet. Qu’importe : l’intrigue se déroule cette fois-ci une dizaine d’années après les événements du précédent long-métrage. Si la « Planète des Singes » sur laquelle atterrissait Charlton Heston en 1968 est encore un lointain mirage, les primates s’avèrent d’ores et déjà prêts à prendre le relais de leurs prédécesseurs : ceux qui sont lisent actuellement ces lignes.

Par Pierre-Eric Salard



Ces dernières années, afin de limiter les risques financiers inhérents à la mise en production de « blockbusters », les studios hollywoodiens se sont majoritairement concentrés sur ce que l’on nomme les « franchises ». Les suites, préludes, adaptations de comics ou best-sellers littéraires se succèdent sur grand écran ont fleuri, sans oublier les fameux « reboots » (dont le récent The Amazing Spider-Man). Les longs-métrages à gros budgets – plus ou moins — originaux se sont raréfiés, à quelques exceptions près (Inception, Pacific Rim, Gravity). Si la qualité de ces franchises varie selon les opus, le public est généralement au rendez-vous. La critique, elle, pointe souvent du doigt l’absence de prises de risques. Lorsque La Planète des singes : les origines fut annoncé, le projet avait tout, sur le papier, pour déplaire. Ce long-métrage est à la fois le « reboot » — la réinvention — d’une franchise, et la préquelle de l’un des plus célèbres films de science-fiction, réalisé par Franklin J. Schaffner en1968. Voire le remake de l’une des suites dudit film, La Conquête de la planète des singes (1972) ; des suites qui s’inscrivaient elles-mêmes, au début des années 1970, dans une relative médiocrité. Cerise sur le gâteau : Tim Burton avait déjà proposé une insatisfaisante relecture de l’opus originel en 2001. Dans ces conditions, était-il vraiment nécessaire de ressusciter, pour la seconde fois, cette franchise (qui s’inspire, rappelons-le, d’un roman écrit par le français Pierre Boulle en 1963) ? La perspective de découvrir un long-métrage se trouvant à mi-chemin entre le reboot, le remake et le prélude fit frémir plus d’un cinéphile. Contre toute attente, le jeune réalisateur britannique Rupert Wyatt (Ultime évasion) a réussi, avec l’aide des scénaristes (et époux) Amanda Silver et Rick Jaffa (Relic, le futur Jurassic World), à trouver le juste équilibre. Succès-surprise de l’année 2011, Les origines récolta 483 millions de dollars de recettes à travers le monde. Tout en s’inspirant, effectivement, de l’histoire de La Conquête de la planète des singes (l’émancipation des primates dans un contexte contemporain), cette réinvention de la franchise délaisse une partie de la mythologie pour mieux conter la « véritable » origine de la future Planète des singes. Il ne s’agit pas d’un remake, mais du début de la grande histoire. La précédente continuité est mise de côté (les cinq opus des années 1960 et 1970 formant effectivement une boucle temporelle). Cette fois-ci, la civilisation des singes n’est pas créée pas le voyage dans le passé d’un trio de singes (suivi de la naissance de César, futur meneur de la révolution de nos lointains cousins). Les origines raconte comment un jeune scientifique, Will Rodman (James Franco), invente un rétrovirus, lors de ses recherches visant à lutter contre la maladie d’Alzheimer, permettant de doter les singes d’une intelligence cognitive. En tenant de s’échapper, le premier cobaye est abattu... non sans avoir donné naissance au petit César. Le programme est abandonné, mais Will décide de recueillir le bébé. Malgré la présence d’une figure paternelle, César (Andy Serkis) finira par prendre conscience que l’Homme n’est pas son ami, avant d’initier la rébellion de ses congénères. Après avoir ravagé San Francisco, les singes s’enfoncent dans la forêt et César fait ses adieux à Will. Non sans avoir prononcé un premier mot. Une ultime scène nous montre qu’un virus s’apprête à décimer l’humanité — regrettable dommage collatéral de l’émancipation des singes... Cet épilogue mettait donc déjà en place le contexte d’une hypothétique suite. Rupert Wyatt avait cependant inséré quelques clins d’œil au film de 1968, dont la brève mention dans les médias de l’arrivée sur Mars puis de la disparition du vaisseau spatial Icarus – celui qui emmena Charlton Heston dans le futur, dans l’opus originel. Le véhicule étant censé avoir décollé trente ans plus tôt, les fans ne doivent pas non plus prêter une trop grande attention aux contradictions. Selon la mythologie de la franchise, la race humaine devrait également être décimée par une guerre nucléaire, et non par un virus. De fait, il s’agit autant d’un prélude que d’un hommage. « Les origines est essentiellement une préquelle au film de 1968 », rappelait Rupert Wyatt en 2011. « Mais nous avons suivi une route différente (de la continuité précédente), à l’instar de Batman Begins par rapport aux films de Tim Burton. Nous réinitions le mythe, avec l’espoir que ce long-métrage sera le premier d’une longue série qui explorera les 2000 ans menant aux événements du film original ».

