A la découverte de THE AMAZING SPIDER-MAN 2 : Entretien exclusif avec Andrew Garfield
Article Cinéma du Mercredi 05 Mars 2014

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Dans ce deuxième épisode de la nouvelle saga, nous retrouvons un Spider-Man qui a pris confiance en lui et qui maîtrise à la perfection ses pouvoirs arachnéens. Mais de nouveaux ennemis vont surgir, et l’un d’entre eux, Electro, est bien plus puissant que notre héros…

C’est en novembre dernier que ESI a été convié à visionner en avant-première de longs extraits de THE AMAZING SPIDER-MAN 2 dans les studios Sony, à Los Angeles. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il nous ont impressionnés par leur originalité et leur dynamisme teinté d’un humour fidèle à celui de Stan Lee, le co-créateur de Spider-Man avec Steve Dikto. Libérés de la chape de plomb narrative qui consistait à raconter à nouveau dans le film précédent les origines du personnage alors que tous les cinéphiles avaient encore l’excellent SPIDER-MAN de Sam Raimi en tête, le réalisateur Marc Webb et les scénaristes Alex Kurtzman, Roberto Orci et Jeff Pinkner s’en sont visiblement donnés à cœur joie pour nous proposer cette fois-ci un récit totalement inédit. Le fil rouge de la disparition mystérieuse des parents de Peter Parker n’a pas été abandonné, bien au contraire. Il est même au cœur d’une excellente séquence de flashback qui lève le voile sur ce qui s’est réellement passé après leur départ précipité, et désigne clairement la compagnie Oscorp comme la grande force malfaisante qui complote dans l’ombre…Dans les grandes séquences qui nous ont été présentées en intégralité, nous avons d’abord vu Spider-Man évoluer de manière étourdissante au-dessus des canyons d’immeubles de New York, dans des plans astucieusement inspirés des prises de vues de sports extrêmes, tel celui où notre héros, vu de dos, tombe en chute libre, alors que le tissu de sa tunique est agité par les turbulences de l’air. Un petit détail qui apporte une crédibilité remarquable à cet effet visuel 100% 3D. L’homme araignée se précipite alors à la poursuite d’un camion contenant des isotopes radioactifs, qui vient d’être volé par un groupe de bandits. Tandis que les criminels s’emparent de petits containers cylindriques, Rhino (Paul Giamatti) conduit le camion en fonçant tout droit dans les rues, hurlant de rire quand il percute les voitures qui croisent son chemin dans les carrefours. Les barrages et les véhicules de police sont aplatis par le camion fou, et Spider-Man intervient pour éviter que des passants innocents soient écrasés. Le timide Max Dillon, spécialiste de l’électricité chez Oscorp, est l’un d’entre eux. En lui évitant d’être percuté et en lui parlant gentiment pendant quelques secondes, pour lui dire qu’il le considère désormais comme un ami et un allié dans les rues, Spider-Man extrait Max de la terrible solitude de sa vie quotidienne et gagne un nouveau fan, au moins pour un temps…Quelques secondes plus tard, Gwen Stacy l’appelle Peter au téléphone : elle est sur le point de recevoir son diplôme de fin d’étude au cours de la grande cérémonie officielle à laquelle assistent tous les étudiants, leurs familles et leurs proches, et le siège de son petit ami est le seul à être resté vide… Accroché au camion fou, Peter/Spider-Man lui demande de l’excuser et lui promet d’arriver au plus vite, pour assister au discours qu’elle doit prononcer. Mais intercepter les criminels et arrêter Rhino va être plus long que prévu. Comme dans les comics, Spider-Man multiplie les plaisanteries insolentes pour faire enrager le fruste Rhino. Il réussit ainsi à détourner son attention et à lui faire commettre des erreurs. Le justicier parvient à ses fins, récupère les tubes d’isotopes, et laisse Rhino désarmé, humilié, éructant de rage, les bras englués dans la toile et en caleçon dans une ruelle, à la disposition des policiers…La deuxième scène d’action que nous avons visionnée se situe peu de temps après la métamorphose de Max Dillon en Electro dans un laboratoire d’Oscorp. A l’instar du Docteur Connors qui avait transposé sur lui les caractéristiques génétiques du Lézard pour faire repousser son bras droit, Max a reçu celles des anguilles électriques, qui sont capables de stocker assez de courant en elles pour assommer leurs proies par une décharge. (Cette transposition par Oscorp des caractéristiques animales dans le code génétique humain sera aussi à l’origine des apparitions futures du Dr Octopus ( « Dr Pieuvre » en français) et du vautour, dont on voit les équipements – tentacules robotiques et ailes mécaniques - dans les vitrines du labo). Le corps traversé d’éclairs et les neurones parasitées par des interférences, Max arrive au cœur de Time Square, incapable de penser ou d’agir de manière cohérente. Il déchaîne sans le vouloir ses pouvoirs et sème la destruction. Quand Spider-Man survient alors que Max est cerné par les policiers qui ne peuvent le stopper, le dialogue se renoue brièvement entre le superhéros et son fan. Mais en voyant la foule acclamer l’homme-araignée et les tireurs de la police le mettre en joue, Max croit avoir été piégé par son ami. Il bascule dans la folie et la haine et devient alors Electro. Le combat qui s’ensuit est un morceau de bravoure à grande échelle que nous n’allons pas vous gâcher en le racontant, mais qui est très bien conçu et mis en scène. Bref, tout ce que nous avons vu nous incite à croire que ce deuxième épisode dispose de sérieux atouts – histoire solide, réalisateur et acteurs principaux qui ont gagné en assurance, effets visuels encore plus réalistes - pour être une belle réussite. Et cet enthousiasme semble partagé par toute l’équipe du film, à commencer par celui qui a su s’imposer dans le double rôle de Peter Parker et de Spider-Man : Andrew Garfield.

