PACIFIC RIM : Entretien exclusif avec Charlie Hunnam (Raleigh Becket) et Rinko Kikuchi (Mako Mori) - Seconde partie
Article Cinéma du Mardi 18 Juin 2013

[Retrouvez la première partie de cet entretien]


Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Charlie, vous ne nous avez pas dit si vous avez regardé des films de la saga Godzilla quand vous étiez enfant…

Charlie Hunnam :
Bon, il faut que j’admette que je n’en avais vu aucun ! Le seul film récent avec des monstres géants que j’aie vu est le KING KONG de Peter Jackson, et cela n’entre pas vraiment dans la catégorie des films de Kaijus…

Pouvez-vous nous parler du passé de vos personnages respectifs et aussi de la manière dont leurs rapports évoluent au cours de l’histoire ?

Charlie Hunnam : Je joue Raleigh Becket, un homme qui a fait partie de la toute première génération des pilotes de Jaegers. Il faut que je précise que l’histoire du film se déroule quelques années après que les premiers Kaijus soient apparus sur terre et aient déjà provoqué un premier cataclysme mondial. Des millions de vies ont déjà été perdues, des quartiers entiers de grandes villes anéantis, puis rebâtis quelquefois même autour des énormes squelettes des Kaijus que l’on est parvenus à tuer, au prix de combats longs et difficiles. Raleigh a fait partie de cette première vague de pilotes partis affronter ces monstres, et on voit au tout début du film qu’il a été impliqué dans un terrible désastre. On se retrouve ensuite quelques années plus tard, et on comprend que les choses ont empiré depuis. Quand les premières créatures sont apparues, les gouvernements et les forces militaires ont été raisonnablement optimistes et ont pensé que le développement technologique des robots allait permettre de se débarrasser assez aisément de ces bêtes, en déployant un déluge d’armements sophistiqués. Mais au bout de plusieurs années, et après de nombreuses batailles infructueuses et de défaites cuisantes, l’état d’esprit a changé. Notre histoire commence à un moment où la population perd espoir et se rend compte que cette guerre est sur le point d’être perdue. Aveuglée par son éternelle arrogance, l’humanité a cruellement sous-estimé les ressources, la puissance et la résistance des Kaijus… Quand nous le retrouvons, Raleigh Bracket est un ex-pilote en disgrâce. Ce n’est que parce que la situation devient désespérée et que le temps presse que l’on revient le chercher et qu’on lui donne une 2ème chance. On en est arrivé alors à un moment critique, à une situation assez proche de celle de « Fort Alamo ». L’humanité est assiégée par ces créatures qui ne lui laissent plus aucun répit. On en arrive au dernier assaut, à l’instant critique où tout risque de basculer définitivement. Les dirigeants du programme des Jaegers n’ont plus le luxe du choix : quiconque est capable physiquement et mentalement de piloter un robot en tandem est accepté pour participer à cette ultime bataille. C’est uniquement parce qu’il faut empêcher à tout prix l’apocalypse que l’on vient chercher Raleigh.

Rinko Kikuchi : Mon personnage s’appelle Mako Mori. C’est une jeune femme qui veut devenir pilote depuis son enfance, car elle a vu ses parents périr lors de l’attaque d’un des premiers Kaijus. Profondément traumatisée par ces événements dramatiques, elle a consacré toute sa vie à organiser méthodiquement sa vengeance contre ces monstres. En devenant pilote, elle espère aussi surmonter ces souvenirs douloureux et ce traumatisme qui l’empêche de mener normalement sa vie.

Selon vous, pourquoi le public masculin aime-t-il autant voir des robots géants s’affronter ?

