Visite guidée des Walt Disney Studios Paris pour les VIP d'ESI!
Article Attractions du Mercredi 30 Avril 2008

Un parc Disney est un lieu à part, mélange de rêve et de réalité, où les dessins-animés de la compagnie aux grandes oreilles prennent vie en trois dimensions. Mais les choses se compliquent encore lorsque ce parc est dédié non pas à la fiction et aux contes de fées mais au monde bien réel de l’industrie du cinéma. C’est le cas des Walt Disney Studios, qui fêtent leur sixième année, peut être celle d'un nouveau départ.

Depuis les Walt Disney Television Studios (où l’on produisait il y a quelques années l’émission Zapping Zone du Disney Channel) au Disney Toon Studio, lieu qui évoque la création des personnages de dessins-animés, en passant par les authentiques cascadeurs de Moteurs… Action ! Stunt Show Spectacular, c’est l’univers des coulisses du 7ème art, aussi instructif que magique, que nous vous invitons à visiter aujourd’hui à l’occasion du lancement des nouvelles attractions du parc, la Tour de la Terreur et Stitch Live !
Par Jérémie Noyer



“TO ALL WHO COME TO THIS HAPPY PLACE, WELCOME!”

Les deux premières choses que l’on remarque en arrivant à l’entrée des Walt Disney Studios, sont d’une part l’énorme Studio 1, aux courbes hispaniques caractéristiques des « soundstages » hollywoodiens et aux couleurs plus disney-isées, et le fameux château d’eau aux oreilles de Mickey qui constitue le logo du parc.

Comme le précise l’imagénieur Thierry Coup (concepteur d’Armaggedon – Les Effets Spéciaux et de Moteur… Action !, « quand on fait le tour des studios d’Hollywood, des Walt Disney Studios bien entendu, mais aussi de Paramount et de tous les studios des années 30-40, on voit cet héritage néo-hispanique qui avait été adopté. L’entrée, le « front lot » de chaque studio a vraiment des formes hispaniques, méditerranéennes, et ce sont ces formes qui ont été reprises ici à Studio 1 comme un hommage à ce style typique des studios hollywoodiens. ». Quant à la déjà célèbre « Earfel Tower » ou « Château d’Eaureilles », elle évoque le château d’eau qui domine depuis Noël 1939 les studios de Burbank, où est actuellement produite la majorité des créations actuelles de Disney. « Le château d’eau avec les oreilles de Mickey est vraiment le ‘weenie’ [terme employé par Walt Disney pour nommer des constructions destinées à attirer l’œil et le visiteur, comme le Château de la Belle au Bois Dormant au parc Disneyland, JN] du parc, ajoute Thierry Coup. Mais il est moins central que dans les autres parcs Disney. C’est une optique différente qui prend en compte l’expansion future du parc. D’ici quelques années, nous allons sûrement doubler la taille du parc par rapport à son état initial. Pour l’instant, il était important de définir les différentes zones. Le Disney Studio 1 est vraiment l’entrée principale, donc le bâtiment le plus important et on voulait que ce soit vraiment le point qui attire les gens à l’entrée. Dans un véritable studio, le « weenie » c’est généralement soit le château d’eau, soit les plateaux eux-mêmes. Aux Walt Disney Studios Paris, de Toon Studio à Hollywood Boulevard, en passant par le Backlot, toutes ces zones sont chacune porteuses d’énergies. Il n’y avait donc pas besoin de centraliser un point aussi important, comme dans les autres parcs dédiés à l’imaginaire. Le plan des Walt Disney Studios se veut aussi proche que possible de celui de vrais studios. »

TOON STUDIO : AUX ORIGINES DE LA WALT DISNEY COMPANY

L’aire de Toon Studio, dédiée à l’art de l’animation, se dévoile lorsque l’on sort du Disney Studio 1. Laissons-nous guider par le chapeau de Mickey apprenti sorcier qui orne ce bâtiment et par l’imagénieur/show writer Laurent Cayuela : « Walt Disney a commencé sa carrière par l’animation. Il était donc impensable d’ouvrir des studios Disney sans un lieu consacré à cet art. Mais cette fois, au lieu de présenter l’animation vue par les humains, Toon Studio nous invite à la découvrir faite par les toons eux-mêmes. C’est une sensation qui grandit à mesure que l’on progresse dans l’attraction. Ainsi, quand on entre à Toon Studio, “Art of Disney Animation” explique comment on fait un dessin-animé. En face, on trouve Animagique, là où les animateurs entreposent leurs bobines. A partir de ce moment, ce sont les toons qui règnent en maîtres ! Souvenez-vous, en ouvrant les boîtes des bobines de film à Animagique, Donald les délivre tous, et les personnages se mettent à faire leur propre film.