Entretien exclusif avec Andrew Garfield (Peter Parker / Spider-Man)

Comment avez-vous abordé votre personnage dans cette seconde aventure ?


Je me sentais plus confiant, fort de l’expérience du premier épisode, qui s’était très bien passée. Ce rôle est vraiment intéressant à jouer car Peter traverse des situations complexes et des épreuves traumatisantes. Il a été confronté à la disparition mystérieuse de ses parents quand il était tout petit, puis à la mort tragique de son oncle Ben, dont il se sent responsable, car il a bêtement laissé passer l’opportunité de stopper un voleur avant qu’il ne tire sur lui. Heureusement, Peter est tombé amoureux d’une fille formidable, mais comme on va le voir dans ce second épisode, il va avoir de plus en plus de mal à tout assumer en même temps dans sa vie, car parallèlement à ses actions en tant que Spider-Man, il doit suivre ses études, aider financièrement sa tante May en vendant des photos au Daily Bugle, et tenter de préserver sa vie de couple avec Gwen. Même s’il fait de grands efforts pour y parvenir, il n’y arrive pas toujours, et cela créé des dégâts. Peter est confronté à de nouveaux problèmes tous les jours. Sa vie est une véritable montagne russe et c’est ce qui rend ce personnage si agréable à jouer. Tout change tout le temps. Il faut rester actif, et se poser de nouvelles questions à chaque fois que de nouvelles épreuves surgissent.

Dans cet épisode, Peter retrouve son ami Harry Osborne, qui était parti poursuivre ses études et sa vie de fils de milliardaire à l’étranger. Quelles sont les relations entre Peter et Harry au début de cette aventure ?

Peter et Harry sont les meilleurs amis du monde, et ils sont ravis de se retrouver. Dane DeHaan, qui incarne Harry, est un excellent acteur. Il s’est beaucoup impliqué pour que nous arrivions à créer une relation qui paraisse authentique entre Peter et Harry, avec une affection tangible. Ils ont vécu des choses similaires pendant leur enfance. Peter a vu ses parents disparaître, et Harry a été négligé par son père, Norman Osborne , parce qu’il était complètement accaparé par la direction de sa société. Ils ont donc en commun cette absence de figure paternelle et ce manque d’affection. Ayant souffert des mêmes manques, des mêmes blessures, leur amitié n’en a été que plus forte. Ils se comprennent parfaitement. Ils ont aussi le même sens de l’humour, et comme on le sait, c’est un élément important dans une amitié. Intellectuellement aussi, ils sont intéressés par les mêmes sujets, les mêmes disciplines.

Ils ont tous les deux un côté sombre…

Oui, comme chacun d’entre nous. Peter a naturellement tendance à aller vers la lumière, même si cela demande de grands efforts. Il veut se comporter de manière décente et honnête, en luttant contre les mauvais instincts que nous avons tous. La beauté de ces histoires de superhéros et des grands mythes connus universellement, c’est de reconnaître la complexité des êtres, et de montrer tour à tout leur côté sombre et leur côté lumineux. Harry a de la bonté et de la générosité en lui, et Peter le sait.

Revenons à vos débuts dans ce rôle. Avez-vous beaucoup hésité avant de l’accepter ?

Oui et non. Bien sûr, je me suis demandé s’il ne risquait pas de laisser une empreinte trop forte sur ma carrière, et même de me gêner par la suite. Mais pour ne rien vous cacher, vous n’avez pas la possibilité d’hésiter quand vous acceptez de participer à un casting. Comme les producteurs et le studio ne veulent pas perdre leur temps à auditionner des acteurs qui pourraient changer d’avis, il faut que vous vous engagiez à accepter le rôle avant même qu’on vous l’attribue. C’est une situation un peu bizarre, car vous vous retrouvez face à des gens qui vous disent « Si l’on vous propose le rôle, il faudra que vous disiez oui, et que vous vous engagiez à jouer dans 3 films. Bon, signez ici ! » (rires) Si j’avais hésité ou refusé, je n’aurai pas pu passer les auditions. Un acteur n’est pas en position de force dans ces cas-là.

Avez-peur que l’étiquette Spider-Man vous colle longtemps à la peau ?

Oui, mais il faut passer outre. Si on intellectualise trop ce genre de décisions, on ne tente rien. Il faut laisser aussi parler son cœur. Et ses tripes ! J’ai toujours aimé Spider-Man, depuis le plus jeune âge. Je n’allais quand même pas passer à côté d’une telle opportunité !

La suite de notre entretien avec Andrew Garfield paraîtra dans les prochaines parties de ce dossier.

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