DOCTOR STRANGE : Visite du tournage et entretien exclusif avec le producteur Stephen Broussard ! – 5ème Partie
Article Cinéma du Jeudi 13 Octobre 2016

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Quels sont les éléments que vous avez repris directement des comics que les fans pourront retrouver dans le film ?

Je suis vraiment fier des costumes que vous allez découvrir aujourd’hui au cours de votre visite et sur le tournage. Ils sont très proches des designs originaux de la bande dessinée, même si nous les avons adaptés à la sensibilité actuelle. Quand on les voit portés par les acteurs placés côte à côte, ils constituent un langage visuel très beau et très cohérent. Ils ont été créés par notre formidable chef costumière, Alexandra Byrne, que vous allez rencontrer un peu plus tard aujourd’hui. Elle a déjà travaillé sur plusieurs de nos films, et a un talent époustouflant. Ses costumes m’ont sidéré dès que j’ai vu les résultats des premiers tests filmés. Pour ne rien vous cacher, il peut arriver que les costumes de nos autres personnages aient un bel aspect à l’image, mais qu’il soient moins convaincants vus « en vrai », ce qui nous pousse à les filmer d’une certaine manière, en évitant par exemple certains plans trop larges ou certains angles de prises de vues. Cela n’a jamais été le cas avec les tenues de DOCTOR STRANGE : quand on voit Benedict ou Chewetel arriver sur le plateau, on accepte immédiatement l’aspect de leurs costumes parce qu’il évoquent les personnages que nous connaissons, et parce qu’ils sont crédibles et très beaux. C’est sensationnel de les voir jouer dans des tenues qui ont un si joli rendu à l’image.

Maintenant que la marque « Studios Marvel » s’est imposée au cinéma et est bien connue par les spectateurs en tant que garantie de divertissements soignés et spectaculaires, avez-vous le sentiment qu’il est plus facile de présenter les personnages plus particuliers et moins connus des comics comme LES GARDIENS DE LA GALAXIE, ANT-MAN et DOCTEUR STRANGE ?

Je l’espère, mais nous ne nous reposons jamais sur cela pour concevoir nos projets suivants. Je crois qu’au moment où vous commencez à vous dire « Oh, nous pouvons nous permettre de faire cela, car le public sera forcément au rendez-vous », cela signifie que vous allez tout droit vers un échec ! Bien sûr, nous nous rendons compte que nous sommes arrivés à moment de l’évolution des Studios Marvel où les spectateurs semblent prendre plaisir à découvrir ce que nous leur proposons, et font preuve d’une ouverture d’esprit et d’une bienveillance très sympathique à notre égard. Et comme ils viennent voir nos films, nous sommes conscients qu’il faut que nous saisissions la chance qu’ils nous donnent pour être audacieux, les surprendre et leur raconter des histoires avec des personnages bien développés et des péripéties vraiment intéressantes. Car si nous ne sommes pas assez exigeants avec nous-mêmes, et si après avoir vu l’un de nos films, ils sortent de la salle en se disant « Mmm, j’ai eu une impression de redite » alors là, ils ne reviendront plus la fois suivante. C’est justement la raison pour laquelle nous avons pris le pari de leur présenter des personnages comme ceux des Gardiens de la Galaxie, en dépit du fait qu’ils étaient très peu connus en dehors des fans de comics. Le Docteur Strange est lui aussi un héros que les afficionados de Marvel aiment, mais dont le grand public n’a jamais entendu parler. Dans un autre ordre d’idée, je crois que nous avons aussi surpris les spectateurs avec le rebondissement concernant le Mandarin dans IRON MAN 3, en présentant comme nous l’avons fait le personnage incarné par Ben Kingsley. C’était une surprise, et je crois que ces rebondissements imprévisibles font partie des raisons pour lesquelles le public revient à chaque fois pour découvrir nos nouveaux films.

Le récit de DOCTOR STRANGE a-t-il été conçu comme un des éléments narratifs de la saga que vous allez présenter pendant la phase trois des productions Marvel ?

Non, tout comme notre héros, cette histoire fonctionne de manière complètement indépendante. Etant donné que le Docteur Strange va continuer à vivre des aventures, nous commençons à réfléchir à la manière de l’impliquer dans nos grandes sagas. Mais pour l’instant, il est isolé du reste de nos super-héros parce que nous avons pensé qu’il serait plus intéressant de le présenter ainsi au public, plutôt que de tenter de le lier à des événements qui se sont déroulés auparavant.

Vous venez d’évoquer le personnage de Trevor Slattery, le comédien de seconde zone que jouait Ben Kingsley dans IRON MAN 3. Il s’agissait d’un anglais représentant le Mandarin, qui est d’origine asiatique dans les comics originaux. Dans DOCTOR STRANGE, le personnage du grand ancien qui était lui aussi asiatique dans la BD créée par Stan Lee et Steve Dikto est incarné par l’actrice anglaise Tilda Swinton. Cela a créé une controverse à propos de laquelle vous voulez peut-être vous exprimer…

Je pense que la manière la plus simple d’aborder cela consiste à vous expliquer comment nous avons décidé de transposer les aventures du Docteur Strange au cinéma de manière fraîche et originale. Quand Stan Lee a écrit la première histoire de cette saga en 1963, montrer un occidental se rendant dans un endroit isolé d’une des plus hautes montagnes de la chaîne de l’Himalaya pour y rencontrer un gourou qui lui apporte ensuite de nouveaux enseignements était encore une idée insolite et originale. Depuis cette époque, des débuts d’histoires similaires ont été racontés des centaines de fois dans les BDs, au cinéma et à la télévision. Nous nous sommes donc demandés comment nous pourrions redonner de la fraîcheur et de l’originalité au début du périple de Stephen Strange, tout en le modernisant pour qu’il convienne au public d’aujourd’hui. Nous avons donc décidé que ce sage ne se trouverait plus dans un temple isolé en haut d’un pic inaccessible, mais résiderait dans la ville de Katmandou, qui compte plus de deux millions d’habitants. Notre idée était d’inverser le cliché du gourou vivant dans un site secret, en imaginant qu’il se cachait bien au contraire là où l’on s’y attendait le moins, dans une ville connue de tous. Il nous a semblé que c’était la meilleure manière de ne pas répéter des situations que l’on a pu voir par exemple dans la saga HARRY POTTER ou même dans certaines de nos productions passées.

La suite de notre avant-première DOCTOR STRANGE apparaîtra bientôt comme par magie sur ESI.

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