A la découverte de THE AMAZING SPIDER-MAN 2 : Entretien exclusif avec Andrew Garfield - 3ème partie
Article Cinéma du Dimanche 16 Mars 2014

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Marc Webb était-il ouvert à vos suggestions d’interprétation ?

Oui. Marc a un esprit très ouvert aux idées des autres. Il y a vraiment un esprit de collaboration très agréable sur ses tournages, et c’est une chance, car c’est la seule manière dont je peux imaginer travailler. Vous savez, je pense commencer à peine à comprendre quel genre d’acteur je suis, et je crois que ce processus va prendre beaucoup de temps. Mais je me rends compte que j’aime énormément apposer mon empreinte sur un rôle et me l’approprier en étant créatif. Quand un acteur travaille un rôle, il réfléchit énormément au personnage qu’il incarne. Il absorbe toutes les informations qu’il peut trouver sur lui, il explore son passé, ses relations avec les autres, ce qui l’a marqué, ce qui le motive, etc. A force de me glisser dans la peau du personnage, j’ai fini par le connaître de manière intime, au point de dire quelquefois au réalisateur « Ah non, Peter ne ferait jamais cela ! Il agirait plutôt comme ceci. » Et quand je me permets de répondre cela, ce n’est pas une manifestation de mon ego, c’est le personnage qui parle ! Par bonheur, Marc, les producteurs et les scénaristes sont à l’écoute, et ils m’encouragent à m’exprimer quand j’en ressens le besoin.

Avez-vous eu l’occasion de parler de ce rôle avec Tobey Maguire ?

Tobey et moi nous sommes rencontrés à plusieurs occasions, mais nous n’avons pas parlé de Spider-Man. En revanche, il a toujours été très aimable et très encourageant à mon égard quand il a su que j’allais jouer ce rôle.

Quelles sortes d’interactions Spider-Man a-t-il avec Max Dillon dans le film ? Que pense-t-il ensuite, quand Max se transforme et qu’il est confronté à Electro ?

Ce que j’apprécie beaucoup dans le personnage de Max et dans l’interprétation de Jaimie, c’est que la description qui en est faite est celle d’un être humain, et non pas d’un « méchant ». Nous explorons cette faille qui existe en chacun d’entre nous, cette division entre le bien et le mal qui coexistent dans nos personnalités. Et Jamie joue magnifiquement la métamorphose de Max en Electro au cours de cette histoire. En tant que Spider-Man, j’ai une vraie empathie pour lui, et je me fais du souci à son sujet. Je me reconnais en lui, en ce sens que comme moi, il est souvent incompris, maltraité, ou si peu considéré qu’il en devient quasiment invisible, transparent. Ce personnage est extrêmement important dans ce film, particulièrement pour les jeunes spectateurs, car plus nous sommes en mesure de considérer les gens comme des êtres humains et non plus comme ces caricatures que l’on appelle des « méchants » , plus l’on se met dans une position où on reste en mesure de comprendre ce qu’ils vivent et d’avoir de l’empathie pour eux. Bien souvent, les gens qui commettent des actes répréhensibles ont simplement besoin de guérir leur plaies intérieures. Ils ont besoin que l’on fasse preuve d’un peu de compréhension et de compassion à leur égard. Excepté, bien sûr, quand il s’agit de sociopathes que l’on ne peut pas aider. Mais ce n’est pas le cas de Max. Max est une victime que l’on maltraite souvent. Et on lui force la main pour se mettre dans la position où il va finalement se transformer en Electro.

Vous voulez dire que Spider-man ressent encore de l’empathie pour Max, même après qu’il ait totalement basculé du côté sombre et qu’il soit devenu Electro ? Même quand il devient ivre de destruction et de désir de le tuer ?

Oui, je le crois. Et c’est même souvent un inconvénient pour Peter. Il a tendance à ressentir trop d’empathie, parce qu’il reste quoi qu’il arrive un écorché vif, un garçon extrêmement sensible. Et il le reste même face à un ennemi qui n’hésiterait pas une seconde à le tuer.

Parlez-nous de votre collaboration avec Jaimie Foxx…

Jaimie a beaucoup de sensibilité, et c’est un authentique fan de comics. Il a un enthousiasme et un sens de l’émerveillement intact, comme quand on est enfant. J’ai énormément d’affection pour lui. C’est un excellent camarade pendant le tournage, un acteur très généreux avec ses partenaires.

Vous jouez un grand ado alors que vous venez d’avoir 30 ans. Est-ce une situation étrange pour vous ?

Oui, bien sûr. Je m’estime chanceux de pouvoir continuer à jouer Peter à cet âge, mais chut, ne le répétez surtout pas ! (rires)

La suite de notre entretien avec Andrew Garfield paraîtra dans les prochaines parties de ce dossier.

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