DOCTOR STRANGE : Visite du tournage et entretien exclusif avec le producteur Stephen Broussard ! – 6ème Partie
Article Cinéma du Mercredi 19 Octobre 2016

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Êtes-vous surpris que les gens aujourd’hui remontent jusqu’à des films comme PRINCE OF PERSIA pour s’étonner que l’on ait engagé Jake Gyllenhall pour jouer le rôle principal alors qu’il n’est pas d’origine perse ? Non, car cela fait aussi partie des conversations que nous pouvons avoir chez Marvel quand nous préparons de nouveaux films. Je suis fier du casting que nous avons réunis pour DOCTOR STRANGE, et du fait que nos acteurs soient d’origines diverses. Je crois que ce sujet mérite d’être évoqué et qu’il repose sur un souci tout à fait justifié de donner aux acteurs de toutes les origines des chances équivalentes aux acteurs blancs et occidentaux. Je crois aussi qu’aller à l’inverse de certains clichés est un pas dans la bonne direction. J’espère que quand les spectateurs verront Benedict Wong, Chiwetel Ejiofor et Mads Mikkelsen jouer dans ce film, ils se rendront compte que nous essayons d’aller dans la bonne direction, et que la démarche qui a consisté à faire incarner le grand ancien par une femme au lieu d’un homme participe de la même volonté de modernité et de progrès.

On évoque souvent dans les médias une supposée lassitude du public concernant les films de super-héros, mais à chaque fois qu’une production Marvel sort, elle bat de nouveaux records de recettes. En dépit de ces excellents résultats, avez-vous quand même songé à une sorte de « plan de bataille » au cas où l’un de vos films n’aurait pas le succès espéré ? Je ne peux que vous répéter ce que j’ai dit précédemment par rapport à cela : notre plan principal consiste à nous renouveler constamment pour surprendre le public, car nous serions fortement impactés si une telle lassitude s’installait. Je crois que la meilleure démonstration de cela est ce que nous faisons en ce moment-même, c’est à dire parler ensemble du tournage de DOCTOR STRANGE et non pas du 5ème ou 6ème épisode des aventures d’un même personnage déjà établi et très populaire. Miser sur un héros de comics peu connu n’est en aucun cas une garantie de succès : c’est même un risque, car il faut que nous arrivions à trouver nos marques et à rendre attachant un personnage dont le grand public n’a jamais entendu parler. Mais je voudrais dire que le problème de lassitude auquel vous faites allusion peut toucher tous les genres et toutes les franchises cinématographiques : les films d’action, les séries d’espionnage, les fictions historiques… Et dans tous ces registres, c’est le sentiment de « déjà vu » qui est fatal pour la carrière d’un film, plus qu’une lassitude qui surgirait sans raison précise pour un genre ou une franchise.

Il semblerait que le Docteur Strange et le Baron Mordo ne sont pas encore devenus des ennemis dans cette première aventure… Non, pas encore, effectivement. Leur relation ressemble à celle de frères d’armes qui combattent côte à côte et qui se protègent mutuellement. Et leurs liens sont très forts. C’est une situation qui va être très intéressante à développer…

Ils combattent donc ensemble le personnage qui est joué par Mads Mikkelsen… Oui, c’est Mads qui est notre méchant principal, Kaecilius. Lui et ses sbires viennent tous d’un endroit qui s’appelle le Commertage, et qui est le temple où vit le grand ancien et où il forme ses disciples. Kaecilius est une sorte « d’ange déchu » de cet enseignement qui repose sur des bases positives. Mais il est devenu un élève dévoyé, attiré par le côte obscur des pouvoirs occultes. Nous avons passé quatre jours à tourner de nombreux plans en extérieur dans les rues de Katmandou, mais le site du Commertage a été construit ici dans les studios de Shepperton, sur le plateau n°1. Nous avons construit aussi sur un autre plateau le décor de la bibliothèque du Commertage, ainsi que la pièce du temple représentée par la maquette à côté de moi qui s’appelle le Northrex, et dont s’occupe le personnage de Wong, qui est joué par Benedict Wong. Stephen Strange finit par découvrir le Commertage lorsqu’il arrive à Katmandou, et y pénètre dans l’espoir d’y trouver un moyen de redonner à ses mains leur dextérité d’avant son accident de voiture.

Kaecilius est-il issu des comics de Docteur Strange ? Oui, son nom vient des BDs, mais nous avons adapté le personnage à notre manière par rapport à sa représentation du passé. Vous ne le retrouverez donc pas sous cette forme-là dans les comics.

Vous avez construit beaucoup de décors pour ce film… Effectivement. Notre chef décorateur Charles Wood a déjà travaillé sur plusieurs de nos films :THOR, LE MONDE DES TÉNÈBRES, LES GARDIENS DE LA GALAXIE ET AVENGERS L’ÈRE D’ULTRON. Pour DOCTOR STRANGE, Charles et ses équipes sont allés à Hong Kong pour y photographier une vraie avenue et ses rues parallèles sous tous les angles, afin que nous puissions la reconstituer ici, car les autorités et la population de la ville n’auraient certainement pas apprécié que nous détruisions tout pendant le tournage des scènes de combats magiques ! Vous pourrez visiter ce grand décor qui a été érigé en extérieurs ici à Longcross. En observant les maquettes qui se trouvent tout autour de nous, vous aurez une assez bonne idée du nombre de décors que nous utilisons pendant ce tournage. Ià, il s’agit d’un décor enneigé du Népal que nous avons reconstitué sur un plateau, là c’est le grand appartement d’une tour luxueuse de New York qu’occupe Stephen Strange au début du film, et à côté la chambre d’hôpital dans laquelle il se réveille après son accident, et après être resté pendant un moment dans le coma.

Là, on reconnaît la fameuse fenêtre ronde appelée oculus du Sanctum Santorum, le lieu où vit le Docteur Strange après être devenu le disciple du Grand Ancien… En l’occurrence, il s’agit du Sanctum Sanctorum de New York, à Greenwich. Le décor du foyer du Sanctum Sanctorum est construit sur le plateau G des studios adjacents de Shepperton. Et la chambre des reliques et les couloirs ont été construits sur le plateau H.

Sur la maquette des décors de couloirs, on peu voir des figurines marchant à la fois sur les murs et sur le plafond, comme si les lois de la physique ne s’appliquaient plus… Oui, cela fait partie des particularités de ce qui se passe dans ce lieu, mais ce ne sont pas les seules ! (rires) Vous vous en rendrez compte en découvrant la scène que Benedict Cumberbatch tourne aujourd’hui même, dans laquelle le Docteur Strange affronte des ennemis qui se sont infiltrés dans le long couloir du Sanctum Sanctorum, et dans « la rotonde des fenêtres » qui est un endroit très surprenant ! Aujourd’hui, nous en sommes à notre 70ème jour de tournage, mais ils sont tous passionnants à préparer et à suivre.

Utilisez-vous aussi une seconde équipe de tournage ? Oui, elle ne travaille pas tous les jours, car elle intervient seulement dans les décors une fois que l’équipe principale a fini d’y tourner. La seconde équipe est chargée de filmer certains plans précis avec les cascadeurs, des scènes d’action, ainsi que les cascades automobiles.

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