Une nouvelle vision

Suite au succès de son film, Rupert Wyatt se lance dans le développement d’une suite, dont le titre américain est Dawn of the Planet of the Apes (L’aube de la Planète des Singes). Grâce aux pistes initiées dans Les origines, plusieurs intrigues sont envisagées par le réalisateur et les scénaristes Amanda Silver et Rick Jaffa. Rupert Wyatt souhaitant qu’une nouvelle génération de singes soit introduite, le récit est ancré une dizaine d’années après leur rébellion. « J’imagine une relecture de Full Metal Jacket avec des primates », précisait-il en 2011. « Huit ans après les événements de notre film, les enfants des congénères de César pourraient entrer en conflit avec les humains et découvrir ce qu’est la véritable peur, à l’image des jeunes soldats partant à la guerre ». Une suite pourrait aussi explorer la rencontre entre deux cultures très différentes. Rupert Wyatt imagine alors que les survivants de la race humaine se sont réfugiés dans les sous-sols afin d’échapper au virus – ce qui provoquerait à terme leur déclin intellectuel. Quoi qu’il en soit, Andy Serkis est officiellement invité à reprendre le rôle de César – et son costume de « capture de performance » — en novembre 2011. Il ne fait aucun doute que l’interprète de Gollum, du capitaine Haddock et de King Kong sera définitivement considéré, dans l’histoire du cinéma, comme le roi de la « motion capture » (ou Mocap) ! A contrario, la participation des autres comédiens des Origines n’est pas acquise tant que le scénario n’a pas obtenu le feu vert. Scott Z. Burns est recruté en mai 2012 afin de réécrire la première version du script de Rick Jaffa et Amanda Silver. Ce scénariste a notamment participé à l’écriture de La Vengeance dans la peau (2007), The Informant ! (2009) et, surtout, Contagion (2011). Scott Z. Burns n’est donc pas un néophyte en matière de terrifiantes épidémies... En mai 2012, les dirigeants des studios Fox annoncent également que la sortie de la suite de La Planète des Singes : Les Origines est programmée pour le 23 mai 2014 aux États-Unis. Rupert Wyatt, qui ne semble pas avoir été consulté, déchante. Quatre mois plus tard, il jette l’éponge ! Le cinéaste refuse de s’engager dans une course contre la montre qui pourrait l’empêcher de concrétiser sa vision. Ce n’est guère la première fois qu’une date de sortie « contrainte » est à l’origine de la défection du réalisateur du premier opus d’une série de longs-métrages. Ainsi Gary Ross avait-il abandonné L’embrasement, le second volet de The Hunger Games... « Ma vision de cette suite n’épousait pas celle du studio », raconte Ruper Wyatt. « De toute manière, j’ai été engagé, contre toute probabilité, pour réaliser Les Origines. On m’a offert cette opportunité, et j’en suis reconnaissant ». Notons que Rupert Wyatt a entre-temps déniché un autre projet ; il a tourné un téléfilm prévu pour 2014, The Turn. Alors que Tom Rothman, le président de Fox Filmed Entertainment (à qui appartient la Twentieth Centy Fox) s’apprête à quitter son poste, en décembre 2012, après douze années de service, le studio prend des risques en provoquant indirectement le départ de Rupert Wyatt. Les fans s’inquiètent ; dans ces conditions, la suite peut-elle être digne du premier film ? Le succès de La Planète des singes : Les origines a cependant une heureuse conséquence : les producteurs peuvent faire appel – et convaincre – des réalisateurs dont les précédentes œuvres ont été saluées par la critique. Au cours du mois de septembre 2012, J. Blakeson (La disparition d’Alice Creed), Juan Carlos Fresnadillo (28 semaines plus tard), Guillermo del Toro (Pacific