Exclusif : seconde partie de notre entretien avec Lorenzo DiBonaventura, Producteur de Transformers 1 et 2, et de G.I. Joe
Article Cinéma du Jeudi 30 Juillet 2009

[]


Lorenzo DiBonaventura revient avec nous sur Transformers, dont le succès a lancé la vague des films adaptés de jouets cultes. En 2008, il a produit simultanément Transformers 2 et G.I. Joe.

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Seriez-vous prêt à produire un film sur le G.I. Joe d’avant 1983 ?

Bien sûr ! Sans hésiter ! Nous n’en avons pas vraiment discuté encore avec Hasbro, car nous étions entièrement focalisés sur la production de G.I. Joe, mais si nous avons la chance que le film marche bien, et qu’il se transforme en une trilogie, peut-être pourrions-nous imaginer un film autour du G.I. Joe aventurier dont vous parliez.

L’un des bonnes surprises de Transformers a été la révélation du talent de Shia Labeouf et de son impeccable sens du timing comique…

Oui, Shia est formidable. Il a un grand sens du comique en tant qu’acteur, mais il sait également créer des situations hilarantes en improvisant. Des gags qui ne sont pas du tout prévus dans le script.

Pensez-vous que les acteurs de G.I. Joe vont également surprendre les spectateurs ?

Il y a des moments amusants dans G.I. Joe, mais l’ambiance du film n’est pas autant portée sur la comédie. C’était facile de créer des situations drôles autour de Shia, parce qu’une bonne partie de l’intrigue le concerne directement. Il est au cœur de l’action. Dans G.I. Joe, certains gags font beaucoup rire le public, mais nous avons beaucoup plus de personnages, et beaucoup plus de scènes d’action avec du suspense. Les deux films sont très différents. Mais Marlon Wayans est drôle, et il y a aussi des répliques au premier degré qui sont faites pour faire rire, comme la réaction du président américain après la destruction de la Tour Eiffel, qui dit « Les français sont furieux » ! Il y a un autre moment amusant pendant la destruction de la tour : c’est la réaction de Saïd Taghmaoui. Il n’est pas clairement précisé dans le film qu’il est français, mais comme il a un accent français en anglais, on le devine. Et quand son personnage voit la Tour s’effondrer, il est complètement déboussolé. Il devient fou ! Il dit « Il faut arrêter ça, il faut arrêter ça ! » et c’est vraiment très drôle à voir.

Puisque vous avez utilisé des nanobots pour détruire la tour, vous pourriez les reprogrammer pour la reconstruire dans le prochain G.I. Joe !

Vous avez tout à fait raison ! Je vous promets que nous y penserons dans le futur ! (rires)

Pourquoi avez-vous proposé la réalisation du film à Stephen Sommers ? Qu’avez-vous vu en lui qui vous a convaincu qu’il était le bon réalisateur pour G.I. Joe ?

A vrai dire, c’est le studio qui a pensé à lui. Il m’en ont parlé, et m’ont dit qu’ils le trouvaient très talentueux, ce dont j’étais également convaincu. Mais je leur ai fait remarquer qu’en choisissant Stephen, ils choisissaient aussi par avance le ton du film, car Stephen a une manière très personnelle d’imaginer des films d’action. Je vois avouer qu’au départ, je n’envisageais pas vraiment G.I. Joe traité de cette manière-là…

Pensiez-vous produire une adaptation plus sombre et plus réaliste ?

Oui, probablement. C’est un style plus proche de mes goûts personnels. J’imaginais un film plus âpre, mais tout aussi spectaculaire, et destiné à tous les publics. Ensuite, j’ai rencontré Stephen, qui comme moi, n’avait jamais lu les BD auparavant, et a réagi en disant qu’il ne voulait pas faire un film de guerre, parce qu’il ne connaissait que le G.I. Joe soldat des années 60. Finalement, il a lu les BD, aimé cet univers et je crois que le film est très réussi. Il y a des méchants d’un totale noirceur d’âme, des héros sans peur et presque sans reproches, et c’est très agréable de revoir ce genre de divertissement. Mais cela étant dit, le thème de l’histoire en lui-même imposait un traitement moins léger que les précédents films de Stephen. Les enjeux sont assez graves et il est donc plus difficile de montrer des personnages qui échangent constamment des bons mots. Je pense que les fans de Stephen trouveront sans doute que c’est un film un peu différent, que c’est une évolution dans son style.

D’après les premières images, on sent une influence James Bond assez forte…

Oui. C’est de ces films qui l’ont marqués quand il était enfant, ainsi que de 20 000 Lieues sous les mers, que Stephen a tiré une partie de son inspiration visuelle pour le film.

