Reportage à UMAe 2015 : Visite de l’United Makeup Artist Expo - 2ème partie
Article Spectacles du Dimanche 17 Mai 2015

Suite de notre visite de United Makeup Artist Expo

Par notre envoyé spécial Jean-Philippe Lomas

En passant devant un exposant, nous avons la surprise de nous voir offrir à boire un verre de sang. Le stand propose en effet une gamme complète de faux sang 100% bio. Diverses textures et couleurs sont disponibles afin de répondre au mieux à toutes les situations où une simulation de sang est requise. Dans le courant de l'après-midi, nous assistons à une table ronde avec le producteur Iain Smith (LE CINQUIEME ELEMENT, MAD MAX: FURY ROAD) et les maquilleurs Greg Cannom et Charles Porlier (X-MEN 2, JUMANJI). La discussion porte sur le rôle du département maquillage du point de vu d'un producteur de cinéma. En fin de journée, nous avons droit à une nouvelle démonstration, cette fois par le maquilleur Kenny Myers (LE PRESTIGE, PIRATES DES CARAIBES), au cours de laquelle il réalise un impressionnant maquillage d'orc, qu'on aurait dit tout droit sorti d'un des films de la saga du Seigneur des Anneaux. Les prothèses qui recouvrent les bras et les mains du modèle simulent de manière remarquable une peau écaillée.

Bien en évidence à l’entrée du hall d’exposition, le stand Creaturegeddon fait la promotion d’un nouvel évènement qui se déroulera cet été à Londres le weekend du 15 août. Cet événement, organisé par le sculpteur et maquettiste Peter Tindall (BATMAN BEGINS, WOLFMAN), reprend sensiblement les mêmes principes que le célèbre Monsterpalooza californien, dont nous avons déjà parlé sur ESI. Il s’agit de mettre à l’honneur les concepteurs de créatures et de monstres de tous types, que ce soit dans le domaine du cinéma, de la décoration, de l’évènementiel avec notamment Halloween, etc. Ce sera une première en Europe. Les amateurs de films de genre et de maquillage effets spéciaux devraient y trouver leur bonheur. L’an dernier à l’UMAe, il y avait d’ailleurs eu un stand Monsterpalooza animé par son créateur Eliot Brodsky. C’est de là qu’est née l’idée d’adapter le concept à un public européen. Durant tout le weekend, des démonstrations de sculpture en argile et sous ZBrush – logiciel de sculpture sur ordinateur de plus en plus en vogue chez les Creature Designers – se déroulent sur le stand Creaturegeddon.

Le dimanche, sous la houlette de la maquilleuse Sian Richards (APOCALYPTO, CLOUD ATLAS), le concours rend hommage cette année au centenaire de la Première Guerre Mondiale. Le temps alloué aux concurrents pour réaliser leurs maquillages est d’une heure et demie. Aucune technique particulière ni prothèse n’est ici imposée, chaque participant étant libre de choisir à sa convenance. Le système de notation du concours est basé sur un ensemble de critères objectifs bien établi, chacun desquels compte pour un certain nombre de points dans le résultat final. Parmi les critères il y a entre autres : les blessures par balle, les plaies et cicatrices, les hématomes, le travail des cheveux et des poils. Le résultat se doit d’être le plus réaliste possible, dans l’esprit d’un maquillage réalisé pour un tournage de cinéma. La qualité du dossier remis par chaque concurrent à son inscription intervient également dans la note finale. Bien que les tenues et accessoires permettent de mettre en valeur le travail de maquillage, ils ne comptent cependant pas dans le système de notation.
Nous assistons également à une conférence par Brian Kinny (LES EXPERTS : MANHATTAN) sur les prothèses transfert en “bondo” (Pros-Aide Cream), au cours de laquelle la modèle est transformée en un personnage d’écorché inspiré par la franchise HELLRAISER. Une fois l'application d'un bald-cap terminé, une multitude de petites prothèses génériques sont utilisées pour réaliser le maquillage. Certaines simulent de la chaire à vif ou des tendons, d'autres les parties osseuses. Le maquilleur plaisante en faisant remarquer qu'on a l'impression qu'il est en train de coller des tranches de bacon sur le visage de la modèle.

Au cours du weekend, par le biais de deux conférences, Greg Cannom nous fait découvrir son travail. La première retrace son activité pour la télévision, la seconde, sa carrière au cinéma. Homme d’habitude très discret, c’est l’occasion pour Greg Cannom de partager avec nous, par le biais de nombreuses anecdotes passionnantes, son expérience des tournages, les temps forts de sa vie de maquilleur, mais aussi les moments plus difficiles où il a été contraint de faire des compromis plus ou moins heureux, souvent au détriment de la qualité des effets, suite à un manque de temps ou de moyens, mais aussi à cause d'une mauvaise collaboration entre les différentes équipes techniques intervenant sur les tournages. De telles conditions peuvent totalement gâcher un maquillage, autrement très réussi, à cause d'une mauvaise photo ou un éclairage mal adapté. Il cite notamment sont maquillage de Lincoln dans ABRAHAM LINCOLN: CHASSEUR DE VAMPIRES, qui ne fonctionne vraiment pour lui que dans une minorité de plans. Chacune de ces conférences est illustrée par de nombreuses photos, souvent inédites, tirées de sa riche collection personnelle. Il n’hésite d’ailleurs pas à nous présenter des travaux qui datent de ses tout débuts dans la profession.

Se déroulant à Londres, un tel salon ne serait pas complet sans l’inévitable détour par le pub voisin, à l’issue de chacune des deux journées, après la fermeture des portes. C'est l’occasion de se retrouver entre passionnés et de discuter de manière plus informelle autour d’une pinte de bière. Certes cet évènement, que l’on compare inexorablement à l’IMATS, reste quant à lui beaucoup plus modeste, mais il faut se rappeler qu’il n’en est qu’à sa troisième édition. Vu le soutient qu’il reçoit de la profession, il est en passe de devenir le nouveau rendez-vous incontournable pour les passionnés de maquillages effets spéciaux.

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Reportage à Monsterpalooza sur ESI

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