Avant-première ESI : Solomon Kane, une excellente adaptation des romans de Robert E. Howard, le créateur de Conan
Article Cinéma du Vendredi 04 Decembre 2009

Robert E. Howard, le créateur du célébrissime Conan le barbare, n’est pas le père d’un unique héros. Outre les aventures de Kull le conquérant (qui furent souvent réécrites après la mort de l’auteur, pour être transformées en aventures de Conan !), Bran Mak Morn et Red Sonja, Howard avait imaginé aussi le personnage de Solomon Kane, que nous découvrons pour la première fois au cinéma dans une adaptation très réussie en dépit de moyens limités. La qualité du scénario et du jeu des acteurs, tous formidables, nous pousse à espérer que cette première aventure de Kane sur le grand écran  marquera le début d’une longue série ! Effets-speciaux.info vous recommande de ne pas rater ce film, qui sera en salles à partir du 23 décembre.

Par Pascal Pinteau

Une malédiction infernale

Dans un XVIe siècle ravagé par les guerres, le capitaine Solomon Kane est une redoutable machine à tuer, aussi brutale qu’efficace. Armé des pistolets qui font sa marque, de sa dague et de sa rapière, lui et ses hommes laissent libre cours à leur soif de sang alors qu’ils combattent au nom de l’Angleterre d’un continent à l’autre. Pourtant, lorsque Kane décide d’attaquer une mystérieuse forteresse quelque part en Afrique du Nord, sa mission va prendre un tournant fatal… Un par un, ses hommes sont décimés par des créatures démoniaques, jusqu’à ce qu’il reste seul face à l’envoyé du diable, venu des profondeurs de l’Enfer pour s’emparer de son âme atrocement corrompue. Kane parvient à s’échapper, mais il sait qu’il doit maintenant se racheter en renonçant à la violence et en se consacrant désormais à une vie de paix et de pureté.

Sa nouvelle spiritualité ne tarde pas à être mise à l’épreuve lorsqu’il revient dans une Angleterre dévastée par des hommes diaboliques à la solde d’un être masqué terrifiant, l’Overlord. Incapable d’empêcher le meurtre brutal des Crowthorn, une famille puritaine dont il est devenu l’ami, Kane jure de retrouver leur fille Meredith et de la libérer de l’esclavage – même s’il doit pour cela renouer avec ses anciens talents d’assassin et du coup, perdre son âme. Sa quête va le conduire face aux plus sombres secrets de sa propre famille alors que tout le pays est menacé…

