Dans les coulisses d’AVENGERS : Troisième partie du dossier consacré au nouveau film événement des Studios MARVEL
Article Cinéma du Lundi 23 Avril 2012

[Retrouvez la seconde partie de ce dossier]


Par Marc Welkomicz

Les acteurs d’AVENGERS

Tandis que Joss Whedon finalisait son scénario, la production a commencé à se focaliser sur le casting. Louis D’Esposito explique : « Lorsque vous faites un film comme celui-ci, l’un des grands bonheurs est d’avoir déjà 80 % du casting.» Dans toute équipe, il y a celui qui se révèle l’homme de la situation dans les pires moments - dans AVENGERS, c’est le cas du milliardaire et playboy Tony Stark, alias Iron Man. Les deux premiers volets de la franchise IRON MAN, avec Robert Downey Jr. (TONNERRE SOUS LES TROPIQUES, SHERLOCK HOLMES, SHERLOCK HOLMES 2 : JEU D’OMBRES) sont l’une des pierres angulaires et une des adaptations préférées de l’univers Marvel : ils ont rapporté à eux deux 1,2 milliard de dollars de recettes mondiales.

Kevin Feige affirme : « L’interprétation de Tony Stark par Robert Downey Jr. est un véritable tour de force. Il insuffle dans les deux films cette confiance en soi et ce sens de l’humour qui donnent toute sa personnalité à Stark. Nous avons voulu que Robert ait des scènes avec tous les personnages, car nous savions qu’il serait très drôle d’observer l’interaction entre Tony et Captain America, Thor et Hulk. Quand le public voit Robert à l’écran, il s’identifie à lui d’une façon puissante et palpable. C’est un moteur pour nous et pour le film. »

Pour Robert Downey Jr., l’idée de jouer dans AVENGERS est née le jour de la sortie de IRON MAN en 2008. « Je me souviens que nous étions tous serrés autour de la table en attendant d’avoir les chiffres des entrées. Après le générique de fin, nous avions posé des jalons sur le concept des AVENGERS. Je suis toujours sidéré de voir qu’un projet aussi difficile peut finalement aboutir…Au départ, Tony estime que l’idée d’une équipe est ridicule, mais parce qu’il est Tony, il est tout de même ouvert aux potentialités que cela recèle. Tony a déjà eu vent du projet par Nick Fury qui le sollicite depuis un moment en lui disant qu’il fait partie d’un plus grand univers. »

Jeremy Latcham ajoute : « Au bout du compte, il est Tony Stark et il comprend la gravité de la situation. Il est prêt au sacrifice ultime tout en étant séduit par l’absurdité de tout cela. Au final, le public se retrouve à travers Tony parce que, de tous les super-héros, il est celui qui se rapproche le plus d’une personne normale. Enfin, si l’on peut dire, puisque Tony est milliardaire, playboy, philanthrope, qu’il boit trop… Mais il est vraiment drôle et divertissant, ce qui fonctionne parfaitement. »

Nick Fury, le directeur du S.H.I.E.L.D. qui cherche à convaincre Tony Stark de rejoindre l’équipe des Avengers, est interprété par Samuel L. Jackson (PULP FICTION, INCASSABLE). Lorsque l’on est en charge de la sécurité du monde, on est amené à prendre de lourdes décisions qui ne sont pas toujours populaires…

Kevin Feige note : « Nous avons promis à Samuel que dans AVENGERS, ce serait à son tour de briller. Il a été enchanté par le scénario et par toutes les grandes scènes de Nick Fury. C’est un personnage très actif, il est aux commandes de l’Héliporteur et participe pleinement à l’action. Selon moi, le film est raconté du point de vue de Nick Fury. »

Pour Samuel L. Jackson, voir Nick Fury sur le devant de la scène dans AVENGERS constitue un changement bienvenu, comparé aux apparitions faites jusqu’ici dans les autres franchises Marvel.

Il explique : « C’est génial d’être le type qui organise l’équipe des Avengers ! Il est la raison d’être du film, celui qui comprend la menace, doit convaincre les super-héros de la nature de cette menace et que l’union, plus que l’individualité, fait la force. Avoir recours à l’Agent Coulson pour les manipuler et leur faire faire ce qu’il juge nécessaire est tout à fait dans ses cordes. Il trafique un peu la vérité pour qu’ils mordent à l’hameçon et le rejoignent, ce qu’ils finissent par faire. »