C’est ainsi que le Génie d’Aladdin se met à faire « tourner » (au sens propre comme au sens figuré) les visiteurs dans son propre film dans l’attraction Tapis Volants. Tout comme les derniers arrivants des studios Disney/Pixar, les personnages de Cars-Quatre Roues et du Monde de Némo. Quand vous arrivez devant Crush’s Coaster, vous découvrez un bâtiment qui, même s’il est dans des tons de bleu avec tout un travail de rochers sous-marins en extérieur, se trouve être bien un studio de cinéma, à l’instar d’Animagique ou Studio 1.



De plus, comme sur les Tapis Volants, la file d’attente reprend l’idée que vous entrez « backstage » avant d’arriver sur la scène. Sur Cars Quatre Roues Rallye, on se retrouve plus directement sur le plateau. Mais, dans la façon dont le fond est fait, on évoque cette fameuse technique du « matte painting » où on peint le décor sur une toile en arrière-plan(Ndlr: en réalité le matte painting est ajouté sur l’image grâce à un trucage réalisé en post-production). A travers ces différents effets, on comprend qu’on est dans un décor de cinéma, avant de se retrouver dans le film, dans l’immersion totale cette fois. Les visiteurs ne sont pas seulement invités à vivre une expérience au cœur de l’histoire, mais également à découvrir et à comprendre comment, mis bout à bout, tous les éléments de la fabrication d’un film permettent de donner vie à cette histoire.



Et enfin, au bout du land, vous découvrez le portail qui ouvre sur Toon Town, où les hommes ne peuvent pas entrer, mais d’où sortent les personnages pour venir rencontrer les visiteurs et faire des photos avec eux. C’est vraiment l’esprit de ”Qui Veut la Peau de Roger Rabbit” qui est évoqué là, avec l’idée que les toons sont bien réels et qu’ils vivent dans un monde à eux aux côtés des hommes. C’est ainsi que plus on s’éloigne de Studio 1 plus le décor devient « toonesque ». Les lampadaires sont de plus en plus mous et arrondis, comme dans les dessins-animés.
»



PRODUCTION COURTYARD : « THE HOLLYWOOD THAT NEVER WAS »

A une époque où le véritable Hollywood Boulevard de Los Angeles se délabre - malgré les efforts de centaines d'admirateurs et d'associations pour le préserver - Disney a eu l'idée d'en contruire non pas un, mais deux à travers le monde: celui des Disney-Hollywood Studios de Floride et celui des Walt Disney Studios Paris. C'est de ce dernier, qui vient tout juste d'ouvrir, que nous parle l'imagénieur Theron Skees, show producer de la Tour de la Terreur : « La fameuse Tour de la Terreur, qui se trouve être en fait le Hollywood Tower Hotel se trouve dans l’environnement de notre Hollywood Boulevard. Cet endroit est destiné à transporter nos visiteurs dans une version idéalisée d'Hollywood, celle que nous nous représentons dans notre imagination. » L’architecture de Production Courtyard réunit de nombreux symboles visuels de l’industrie du divertissement, comme nous l’explique Laurent Cayuela : « Hollywood Boulevard et Vine Street sont représentées à Production Courtyard à côté de la Tour de la Terreur et la nouvelle version de la Terrasse Perrier. Quand vous vous trouvez sur la Place des Frères Lumières, un partie de l’environnement est traitée dans un style Art Déco traditionnel, tandis que tout ce qui a été rajouté avec l'avenue de la Tour est correspond au style "Pueblo Déco", un style Art Déco antérieur, typiquement californien. Nous avons donc créé une unité de style Art Déco, tandis que style “Streamline” Moderne n'est plus utilisé que sur trois bâtiments à présent. Nous lui avons associé quelque chose de plus riche et de plus décoré. »