Il aura fallu plus d’une décennie d’efforts pour que le producteur Paul Berrow réussisse à transposer à l’écran les fantastiques aventures de Solomon Kane imaginées par Robert E. Howard. Howard fut un des pères de la fantasy moderne et contribua à en faire un genre majeur dans les années 20 et 30 ; il est également le créateur de Conan le Barbare, Kull le Conquérant, Bran Mak Morn, Red Sonja, El Borak, Steve Costigan et bien d’autres, l’homme connu de ses millions de fans sous le sigle REH a écrit, en douze ans de carrière seulement, plus d’une centaine d’histoires pour les pulps de son époque. Sa réputation de père de la fantasy moderne a contribué à péréniser la popularité de son oeuvre auprès du public, plus de soixante-dix ans après sa mort. Cependant, l’imagination de Robert E. Howard était d’une ampleur stupéfiante, il maîtrisait des genres littéraires très variés et avait également la capacité d’insuffler sa magie dans la prose et la poésie. Robert E. Howard était un conteur chevronné et inspiré. Même après sa mort, les éditeurs ont continué à publier ses histoires ou à les réimprimer. L’attrait de son oeuvre est si grand que plus d’un demi-siècle plus tard, il continue à attirer de nouveaux admirateurs, qui découvrent ses histoires sous forme de livres, de bandes dessinées ou de films. Son oeuvre a également inspiré des générations d’auteurs de fantastique dont J.R.R. Tolkien, l’auteur du Seigneur des Anneaux. Paul Berrow se souvient : « Voilà bien longtemps, j’avais été intéressé par un film dont le personnage principal était un chasseur de sorcières inspiré par Matthew Hopkins, un homme qui avait réellement existé dans les années 1640. Lorsque j’ai appris que Robert E. Howard avait écrit une série d’histoires sur un personnage appelé Solomon Kane qui avait l’air d’en être un cousin éloigné, j’ai tout de suite été attiré. En me plongeant dans les oeuvres de Robert E. Howard, j’y ai aussi découvert une dimension fantastique qui a encore ajouté à mon enthousiasme parce que cela recoupait des influences auxquelles j’étais sensible et que j’avais moi-même développées dans les clips des années 80. J’ai pris la décision immédiate de travailler sur le personnage de Solomon Kane. » Le projet a débuté lorsque la société de Paul Berrow, Wandering Star, a acheté les droits du personnage créé par Robert E. Howard afin de publier une édition limitée illustrée de ses aventures. Après l’impressionnant succès de la série, l’étape suivante était de trouver un partenaire pour produire le film et développer le scénario. En 2003, Paul Berrow s’est associé avec le célèbre producteur indépendant Samuel Hadida, l’un des plus prolifiques d’Europe, qui a entre autres produit le récent film de Terry Gilliam, L’IMAGINARIUM DU DOCTEUR PARNASSUS. Samuel Hadida raconte : « Lorsque Paul m’a fait découvrir l’univers de Solomon Kane, je n’ai pas hésité une seule seconde. L’oeuvre de Robert E. Howard est foisonnante et aussi riche dans la forme que dans le fond. Nous avions l’opportunité de créer un film qui dépasse le simple cadre du genre. Il y aura bientôt 75 ans que Robert E. Howard est décédé et cet anniversaire est une bonne occasion pour faire découvrir au public l’une de ses plus belles créations. » Paul Berrow reprend : « Beaucoup d’aspects m’ont séduit dans le personnage de Solomon Kane. C’est un homme qui dédie sa vie à sa mission. Il n’est pas un super-héros. Il n’a que sa volonté et cela me touche. Le fait qu’il n’ait aucun superpouvoir et qu’il puisse malgré tout changer le monde correspond à une philosophie à laquelle j’adhère. Je crois que tout être, aussi simple, aussi vulnérable ou aussi sombre soit-il, a le pouvoir de faire réellement changer les choses. » Samuel Hadida intervient : « Solomon Kane échappe à tous les archétypes. Il emprunte les codes du héros pour mieux les dépasser. C’est une machine à tuer et il parvient à émouvoir. Bien que puritain, il est capable de compassion et ne se bat que pour des causes qui nous touchent tous. Son humanisme va naître de ce qu’il a connu de plus sombre. » Paul Berrow commente : « Le fait que Solomon Kane paraisse au départ si violent et si barbare est aussi un choix de notre part. Si on replace l’action de ce fils de bonne famille dans son contexte, il était simplement au service de la couronne britannique, engagé dans la construction d’un empire et décidé à en imposer les valeurs. Avec le recul, nous le jugeons violent et mauvais mais à son époque, fils d’une famille puissante, il était logique pour lui et même très honorable de s’engager pour combattre dans la marine anglaise, la meilleure du monde à l’époque. Comme la Couronne n’avait pas les moyens d’engager de tels hommes, ils se retrouvaient souvent mercenaires au nom du royaume. Le contexte politique et social dans lequel évolue Kane est passionnant, mais nous avons délibérément choisi de nous centrer sur son personnage. » Paul Berrow et Samuel Hadida ont ensuite rencontré plusieurs scénaristes. Samuel Hadida se souvient : « Beaucoup d’entre eux avaient déjà en tête une aventure de Solomon Kane et une image du personnage calquée sur celle des nouvelles. C’était intéressant, mais nous avions le sentiment qu’il manquait quelque chose. Plutôt que de raconter une seule histoire de Kane, nous voulions poser les bases d’un personnage qu’il serait ensuite possible de retrouver dans d’autres films. Il nous fallait donc d’abord montrer comment cet homme est devenu Solomon