Joss Whedon explique : « J’adore ce que fait Samuel L. Jackson comme acteur. J’ai toujours pensé qu’il était double, parce qu’il est célèbre pour son tour de force dans PULP FICTION, en mec pontifiant qui peut décourager n’importe qui par ses discours. Avant le tournage, j’ai donné à Samuel ma suggestion la plus importante : « Moins de Shaft, plus de Glass » (le personnage qu’incarne Samuel L. Jackson dans INCASSABLE). Je voulais voir un gars capable de commander par sa seule voix et qui ne laisse aucun doute sur qui est le patron. Je suis aussi un grand fan d’INCASSABLE donc j’adore la profondeur et la tristesse qu’il peut aussi apporter à un personnage. »

Captain America, incarné par Chris Evans (CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER, SUNSHINE), est un personnage qui souffre. Placé en hibernation dans un bloc de glace depuis 1945, il se réveille et se retrouve dans un monde dont il ne connaît rien et dans lequel tous ses amis et camarades sont morts…

Chris Evans précise : « Il ne s’agit pas seulement pour Captain America de se réveiller dans un monde nouveau ; il doit surtout affronter le chagrin de découvrir que tous les gens qu’il connaissait sont morts. Chacun de ceux qu’il appelait ses frères sur les champs de bataille est décédé et le monde qui l’entoure a changé. Tout va plus vite, tout est effréné et impersonnel parce que les nouvelles technologies ont érigé des barrières entre les hommes. Dans les années 40, les gens se comportaient de manière plus directe et honnête et je pense que l’interaction entre les êtres conditionne les comportements. Se réveiller dans le monde moderne implique une autre façon de vivre à laquelle Steve Rogers doit désormais s’habituer. »

Grâce au succès de CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER, qui se classa en tête du box-office à sa sortie et récolta plus de 368 millions de dollars de recettes mondiales, Chris Evans a dû s’habituer à la vénération que le public porte au plus identifiable de tous les héros de comics.

Il confie : « Incarner Captain America était à la fois effrayant et excitant. THOR était déjà sorti et connaissait un grand succès, donc j’espérais qu’il en serait de même pour CAPTAIN AMERICA, parce que je ne voulais pas être le maillon faible des AVENGERS. Par chance, le film a très bien marché et c’était incroyable de voir le visage de tous les gamins s’illuminer quand ils m’ont vu dans le costume. C’était une expérience complètement inédite pour moi et j’en suis vraiment reconnaissant. »

Kevin Feige se souvient : « Nous nous sommes battus pour avoir Chris Evans dans CAPTAIN AMERICA et il avait fallu le convaincre. Nous croyions en lui et en son talent, mais ce qui nous a donné le plus de satisfaction a été de voir le public l’adopter. Les gens ont adopté tous nos personnages, et nous avons voulu profiter de toute cette bienveillance pour AVENGERS. »

Robert Downey Jr. confirme tout le bien qu’il pense de Chris Evans. « Je l’admire et je pense que c’est aujourd’hui l’un des acteurs les plus sous-estimés. Lorsque je l’observe, je me dis que ce gars porte un costume stretch aux couleurs de l’Amérique et reste totalement crédible. Comment réussit-il ça ? Ce que j’aime aussi chez Chris, c’est qu’il est à la fois ce mec dur de Boston et un artiste sensible qui a des opinions. Nos personnages sont très liés parce que Steve Rogers était proche d’Howard Stark, le père de Tony ; il y a quelque chose de tangible, de solide dans cette relation. Si la relation entre Steve Rogers et Tony Stark ne fonctionne pas, alors le film non plus. »

THOR, une des dernières productions des studios Marvel, a secoué le box-office lors de l’été 2011 en démarrant en tête avec 65,7 millions de dollars de recettes et a fini par engranger 446 millions de dollars de recettes dans le monde. Dans AVENGERS, Chris Hemsworth (STAR TREK, ESCAPADE FATALE) reprend le rôle-titre, celui du dieu nordique à l’extraordinaire marteau.

Chris Hemsworth explique en quoi les problèmes familiaux obligent Thor à revenir sur Terre dans AVENGERS : « Cela coïncide avec la convocation par Odin des forces sombres de l’univers, ce qui est très fâcheux. Thor revient pour récupérer Loki, qui sème la folie et le chaos sur Terre. Il cherche aussi des réponses à des questions personnelles - il se demande comment tout cela a pu arriver et où son frère et lui ont pu commettre des erreurs. Dans THOR, mon personnage a appris beaucoup en terme d’humilité et a plus de respect envers les humains parce qu’ils ont pu l’aider à trouver ce dont il avait besoin pour regagner ses pouvoirs. Il se sent aussi protecteur envers les humains à cause de sa relation avec Jane. Rejoindre l’équipe des Avengers est délicat pour lui, parce qu’il est personnellement impliqué dans l’histoire : son frère Loki est celui qui déclenche le chaos et Thor craint que les autres super-héros ne veuillent le tuer au lieu de l’arrêter et de lui ôter ses pouvoirs. »