Et afin de plonger totalement les visiteurs dans cet univers, Walt Disney Imagineering a rassemblé de nombreux d'objets anciens et petits détails pittoresques, renforçant l'illusion de la réalité (tout en ne cachant pas qu'il s'agit de décors, car nous sommes bien dans un studio de cinéma!). "Nous avons renforcé la thématisation de cette zone en rassemblant toutes sortes d'antiquité, notamment venues de collections privées en Hollande, explique Theron Skees. Nous avons ainsi trouvé des parcmètres, des panneaux de signalisations et autres distributeurs de journaux. De la même façon, pour la Tour, nos imagénieurs ont cherché des antiquités dans des marchés au puces de France, Pays-Bas et Royaume Uni, et c'est toujours chez le même collectionneur, en Hollande, qu'ils ont trouvé le plus d'objets anciens provenant des Etats-Unis, avec lesquels nous avons décoré notre hôtel. Tout cela fait de Hollywood Boulevard un lieu tel qu'on pourrait s'attendre à le trouver dans une ville, avec ses magasins et ses vitrines. Cela apporte une nouvelle richesse architecturale aux Walt Disney Studios. Dans l'avenir, nous comptons d'ailleurs agrandir cet endroit avec de nouvelles boutiques et restaurants, bien réels, cette fois. »

Ceci dit, il est impossible d'évoquer Hollywood Boulevard sans s'attarder quelques instants sur la La Tour de la Terreur, dont l’histoire a inspiré l’une des attractions désormais les plus populaires des parcs Disney, en compagnie de Theron Skees : "En 1939, par une sinistre nuit d’orage, le Hollywood Tower Hotel est frappé par la foudre, et cinq clients de l’hôtel disparaissent à jamais dans La Quatrième Dimension. Aujourd'hui les visiteurs sont invités à revivre leur ultime voyage à bord d’un ascenseur de service. Pour ce faire, le système de véhicule que nous avons conçu n'est pas vraiment un ascenseur, mais plutôt un moyen de transport vertical. Cette attraction possède trois moteurs parmi les plus importants jamais construits pour ce genre d'appareil Ils sont trois fois plus puissants que ceux de l'ascenseur le plus rapide du monde et donc plus rapides. Deux de ces moteurs pèsent 66 mille kilos et contrôlent les véhicules à partir du sommet de la Tour et sont dix à quinze fois plus puissants que ceux d'un ascenseur classique. De par ses spécificités, la TOT est une attraction dont la technologie et l'histoire permettent toutes sortes d'ajustements par rapport au cadre actuel. Dans l'avenir, il y est tout à fait envisageable pour les Walt Disney Studios de tirer profit de cette flexibilité et de développer cette histoire et les éléments à sensations de l'attraction, créant de la sorte une expérience nouvelle qui donnera à nos visiteurs de nouvelles raisons de venir faire cette attraction ! " [Lire notre dossier complet sur La Tour de la Terreur]



Enfin, comme nous l’explique Laurent Cayuela, rêve et réalité sont encore plus imbriqués dans la toute dernière attraction des Walt Disney Studios, Stitch Live !, qui prend désormais ses quartiers à Walt Disney Television Studios : « Quand on pense à Disneyland, on a dans l'idée de venir rencontrer des personnages, que ce soit lors des parades, des différentes rencontres qui peuvent avoir lieu au cours de la journée dans le parc ou encore dans les attractions. Et pour moi qui suis resté très enfant, j'ai toujours eu une pointe de frustration de voir que ces personnages n'étaient exactement comme dans les dessins-animés. Ils surgissent dans la vie réelle, à défaut de nous emmener réellement dans leur monde! Dans Stitch Live !, on va se retrouver face à un écran et c'est le vrai personnage du vrai dessin-animé qui vous parle vraiment ! Pour moi, là, la magie est totale parce c'est le vrai Stitch qui est en face de vous, le Stitch qui est dans la télé, et la télé réagit ! »



Cette attraction témoigne du talent des imagénieurs, qui ont réussi à mêler habilement illusion et réalité : « La façon dont les visiteurs européens voient le monde du cinéma et de la télévision est beaucoup plus lointaine que ce que les américains connaissent. Donc, nous sommes partis d'un concept peut être trop réaliste avec cette visite des studios de Disney Channel et la découverte du véritable tournage de l'émission Zapping Zone. Mais cette spécificité s'est révélée être un avantage dans le sens où elle nous a en même temps permis d'enrichir l'expérience de nos studios avec de nouvelles façons d'aborder la production télé et la production cinématographique. En présentant quelque chose de manière trop formelle, et trop didactique, on n'arrivait pas à capter l'attention de nos visiteurs. C'est ce qui fait que Stitch Live ! est bien adapté car la technologie de cette attraction est mise au service d'une histoire et non pas décrite et décortiquée. De cette manière, nos visiteurs repartent des Walt Disney Studios en ayant vêcu une expérience unique: ils ont été dans de vrais studios, tout en ayant participé à une aventure extraordinaire avec Stitch ! »

BACKLOT: LES COULISSES DE L’EXPLOIT !