Kane. » Michael J. Bassett a immédiatement impressionné les deux hommes par son enthousiasme, sa passion et sa compréhension intuitive de l’univers de Solomon Kane. L’élégance de ses deux premiers films, LA TRANCHEE et WILDERNESS, a achevé de convaincre les deux producteurs de lui confier à la fois l’écriture et la réalisation du projet. Michael J. Bassett explique : « A la lecture de ses aventures, on se dit tout de suite que Solomon Kane est un personnage de cinéma idéal. Mais je devais d’abord écrire une intrigue qui me permette de le présenter à un large public. Plutôt que de me focaliser sur une seule histoire créée par Robert E. Howard, je me suis inspiré de ce qu’il a écrit entre 1920 et 1930 pour créer une aventure qui permettra aux spectateurs de comprendre comment Kane est devenu lui-même. » En grand passionné de fantasy, Michael J. Bassett a développé une histoire unique et centrée sur son personnage principal qui se déroule dans une version fantastique de l’Angleterre du XVIe siècle infestée de démons, de goules, de créatures et de sorciers maléfiques. Michael J. Bassett commente : « A mon sens, les films de fantasy sont un peu comme les contes que l’on se racontait jadis autour d’un feu. Ils créent des mythes,véhiculent les mêmes éléments que les fables. Ils nous entraînent dans l’imaginaire pour mieux nous parler de la vie. Aujourd’hui, on se réunit devant un écran, dans un cinéma ou chez soi, et ce sont de merveilleuses expériences à partager, une autre façon de découvrir le monde. » Le réalisateur et scénariste observe : « Solomon Kane est un personnage très différent des héros musclés que l’on trouve généralement dans la fantasy, et c’est ce qui m’a toujours beaucoup intéressé chez lui. Pour moi, il est l’une des plus brillantes créations de Robert E. Howard. » Michael J. Bassett ajoute : « J’admire certains des aspects de la personnalité de Solomon Kane, comme sa puissance, sa force morale ainsi que son adresse physique. Sa constante recherche de sens dans un monde de violence et de corruption trouve aussi un véritable écho en moi – comme en beaucoup de monde, je pense. » Paul Berrow déclare : « Pour développer le film, nous avons souhaité allier différents éléments. Nous avons associé les règles de la tragédie grecque à des éléments des classiques shakespeariens – eux-mêmes influencés par les tragédies antiques – tout en nous appuyant sur l’oeuvre de Robert E. Howard. Nous voulions porter à l’écran une aventure vive, inventive, spectaculaire mais avec une forte résonnance humaine. Pendant toute la phase de développement, le maintien de cet équilibre a été notre plus grand souci. Avec ses éléments surnaturels et mystiques, le film se définit comme fantastique, il fallait donc respecter les conventions du genre tout en les enrichissant d’éléments et d’influences qui lui apportent de la profondeur. Nous avons constamment cherché à fusionner l’essence des drames classiques et la quintessence de la fantasy. » Samuel Hadida intervient : « SOLOMON KANE permet d’aborder des thèmes qui échappent souvent à la fantasy. L’intrigue du film nous amène à des enjeux colossaux, fantastiques, mais aussi à des aspirations purement humaines et intimes. Ce mélange atypique est l’une des forces du film. » Michael J. Bassett explique : « Solomon Kane est d’abord connu pour une silhouette : un personnage de haute taille vêtu d’une cape et d’un chapeau de puritain avec une épée dans chaque main, une écharpe rouge en ceinture et des méthodes terribles pour faire triompher le bien partout dans le monde ! Ce film raconte comment Solomon Kane va découvrir qui il est réellement et quelle est sa place. C’est un homme sombre qui excelle dans l’art de tuer les gens, et il va devoir mettre ce talent au service du bien. C’est l’essence même du personnage. » Michael J. Bassett note : « Robert E. Howard l’a décrit comme un chrétien puritain avec un coeur de païen, et je trouve que c’est une dynamique vraiment très intéressante. En fait ce n’est pas vraiment un chrétien, ce n’est qu’un masque pour lui, une façon de continuer à faire ce qu’il sait faire le mieux, c'est-à-dire tuer, tout en faisant le bien. Ce paradoxe est au centre du personnage, et cela en fait un héros qui continue de plaire, et qui plaira encore longtemps, parce qu’il est toujours en conflit avec lui-même. Il se délecte d’accomplir ce pour quoi il est doué tout en regrettant de le faire. » Michael J. Bassett a développé le scénario pendant un an et demi dans les bureaux de Davis Films à Paris. Samuel Hadida observe : « Pour être tous sur la même longueur d’onde, nous avions besoin de travailler ensemble. Nous avons ainsi mis au point les story-boards, les prévisualisations, les créatures et chaque élément de l’univers du film. » Michael J. Bassett confie : « D’un point de vue créatif, j’ai bénéficié d’un soutien constant de la part des producteurs. Bien sûr, j’ai voulu que SOLOMON KANE soit un film d’action et d’aventure aussi spectaculaire et distrayant que possible, mais j’ai aussi souhaité qu’il puisse offrir d’autres niveaux de lecture et qu’il puisse être plus qu’une simple distraction. Dans le respect de l’oeuvre, j’ai toujours considéré que l’histoire était un drame dans la plus pure tradition classique qui se déroulait dans un monde de monstres et de magie. Certains m’ont dit que le film pouvait plaire y compris à des gens qui n’aiment pas forcément les films de fantasy d’habitude. J’en suis vraiment heureux. »