Rim), Jeff Nichols (Take Shelter), Juan Antonio Bayona (The impossible) sont approchés. Le nom de Rian Johnson (Looper) a semble-t-il également été évoqué. Mais les responsables de la Fox et de la société de production Chernin Entertainement sont plus particulièrement intéressés par Matt Reeves. Après avoir écrit de nombreux épisodes de la série Felicity, ce vieil ami de J.J. Abrams a fait ses preuves grâce à Cloverfield (2008) puis Laisse-moi entrer (2010), un sympathique remake du long-métrage suédois Morse. Bien que son nom soit lié à de nombreux projets, Matt Reeves n’a pu réaliser aucun long-métrage depuis Laisse-moi entrer. Le premier octobre 2012, il délaisse ainsi officiellement la nouvelle adaptation cinématographique de la série La quatrième dimension pour se lancer dans l’intense production de La planète des singes : l’affrontement. « Matt est un talentueux cinéaste », déclare alors Rupert Wyatt. Quelques jours plus tard, Matt Reeves fait appel à Mark Bomback (Die Hard 4 – Retour en enfer, Total Recall, Wolverine : Le combat de l'immortel, Fifty Shades of Grey) pour réaliser une nouvelle version du script. Car le réalisateur compte bien imposer sa propre vision : il souhaite se concentrer sur la lente évolution des primates. Matt Reeves avoue que, bien avant d’être obsédé par la saga Star Wars, il l’était déjà par La planète des singes. « Enfant, je voulais être un gorille ! Et j’ai adoré ce qu’ils ont fait avec Les origines. La manière dont on est connecté, émotionnellement, avec César tient du miracle. Lorsque j’ai rencontré les producteurs, j’étais persuadé qu’ils m’imposeraient un scénario et qu’ils refuseraient de prendre en compte mes idées. Au contraire, ils m’ont poussé à proposer ma propre version de l’intrigue ». Matt Reeves incite ainsi Mark Bomback (qui a également travaillé, sans être crédité au générique, sur le script du premier film) à se concentrer sur la connexion émotionnelle entre les spectateurs et César, et à épouser le point de vue de ce dernier. L’histoire se déroule toujours une dizaine d’années après le premier film, alors que les singes sont sur le point de prendre l’ascendant sur des humains en voie d’extinction. Mais Matt Reeves désire mettre en avant l’évolution de César, tout en essayant de rendre ce contexte post-apocalyptique plus réaliste. « Lorsque j’ai revu Les origines, j’avais, entre-temps, eu un enfant », explique le réalisateur. « La manière dont César s’éveille au monde dans ce film m’a rappelé mon fils. Je ne pensais pas que je pourrais un jour me sentir aussi proche d’un personnage conçu en images de synthèse. Je souhaite donc que l’histoire soit portée par le parcours psychologique de César. Il est le protagoniste principal. » Alors que la précédente version du script introduisait des primates très intelligents, Matt Reeves préfère s’intéresser à une étape importante de leur évolution. « Je ne voulais pas faire un trop gros bond dans le temps. Vous avez vu le film de 1968, vous savez donc comme cela va finir. Mais comment s’est développée cette civilisation ? Je ne veux manquer aucune phase importante de son essor ». Le réalisateur souhaite mettre l’accent sur la transformation psychologique des protagonistes simiens. Ainsi César apprendra-t-il à manier la communication orale... à son rythme. Le temps n’est pas encore venu pour les capacités d'élocution dans le film de 1968 ! Le langage des signes est, lui, rapidement apprivoisé. Si les singes ne sont pas encore les maîtres du monde, un véritable « royaume » de primates devrait lentement se former, dans la forêt, grâce au charisme et à l’éveil intellectuel de César.