Kevin Feige explique : « La raison qui nous a poussés à choisir Chris Hemsworth est que ne voulions pas d’un Thor unidimensionnel qui se résume à un Adonis. Ce qui caractérise un personnage de Marvel, c’est que l’on peut s’identifier à lui, y retrouver nos propres défauts, nos difficultés. Dans THOR, le personnage doit apprendre l’humilité et Chris a été capable de montrer cela de manière à ce que l’on éprouve de l’empathie, malgré le fait qu’il vient d’un autre monde. »

Natasha Romanoff, alias Black Widow, apporte son aide à Nick Fury afin d’obliger les Avengers à garder le cap de leur mission. En reprenant le rôle qu’elle a tenu dans IRON MAN 2, Scarlett Johansson (VICKY CRISTINA BARCELONA, NOUVEAU DÉPART) était ravie de se glisser à nouveau dans le costume sexy de Black Widow.

L’actrice explique : « Pour être franche, je ne savais absolument pas le sort qui serait réservé à Black Widow après IRON MAN 2. J’ignorais quelle serait la réaction des fans mais c’est plutôt excitant de faire partie de l’univers Marvel et de jouer un personnage aussi dynamique qui botte les fesses des méchants. La première fois que l’on voit mon personnage dans IRON MAN 2, on n’a pas le temps d’en apprendre beaucoup sur elle parce qu’elle est comme une anguille. Elle arbore toujours différents visages et continue ainsi de semer le trouble. Dans ce film, le public va en apprendre davantage sur son histoire et sur son passé suspect, ce qui est très excitant pour moi parce que c’est toujours le côté obscur d’un personnage qui m’attire. »

Samuel L. Jackson remarque : « Scarlett apporte une force de caractère et de l’intelligence à son rôle, et les femmes aiment voir cela chez les personnages féminins. Elle est belle, donc les hommes l’adorent, mais elle adopte la dureté de son personnage et en fait quelque chose de très naturel, ce qui est très difficile. Les mecs pensent toujours : « Je me fiche de savoir qu’une fille est forte, elle ne peut pas me mettre K.O. », alors qu’elle a une force physique et psychologique qui lui permet d’accomplir tout ce que fait Black Widow. Nick Fury a pour Natasha l’amour véritable d’un père pour sa fille, et ce lien transcende leur rapport de travail et donne à celle-ci plus de marge de manœuvre que les autres. »

Pour Joss Whedon, il était essentiel d’avoir une femme de tempérament dans l’équipe gonflée en testostérone des Avengers. « Black Widow est un personnage amusant et, dès le départ, il était évident que l’équipe des Avengers ne serait pas essentiellement masculine. À cause du planning de tournage, nous n’étions pas certains de pouvoir compter sur Scarlett mais lorsqu’elle a signé, j’étais aux anges parce qu’elle apporte beaucoup au film et qu’elle est un contrepoint idéal à ses partenaires masculins.

« Dans la vie, Scarlett est très loin de son personnage : elle est vraiment drôle, agréable et adorable… Je voulais qu’elle joue un rôle à l’opposé de sa personnalité, parce que nous souhaitions que Black Widow soit plus sombre encore que dans IRON MAN 2. Vous aurez une idée de son passé dans le film et ça n’est pas très joli. Ce qui est formidable avec Scarlett, c’est qu’elle est très précise dans son jeu, ce qui était parfait pour l’évolution de Black Widow. »

Louis D’Esposito souligne : « Ce côté obscur de Black Widow est clairement mis en valeur dès sa première scène. La scène qui l’introduit est vraiment phénoménale. Elle est attachée à une chaise, brutalisée par des malfrats qui l’interrogent et vous ne voyez pas comment elle peut s’en sortir. Soudain, un portable sonne et Black Widow répond en disant : « Je suis en train d’interroger quelqu’un ». C’est complètement l’inverse de ce qui semble se passer, puis elle raccroche et prend les choses en main. C’est vraiment cool et je pense que le public va adorer cette scène. »

Après avoir éliminé les malfrats, Black Widow se lance à la recherche de Bruce Banner, qui s’est retiré du monde pour éviter toute source de stress et de conflit dans sa vie. Après les précédentes incarnations de Hulk par Eric Bana et Edward Norton, la production s’est mise en quête d’un acteur capable de s’attaquer à ce personnage complexe. Pour Joss Whedon, il ne pouvait y en avoir qu’un : Mark Ruffalo (SHUTTER ISLAND, TOUT VA BIEN ! THE KIDS ARE ALL RIGHT).