Troisième et dernière zone des Walt Disney Studios, le Backlot est un lieu un peu en marge des studios car c’est peut être celui qui renferme à la fois le plus de secrets et le plus de dangers ! C’est dans le « Backlot » des studios que l’on entrepose le matériel technique et que l’on construit les décors extérieurs qui sont réutilisés de film en film. C’est dans ce lui qui ressemblé à une caverne d’Ali Baba, que sont évoqués les techniques des effets spéciaux et des cascades. On y retrouve le Rock’n Roller Coaster (adapté de l’attraction homonyme des Disney-Hollywood Studios de Floride), Armageddon – Les Effets Spéciaux, une reconstitution « enflammée » de l’attaque de la station spatiale Mir par le fameux astéroïde du film, et le spectacle de cascades Moteurs… Action ! Le Backlot, c’est le domaine de prédilection de Thierry Coup, qui en profite pour nous raconter ses propres coulisses, celles de son métier : « Mon expérience dans le domaine des effets spéciaux et de la création de spectacles et de décors implique de marier constamment art et technologie. Quand on crée un spectacle, il faut, comme au cinéma, concevoir d’abord une histoire et y incorporer ensuite la technologie. Dans la plupart des cas, la technique ne figure pas au premier plan. Armageddon fait exception à cette règle, car il s’agit d’une démonstration d’effets spéciaux : ici la technologie est reine. » Comme l’explique Thierry, les points communs entre la création d’un film et celle d’une attraction sont nombreux: « La création d’une attraction débute par la phase de conception appelée « Blue Sky ». On réunit une équipe très similaire à celle d’un film : un écrivain, un scénariste, un producteur, un directeur artistique. On peut soit se baser sur un scénario qui existe déjà comme pour Armageddon ou en créer un. Puis on passe à la conception des décors avec une équipe de décorateurs. La démarche est donc similaire pendant la conception, mais après tout change : dans un film, ce que l’on crée ne dure que le temps du tournage, alors que dans le cas d’une attraction, on demande à une grande équipe d’ingénieurs et d’architectes de créer des effets, des technologies et des décors capables de fonctionner pendant au moins une dizaine d’années. La différence réside donc dans la construction. Sinon, la création est très similaire ». Ces liens sont entre cinéma et attraction sont d’autant plus marqués que l’on retrouve les accessoires originaux d’Armageddon dans l’attraction éponyme (notamment l’un des véhicules du film, l’Armadillo, en stationnement devant l’entrée) ou encore dans le Backlot Express Restaurant, véritable magasin d’accessoires des Walt Disney Studios. Et de la même façon, ce sont des compositeurs de musiques de films qui ont écrit les musiques des attractions : Richard Bellis (Deep Space Nine) pour Moteurs… Action – Spectacle de Cascades, et Trevor Rabin (Armageddon, Benjamin Gates).



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Walt Disney disait de Disneyland en Californie, « ce parc ne sera jamais achevé tant qu’il restera une once d’imagination en ce monde ! » Cette définition convient tout aussi bien aux Walt Disney Studios, qui abordent une nouvelle phase prometteuse de leur existence. Comme le dit Thierry Coup, « Ce parc amène un certain renouveau dans la mesure où nous avons créé un grand nombre d’attractions nouvelles utilisant des technologies différentes. Les Walt Disney Studios sont destinés à inspirer de futures réalisations en Chine ou aux Etats-Unis. Tant qu’il y a de l’imagination à l’œuvre comme ici, cela motive l’équipe de WDI (Ndlr : Walt Disney Imagineering), et nous permet de montrer qu’il y a toujours de nouvelles aventures et de nouvelles sensations à faire découvrir à nos visiteurs. »

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Rendez-vous sur le site Arthur Futuroscope pour découvrir la nouvelle attraction du parc du Futuroscope : Arthur, l'aventure 4D. Retrouvez également des informations sur l'univers d'Arthur et les Minimoys.




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