Charlie Hunnam : Probablement pour la même raison qu’il aime les voitures de sport, les courses de formule un, les gadgets technologiques et les énormes engins de chantier…tout cet univers mécanique et cybernétique nous rappelle nos rêves de petits garçons. Je me souviens que quand j’ai reçu mon premier vélo, dès que j’ai appris à tenir sur 2 roues sans tomber, je m’imaginais que je n’étais plus sur un petit vélo, mais sur une énorme moto qui vrombissait ! Et en grandissant, j’ai attendu avec impatience d’avoir l’âge de pouvoir piloter une moto. Comme beaucoup de garçons, je suis un fan de voitures, de customisation, et de tout ce que la mécanique permet de faire. Les robots que l’on pilote dans PACIFIC RIM sont en quelque sorte les « engins ultimes ». Je ne crois pas qu’il soit juste de comparer notre film à TRANSFORMERS parce que l’approche visuelle, le traitement dramatique et l’histoire sont très différents. Dans PACIFIC RIM, si les Jaegers sont privés de pilotes, ce ne sont plus que des machines inertes, des coquilles vides, tandis que les Transformers sont des robots vivants. Plus largement, je crois que ce qui va captiver l’imagination des enfants et des adultes qui verront PACIFIC RIM, c’est le lien neurologique qui est établi entre les pilotes et les Jaegers. Les esprits des 2 pilotes et l’ordinateur du Jaeger ne font plus qu’un. Si je donne un uppercut, le système va activer le bras droit du robot pour qu’il réplique simultanément le même mouvement. Nous sommes totalement en phase, et nous formons alors une seule entité composée de 2 humains et d’une machine. Je pense que les spectateurs de tous les âges vont être impressionnés quand ils verront ces choses aussi grandes que des gratte-ciels se battre contre des monstres de chair et d’os encore plus grands qu’eux. C’est d’autant plus époustouflant et chargé de suspense que ce pilotage est un exercice délicat et dangereux. Si vous balayez l’air d’un mauvais revers de la main, le Jaeger peut détruire par accident plusieurs blocs d’immeubles d’un quartier ! C’est à la fois un fantasme de puissance assez irrésistible, et en même temps un enjeu dramatique intéressant. Les pilotes liés à la machine ont presque la puissance de dieux. Je ne suis pas un expert en jeux vidéo, mais il me semble que PACIFIC RIM pourrait être à la base d’un jeu basé sur la réalité virtuelle, où les participants porteraient des gants interactifs pour piloter un Jaeger et combattre des Kaijus. Je suis sûr que des compagnies de développement de jeux vidéo se pencheront sur cette idée, si ce n’est pas déjà fait au moment où nous parlons. PACIFIC RIM ferait un jeu de combat sensationnel !

Juste pour avoir une idée de la dévastation qui a déjà eu lieu quand le film débute, combien de Kaijus sont-ils déjà apparus à ce moment de l’histoire ? Une douzaine ? Une cinquantaine ?

Charlie Hunnam :
Non, au début du 1er film, l’action commence après que moins d’une dizaine de Kaijus aient déferlés sur le monde. Dès que le premier monstre apparaît, il représente une menace tellement universelle que toutes les nations du globe s’unissent, et mettent leurs différents de côté. Toutes ces querelles semblent dérisoires face au danger que représente cette gigantesque créature. Tout cela est oublié du jour au lendemain. Il n’y a plus qu’une seule chose qui compte : s’unir pour survivre. Mais même en s’alliant, toutes les forces militaires de la planète n’arrivent pas à tuer ce premier Kaiju en moins de quelques jours. Personne ne sait comment venir à bout de monstres aussi colossaux. En dépit de leur taille, les Kaijus sont agiles, rapides, et capables de parer intelligemment aux attaques des humains. Les militaires sont très surpris par leur manière de se battre.

Pouvez-vous nous donner un exemple concret des « stratégies » que peuvent déployer les Kaijus ?

Charlie Hunnam : Volontiers. Si on envoie les porte-avions de la marine et leurs escadrilles d’avions à réaction combattre un Kaiju qui dévaste une ville côtière, les premiers tirs de missiles des jets l’atteindront par surprise. Il arrivera peut-être à happer un ou deux avions au vol, mais guère plus, parce que pour lui, ils ont a peine la taille de moustiques et se déplacent très vite. C’est ensuite que les choses se gâteront, car une fois que le Kaiju se retournera et comprendra que les chasseurs décollent des porte-avions, il plongera sous l’eau, se déplacera à grande vitesse sans que l’on puisse l’atteindre, et surgira juste en dessous du porte-avion pour le couper en deux d’un coup de patte, anéantissant ainsi tous les avions restés à bord. Pour toutes ces raisons, parvenir à tuer un Kaiju est extrêmement difficile et dangereux.

Pouvez-vous nous décrire l’endroit d’où viennent les Kaijus ?

Charlie Hunnam : Ils surgissent d’une énorme faille sous-marine, située dans les abysses de l’océan Pacifique. On l’appelle « La brèche », parce qu’elle est un passage, un portail ouvert entre deux dimensions. Après que le premier Kaiju en soit sorti, d’autres en surgissent, à des intervalles de plus en plus fréquents. Et c’est d’autant plus préoccupant que les meilleurs scientifiques et experts militaires humains ne parviennent pas à fabriquer les Jaegers assez vite pour faire face à l’ampleur de cette menace.

Les Kaijus sont donc des bêtes intelligentes, et non pas de simples brutes en proie à une poussée de rage animale…

Charlie Hunnam : Exactement. Cela fait partie des éléments importants de l’histoire. On finit par comprendre qu’ils ne détruisent pas les villes et les équipements humains sans raison. Il y a bel et bien un plan bien plus vaste derrière tout cela…

Dévorent-ils de l’énergie, par exemple ? Ont-ils un but spécifique de ce type ?

Charlie Hunnam : Pour le savoir, il faudra que vous alliez voir le film ! (rires)

La suite de cet entretien paraîtra bientôt sur ESI !

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