Le réalisateur explique : « Mark était l’acteur dont je rêvais. Je voulais une approche nouvelle du personnage, je suis donc allé voir Marvel très tôt en disant : « Je connais le gars qui ferait un excellent Bruce Banner » et on m’a répondu : « À moins qu’il ne s’agisse de Mark Ruffalo, on ne voit pas. » J’étais cloué sur place. J’ai dit : « C’est une blague. Je rêve. » et je leur ai sorti une liste de mon portefeuille où son nom figurait tout en haut ! »

Pour Mark Ruffalo, son ami et partenaire Robert Downey Jr. était la source d’inspiration idéale. Il remarque en souriant : « AVENGERS n’est pas le genre de films que j’ai tourné dans le passé ou que l’on me propose habituellement ! J’étais un peu anxieux, parce que lorsque j’ai rencontré Joss pour la première fois, il n’y avait pas encore de scénario. J’ai beaucoup pensé à Iron Man. J’ai réfléchi à ce que Robert Downey Jr. avait fait du rôle : c’est l’un de mes acteurs préférés. J’avais adoré le travail de Robert, il avait réinventé le genre. Cela m’a conforté dans l’idée que je pouvais m’adapter à ce genre d’univers. J’ai eu une réunion avec Joss et je l’ai aimé tout de suite : entre lui et Robert, j’avais ma place. »

Jeremy Latcham raconte : « Mark Ruffalo est quelqu’un de très drôle et lorsqu’il est arrivé au casting, il a dit : « Bruce Banner est un Hamlet de sa génération. » J’ai trouvé que c’était une façon amusante de l’analyser parce que c’est un personnage difficile et qu’il y a eu beaucoup de grands acteurs qui s’y sont frottés. Mark apporte beaucoup d’humanité à Bruce Banner et il l’aborde en explorant le côté humain du personnage, qui est un type bien mais profondément troublé. »

Joss Whedon précise : « Avec Robert, Mark est sûrement la personne avec laquelle j’ai passé le plus de temps en préproduction. Nous avons parlé de la colère et de la façon dont elle se manifeste pour éviter de faire de Hulk une caricature rugissante. Bruce Banner a abandonné l’idée de soigner ses problèmes de gestion de la colère : il essaye juste de se canaliser et de se concentrer en aidant les autres. Il ne souhaite pas être au centre de l’attention mais c’est évidemment ce qui se produit lorsqu’il rejoint l’équipe. »

Mark Ruffalo développe : « Ce qui nous plaisait, à Josh et moi, chez ce personnage était d’en faire un homme ordinaire au charme un peu désabusé. Nous nous sommes aussi mis d’accord sur le fait qu’il ait de l’humour par rapport à la situation. Dans L’INCROYABLE HULK, il y avait l’espoir de voir Banner réussir à contrôler un minimum le monstre. Nous voulions que Banner soit drôle et captivant, et que Hulk soit redoutable. Joss et moi avons pensé qu’il serait pertinent de retrouver Banner en Inde, dans une colonie de lépreux, où il y a tellement de souffrance qu’il serait pratiquement impossible pour lui de connaître à nouveau la rage qui le transformerait en Hulk. »

Kevin Feige commente : « Joss Whedon a écrit le personnage de telle manière que le public éprouve les mêmes sentiments envers Banner qu’à l’égard de l’acteur Bill Bixby qui jouait dans la série télé. Dans AVENGERS, Bruce Banner manie l’humour, il n’est pas constamment dans un état mélancolique ou morose. Beaucoup de moments comiques du film viennent du personnage et dès que nous avons vu ce que Mark faisait du rôle, nous avons su que nous pouvions montrer Bruce Banner comme nous l’avions toujours souhaité. »

Josh Whedon ajoute : « Tous les acteurs ont eu une attitude très positive, pas seulement envers le projet, mais aussi entre eux. Tous les conflits créés entre les Avengers ne sont que du cinéma, parce que les acteurs se sont vraiment encouragés et entraidés les uns les autres. »

Pendant que la production travaillait avec les membres de l’équipe des Avengers, Kevin Feige se mit à chercher le ou les méchants susceptibles d’être dans le film. Il explique : « Dans THOR, on a juste vu Loki à Asgard et à Jotunheim - le territoire des géants de glace - mais le film est autant l’histoire originelle de Loki que celle de Thor. À la fin, on le voit littéralement se séparer de ses racines et de sa famille. Nous voulions voir quelle serait sa prochaine étape et dans AVENGERS, Loki essaye de conquérir la Terre. Son frère a un trône, son vrai père et son père adoptif aussi : maintenant, il veut le sien. Dans le premier numéro du comic « Avengers », c’est Loki qui est le fauteur de troubles et cela amène les super-héros à se rassembler. Le scénario suit non seulement l’ordre dans lequel nos films ont raconté les histoires mais il puise aussi dans les origines du comic. »