Quelles sont les réactions les plus sympathiques des fans de Transformers et de G.I. Joe que vous ayez vues jusqu’à présent ?

Pour G.I. Joe, il y en a beaucoup, car dès que je parle aux gens du film, leurs yeux s’illuminent et je les sens très enthousiastes. Les réactions autour de la première bande-annonce ont été très positives, car les fans ont vu que nous n’avions pas dénaturé cet univers. En ce qui concerne Transformers, je garde un souvenir très précis des visages des spectateurs que j’observais dans la salle , au moment où a lieu la première transformation. Je les voyais bouche bée, parce qu’ils n’arrivaient pas à croire que nous ayons réussi à représenter ces métamorphoses aussi bien.

Cette année-là, l’Oscar des meilleurs effets visuels aurait vraiment du être attribué à Transformers, car c’était de toutes évidences le film pour lequel avaient été réalisés les trucages les plus complexes et les plus réussis…

Je crois que c’était une grande injustice, car ces effets visuels étaient de loin les meilleurs que l’on ait vu au cinéma cette année-là.

Je crois que les gens de l’académie n’ont tout simplement pas réalisé la complexité et la difficulté du travail accompli par ILM…

Je crois que vous devez probablement avoir raison. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé. Peut-être y a-t’il eu aussi un sentiment de jalousie envers ILM parce qu’ils ont gagné énormément d’Oscars par le passé…En tous cas, nous avons trouvé cela très injuste. Scott Farrar qui avait déjà supervisé les effets du premier épisode, s’est occupé aussi du second Transformers, et j’espère de tout mon cœur qu’il sera récompensé cette fois-ci.

Avez-vous déjà songé à quelques idées pour G.I. Joe 2 ?

Vous savez, je considère que songer à une suite alors que le premier film n’est pas encore sorti porte malheur ! Je préfère donc ne pas en parler. (rires) Mais je peux vous dire ce que nous avons fait sur Transformers. Nous avions eu des idées que nous n’avions pas utilisées dans le premier, et certaines d’entre elles ont été incluses dans le script du second. Comme souvent pendant la production d’un film, on imagine de nombreuses choses qui ne sont pas forcément portées à l’écran. Mais on les garde, au cas où… Peut-être apparaîtront-elles dans un troisième Transformers ou un second G.I. Joe si nous avons de la chance.

Comment avez-vous réussi à mener de front la production de Transformers 2 et de G.I. Joe ?

J’ai eu beaucoup de chance d’être impliqué dans ces deux films, mais c’était aussi un défi difficile à relever. Heureusement, les deux productions n’ont pas débuté au même moment. Le tournage de Transformers 2 s’est achevé en juin, et c’est à ce moment-là que celui de G.I. Joe a débuté. Je suis donc passé directement de l’un à l’autre. Donc maintenant, tout ce que j’ai en tête, c’est de prendre des vacances, et de profiter de l’été !

Qu’est-ce que vous avez trouvé le plus excitant, quand vous étiez sur le plateau de G.I. Joe ? Etait-ce la taille énorme de certains décors ? Le tournage de certaines scènes d’action ?

Je crois qu’un des moments les plus incroyables a été le tournage à Prague de la scène pendant laquelle une énorme explosion projette un Hummer en l’air. Ce n’était pas un effet visuel, mais un plan tourné en direct, devant les caméras. C’était incroyable à voir. On en voit un bref instant dans la bande annonce, quand le véhicule commence à faire des tonneaux, mais cela continue après…C’était l’une des cascades les plus ahurissantes que j’aie jamais vue. Quand le Hummer a commencé à faire des tonneaux, j’étais déjà stupéfait, mais après, il a continué sa trajectoire, a percuté d’autres voitures, en les faisant voler elles aussi. C’était stupéfiant. Il y a aussi une scène très spectaculaire avec des voitures dans Transformers 2, celle pendant laquelle on voit les robots percuter un pont d’autoroute. Tout une partie de la scène a été réalisée, en vrai, avec des effets pyrotechniques et de vraies voitures !

Quel est votre prochain projet ?

Ce sera Salt, un film d'espionnage avec Angelica Jolie, que nous sommes en train de tourner actuellement. Angelica y change souvent de look. Elle y joue le rôle d'un ex-agent de la C.I.A.. Nous espérons créer avec ce film une nouvelle approche des films d'action et d'espionnage, différente de ce que proposent les James Bond et les Jason Bourne.

[En discuter sur le forum]
Bookmark and Share


.