Avant-première Effets-speciaux.info : OUTLANDER - un événement en DVD et Blu-Ray
Article Cinéma du Vendredi 13 Mars 2009

Une grande aventure de Science-Fiction, à ne pas rater.

Par Pascal Pinteau

A de très rares exceptions près, quand on annonce qu’un film sortira directement en vidéo, c’est mauvais signe. Très mauvais signe ! Eh bien, de toutes les exceptions, OUTLANDER est certainement la plus saisissante : ce film aurait largement mérité de sortir en salles tant il a été écrit, réalisé et interprété avec talent ! Effet-speciaux.info aura l’occasion de revenir longuement sur la création artistique des décors et des effets spéciaux de cette excellente surprise dès la sortie des éditions DVD et Blu-Ray du film, début avril. Mais nous voulions d’ors et déjà vous parler de la genèse de ce projet hors du commun, et vous en présenter les superbes dessins de préproduction…



Un projet de longue haleine

C’est à l’université que Howard McCain, futur réalisateur d’OUTLANDER, avait lu le poème épique anglais Beowulf et avait été captivé par cette saga. Cette figure de héros l’a ainsi accompagné durant des années, restant toujours dans un coin de sa tête, même à l’époque de son entrée à la NYU Film School. Mais à ce moment-là, il ne voyait pas comment transposer l’histoire au cinéma, car l’idée même de montrer le troll gigantesque qu’est le personnage de Grendel, ne correspondait pas à sa conception de l’histoire, qu’il voulait ancrer dans la réalité historique. C’était au début des années 1990, longtemps avant que Le Seigneur des Anneaux (pour lequel Tolkien s’est entre autres inspiré de Beowulf), fasse des créatures et paysages mythologiques une réalité tangible aux yeux du public. Les films se cantonnaient strictement à des genres précis : les films historiques (Beowulf devant en être un selon McCain) parlait d’Histoire et les films de science-fiction de science-fiction. « Un problème énoncé clairement est un problème à moitié résolu » dit-on. Suivant cet adage, McCain commença à imaginer comment intégrer de la science-fiction à son approche historique : en ajoutant une présence extra-terrestre, tout devenait alors plus vraisemblable. Et c’est ainsi que, lors de sa rencontre avec le scénariste Dirk Blackman, la solution apparut soudain au cœur-même du problème et prit rapidement la forme d’un premier jet du script, conçu comme s’il s’agissait de la véritable histoire qui donna plus tard naissance à celle de Beowulf : Un vaisseau spatial piloté par Kainan, un soldat humain venu d’une autre planète s’écrase sur terre, en Norvège, à l’époque des vikings. Mais le pilote n’est pas le seul qui survit au crash : une créature monstrueuse, le Moorwen, est elle aussi libérée, et va semer la terreur dans toute la région… McCain et Blackman, fans absolus de cinéma et de comics et geeks assumés, puisèrent dans plusieurs sources d’inspiration pour concevoir leur script : la saga des Alien, Predator, le classique The Thing de 1951, mais aussi la théorie des Anciens Astronautes des livres d’Erich von Däniken , sans oublier l’épisode l’Arène de la 1ère saison de la série Star Trek, où le Capitaine Kirk est forcé de se battre en duel avec Gorn, un reptile humanoïde intelligent, sans pouvoir se servir de son phaser, ce qui l’oblige alors à fabriquer lui-même des armes primitives pour vaincre son adversaire…





Un casting idéal

C’est l’excellent Jim Caviezel que Howard McCain a choisi pour incarner Kainan : « Il était impératif que l’interprète de Kainan rassemble les qualités du héros classique des films d’action et d’aventures des années 50 : un guerrier solitaire, endurci, en proie à des tourments intérieurs. Au lieu de nous tourner vers les candidats évidents pour un film d’action/science-fiction, il était essentiel au contraire de trouver quelqu’un qui soit capable d’induire cette mélancolie silencieuse, issue des évènements qui ont eu lieu avant le début de l’histoire du film. Jim Caviezel était le choix idéal. » Les liens entre Rothgar, joué par John Hurt, et Gunnar, joué par Ron Perlman, sont exemplaires des relations entre tribus Vikings. Gunnar est chef d’un hameau vassal du village d’Herot, gouverné par le roi Halga. Appelé pour participer à un dangereux raid contre une tribu ennemie, Gunnar refuse, laissant le roi Halga en sous-nombre. Quand Halga meurt au combat, son fils Wulfric tient Gunnar pour responsable et réclame vengeance, mais son oncle Rothgar, désormais régent du trône, plaide pour une solution pacifique. Et c’est à ce moment là que Kainan et le Moorwen arrivent sur Terre, et que la bête assoiffée de sang fait ses premières victimes parmi les habitants du village de Gunnar, qui pense alors qu’il s’agit de l’œuvre de Rothgar et ses hommes. S’ensuit alors une querelle réelle qui menace de se transformer en véritable guerre de clans. John Hurt raconte : « OUTLANDER était un projet franchement tentant, d’autant plus qu’il s’agissait pour moi de l’opportunité de jouer enfin un Viking, à l’âge de 67 ans ! (…) Rothgar croie sincèrement qu’un roi est au service de son peuple, d’où sa diplomatie, et son but dans le film est de transmettre ce qu’il peut de cette philosophie au jeune Wulfric avant qu’il devienne roi à son tour. » Et Ron Perlman s’enthousiasme à son tour : « Quel plaisir de retrouver John Hurt après avoir travaillé ensemble sur Hellboy ! » Au sujet de Gunnar, il ajoute : « Gunnar est certainement parmi tous mes rôles l’un de mes personnages préférés – un guerrier féroce et craint. Et quel succès : on parle de moi pendant plus de 62 pages de script jusqu’à ce que j’apparaisse enfin. Et dès que mon personnage n’est plus là, ils continuent pourtant à parler de moi jusqu’à la fin du film ! »

A suivre dans la seconde partie de notre article consacré à OUTLANDER : la création des décors, des costume... et du redoutable Moorwen !

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