Le leader

L’intrigue de La planète des singes : l’affrontement débute lorsqu’un groupe de survivants de la race humaine découvre la communauté de primates dont César est le meneur. Jusque là, les hommes et les singes s’ignoraient consciencieusement. Les premiers ont lutté pendant quatre années contre l’épidémie, avant que les rescapés ne se mettent à s’entre-tuer. Si la société humaine a plongé dans le chaos, les singes mettent progressivement en place leur propre civilisation. Mais la conflit semble inévitable. Une guerre dont l’issue pourrait déterminer quelle espèce dominera, à l’avenir, la planète... César a désormais une compagne et deux petits (un adolescent et un bébé). Il siège au Conseil des Singes, qui devra faire des choix cruciaux – qui auront des conséquences sur le (très) long terme — lors de l’arrivée des hommes. « César est devenu le leader des singes », explique son interprète, Andy Serkis. « Cette responsabilité l’a fait évoluer. Mais il ne cherche pas à rejeter tout ce qu’il a appris lorsqu’il a été élevé comme un être humain. Il mène son groupe de chimpanzés, gorilles et orangs-outans, tout en restant ouvert aux autres et empathique ». César a ainsi conservé une part d’humanité — qu’il tente d’injecter dans la civilisation des singes. « Il est responsable de la survie de sa famille et de sa grande, très grande communauté », poursuit le comédien. « D’un autre côté, il va devoir réagir face aux humains, avec qui, au fond de lui, il souhaite pouvoir communiquer ». Si César est de retour, les autres protagonistes de La planète des singes : Les origines sont aux abonnés absents. Quelques semaines après le départ de Rupert Wyatt, James Franco (Spider-Man, 127 heures) déclare ainsi qu’il ne pense pas retrouver le rôle de Will Rodman. « Personne ne m’a contacté depuis que Rupert a quitté le projet », précisait-il. César ne retrouvera donc vraisemblablement pas sa figure paternelle. Il était pourtant originellement prévu que le jeune scientifique fasse une courte apparition. « La plupart des personnages du premier film étaient déjà morts dans la suite que Rupert devait réaliser », ajoutait l’acteur. « Mais je devais partager une scène avec César. Peut-être même dans une vieille vidéo sur laquelle il aurait mis la main. Puis Rupert et Tom Rothman, qui a eu un rôle important dans la création du premier film, ont quitté le navire ». Freida Pinto (Slumdog millionnaire), qui interprétait la primatologue Caroline Aranha, confirme à la fin de l’année 2012 que le second volet introduira un tout nouveau casting. « Cela aurait été génial de pouvoir participer à cette suite, mais je ne sais pas comment ils auraient pu faire revenir nos personnages », regrette-t-elle. La race humaine sera ainsi représentée par le talentueux Gary Oldman (The Dark Knight) – alias Dreyfus, leader de la « résistance ». Jason Clark (Zero Dark Thirty, Gatsby le magnifique) a quant à lui obtenu le rôle principal (dans le camp des homo sapiens) — un dénommé Malcolm. Ce personnage pourrait avoir un fils (naturel ou d’adoption), joué par Kodi Smit-McPhee (Laisse-moi entrer). Matt Reeves a également retrouvé une autre de ses fidèles : Keri Russell, qui incarnait le rôle principal de la série Felicity. « Je n’ai pas hésité avant d'accepter la proposition de Matt », déclare l’actrice. « Pour ce nouveau film, il a créé un monde ravagé dans lequel deux communautés doivent apprendre à survivre. Suite à la pandémie, les rescapés ne savent pas que des singes ont survécu, et inversement. Ces communautés vont cependant finir par se rencontrer. Or chacune d’entre-elles essaie de protéger se propre famille. L’essence du film repose donc sur cette question : est-ce qu’il est possible qu’elles puissent coexister ? » Les personnages incarnés par Jason Clark et Keri Russell semblent reprendre le flambeau « pacifique » précédemment porté par Will Rodman (James Franco) et Caroline Aranha (Freida Pinto). « Mon personnage est membre de la colonie humaine ; il dispose de certaines connaissances médicales », précise l’actrice. « Attention, ce n’est pas comme si je jouais un véritable médecin. Dans ce contexte, quiconque détient un minimum de compétences est utile. Il n’y a même plus d’électricité... Et mon personnage est également la compagne de Malcolm ». Parions que César pourra reprendre contact avec la race humaine grâce à ce couple... Kirk Acevedo (Fringe), Jocko Sims (Jarhead) et Enrique Murciano (Les experts) compléteront les forces des hommes. Judy Greer (Carrie, la vengeance, Tomorrowland), quant à elle, incarne l’épouse de César, Cornelia (un nom en forme de clin d’œil aux films originaux). Ce personnage avait été brièvement introduit dans Les origines (la danseuse Devyn Dalton l’interprétait).  « Je n’étais pas habitué à ce type de travail », s’amuse Judy Greer, qui est cependant un aficionado de la franchise. Cette actrice, coutumière des comédies romantiques hollywoodiennes (30 ans sinon rien, Ce que veulent les femmes), a effectivement dû porter le costume de capture de performance dont sont affublés tous les interprètes des singes – parmi lesquels Toby Kebbell (Koba), Karin Konoval (l’orang-outan Maurice) et le coordinateur des cascades et de la gestuelle des primates Terry Notary (Rocket). Le tournage de La planète des singes : l’affrontement a débuté en avril dernier dans les forêts de l’île de Vancouver, au Canada, avant de continuer, jusqu’en août, dans les alentours de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane (notamment dans un parc d’attractions Six Flags fermé au public depuis le passage de l’ouragan Katrina, en 2005). Certaines scènes ont également été filmées à San Francisco. « L’intrigue se déroule principalement à San Francisco et à Muir Woods, les bois dans lesquels s’étaient enfoncés les singes dans le précédent opus », explique Matt Reeves. « C’est là qu’est née leur civilisation. Mais c’est près de Vancouver et de La Nouvelle-Orléans que nous avons trouvé les forêts que nous cherchions. Nous avons tourné sous la pluie et le vent. Nous avons affronté les éléments afin d’atteindre un certain réalisme ». Ce qui n’a pas empêché l’utilisation des dernières évolutions technologies, mises au point par Weta Digital (Avatar, Tintin), en matière de capture de performance. Pour Les origines, Andy Serkis avait déjà pu jouer ses scènes en extérieur, en présence des acteurs – et non dans un « cube » bardé de capteurs. Joe Letteri (Avatar, Le hobbit, Man of Steel) retrouve d’ailleurs son poste de superviseur des effets visuels. « Il faut cependant avouer qu’il était compliqué de transférer tout notre équipement numérique dans ces environnements hostiles », s’amuse Matt Reeves. « Mais je pense que la mocap permet d’obtenir des performances profondément authentiques. Au final, seule la qualité du jeu des acteurs compte. Même si j’avais initialement peur, en regardant tous ces comédiens arborant des costumes gris avec des caméras pointées sur leurs visages et des points de référence sur l’intégralité du corps, que l’interprétation ne puisse pas être correctement retranscrite (sur les modèles 3D des primates) ». Les singes ne prennent cependant vie qu’en cours de postproduction, puisque dix à douze semaines de travail sont nécessaires à la finalisation d’un plan dans lequel ils apparaissent ! « Outre notre approche aussi réaliste que possible de la lumière, nous avons fait en sorte que les performances des cascadeurs jouant des singes soient intégralement captées. Ce n’était pas forcément le cas, dans le précédent film ». Désormais annoncé pour le 30 juillet 2014 dans les salles françaises, La planète des singes : l’affrontement – filmé nativement en 3-D relief — pourrait bien être aussi réussi que son prédécesseur. L’ambiance plus sombre, liée au contexte post-apocalyptique et à la confrontation entre deux civilisations, devrait permettre de franchir une nouvelle étape sur le chemin qui mène à l’ensablement de la Statue de la Liberté. César sera venu, aura vu... puis nous aura vaincus.

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