Tom Hiddleston (CHEVAL DE GUERRE, MINUIT À PARIS), joue le rôle du frère maléfique de Thor. Il se souvient avec un grand sourire du jour où il a su que son personnage prendrait de l’ampleur. « Vers la fin de la production de THOR, Joss Whedon venait beaucoup aux studios Marvel parce qu’il était en train d’écrire AVENGERS. Il m’a proposé de prendre le thé avec lui. Nous étions assis dans un café de Santa Monica et il m’a dit : « Voilà, Tom : il est question de mettre plusieurs méchants dans le film mais il n’y en a qu’un qui m’intéresse : je veux que Loki soit le seul et unique méchant. » Ma mâchoire s’en est décrochée, j’ai fait des sauts périlleux arrière dans la salle et puis nous avons discuté pendant des heures de Loki, de ses motivations, de la blessure spirituelle qui est au cœur du personnage et du malin plaisir qu’il prend à faire le mal et à répandre le chaos et la destruction. »

À propos de l’évolution du personnage entre THOR et le début des AVENGERS, Tom Hiddleston explique : « À la fin de THOR, Loki cesse de se préoccuper de sa famille, il n’éprouve plus ni affection ni attachement envers Asgard et les siens, puis il disparaît dans un vortex. On se demande s’il est mort, dans quel lieu il se trouve et s’il a été aspiré dans une faille spatio-temporelle. Ceux qui ont regardé la séquence qui suit le générique de fin de THOR ont vu Nick Fury et Selvig discuter d’un mystérieux cube bleu, source d’énergie et de pouvoir absolu qui peut terrasser tout ce qui l’approche. Loki va utiliser ce cube comme superarme nucléaire pour soumettre la Terre et forcer la race humaine à le vénérer. »

Joss Whedon commente : « Au début, cela me dérangeait que Loki ne soit connu que pour ses mauvaises actions, même s’il est plus fort que la plupart des Avengers. Nous avons passé beaucoup de temps à bâtir un personnage puissant et dangereux, mais au final, c’est Tom Hiddleston qui le rend crédible. Il lui a insufflé de la vie et il se rapproche davantage du personnage décrit dans les comics que de celui du film THOR, où il avait une dimension belle et poignante. »

Jeremy Latcham note : « Bien que Loki ait évolué depuis THOR, le ressentiment, la vulnérabilité et le rapport à son frère le consument toujours autant. Tom a intégré tous ces éléments au personnage : Loki pourrait tout aussi bien foncer droit sur vous que se faufiler par-derrière pour vous tuer. Avec lui, vous ne savez jamais à quoi vous attendre. »

L’une des caractéristiques de Loki reprise dans AVENGERS est sa relation tendue et conflictuelle avec son demi-frère Thor. Chris Hemsworth déclare : « Dans AVENGERS, Thor se présente comme un noble guerrier aux bonnes intentions. Tout cela - et bien plus encore - est mis à rude épreuve lorsqu’il s’interroge sur ce qui compte vraiment, sur sa relation à son frère ou à l’équipe aux côtés de laquelle il a choisi de se battre. Il y a là un vrai dilemme parce qu’il sent qu’il y a peut-être quelque chose de bon chez Loki, au-delà de ses agissements maléfiques. »

Tom Hiddleston explique : « Loki se sent inférieur et rejeté par son frère ; leur relation est forte et palpable. Thor, par nature noble d’esprit, entrevoit un espoir de rédemption pour Loki. Cette dynamique entre Thor et Loki est le moteur de leur périple émotionnel et maintient l’intérêt de leur histoire. On ne peut jamais vraiment se fier à Loki ni le cerner complètement. »

La relation qui unit les deux acteurs est très différente, comme le raconte Chris Hemsworth. « J’avais adoré travaillé avec Tom sur THOR, parce que nous avions eu beaucoup de temps pour développer notre relation. Travailler de nouveau avec lui, c’est être en terrain connu. Avec tous les autres acteurs, aussi formidables soient-ils, il faut trouver ce rapport et le bâtir. Avec Tom, on connaissait le rythme l’un de l’autre et il suffisait de se caler. »

La suite de notre superdossier AVENGERS bientôt sur ESI !

[En discuter sur le forum]
Bookmark and Share


.