Un acteur entre dans la peau du héros

Le scénario de Michael J. Bassett achevé, les cinéastes se sont mis en quête de l’acteur idéal pour incarner Solomon Kane. Impressionnés par les prestations de l’acteur anglais James Purefoy aussi bien au cinéma qu’au théâtre mais aussi à la télévision, notamment dans le rôle de Marc Antoine dans la minisérie ROME, les cinéastes ont souhaité le rencontrer. Michael J. Bassett raconte : « Dès notre première entrevue, James Purefoy m’a parlé de la façon dont il voyait le personnage. J’ai tout de suite senti qu’il était idéal pour le rôle. Il a du charme, il émane de lui quelque chose de profondément masculin et il porte en lui l’essence du personnage. C’est un homme droit, déterminé. Sur un plan personnel, c’est aussi un type charmant et travailler ensemble à faire naître Kane a été un plaisir. Nous avons énormément parlé du personnage et de tous les détails qui le révèlent. Même si nous n’étions pas toujours d’accord, il en est à chaque fois sorti quelque chose de bien pour le rôle. » Samuel Hadida observe : « Nous avons eu beaucoup de chance d’avoir James avec nous. Il a l’énergie et l’aura de Solomon Kane tel que Robert E. Howard l’a imaginé. » James Purefoy connaissait déjà certains des récits de Robert E. Howard, mais le scénario de Michael J. Bassett a été pour lui l’occasion de découvrir Solomon Kane pour la première fois. L’acteur raconte : « Kane est un personnage énigmatique, passionnant à jouer. Au début du film, Solomon Kane est un pillard, un pirate cupide, égoïste, arrogant et vaniteux. Tout le contraire d’un héros. Puis il rencontre l’envoyé du diable qui vient prendre son âme. Après un combat épique, Solomon Kane finit par lui échapper et promet de ne plus jamais tuer. Mais le destin va le forcer à sortir de sa retraite, et à reprendre les armes… C’est une dynamique fabuleuse. Tout l’enjeu de ce film est de faire connaître le personnage et de l’amener à ce qu’il doit être. A la fin de cette première aventure, Solomon Kane est devenu lui-même. » Paul Berrow raconte : « Contrairement à beaucoup de héros, l’évolution de Solomon Kane se fait de façon brutale. En l’espace de quelques instants, il devient un homme complètement différent. Il faut être un acteur d’une grande finesse pour jouer un changement aussi radical, et James Purefoy a interprété son personnage avec une justesse remarquable. » James Purefoy confie : « Pour être honnête, le seul point sur lequel je me retrouve en Solomon Kane est sa détermination et l’énergie qu’il met à atteindre le but qu’il s’est fixé. » Le comédien poursuit : « Mon approche du personnage s’est faite selon deux axes. Je ne suis pas un acteur à méthode et chaque rôle demande une adaptation spécifique. Pour celui de Solomon Kane, j’ai d’abord lu l’intégralité de l’oeuvre de Robert E. Howard sur le sujet. J’ai lu les nouvelles, les poèmes mais je me suis aussi beaucoup documenté sur Robert E. Howard lui-même. J’ai également étudié tout ce qui concerne les puritains, le contexte historique et culturel de l’époque. En ce temps-là, les gens ne considéraient pas les sorcières ou les démons comme du folklore, ces notions faisaient concrètement partie de leur quotidien. « D’un point de vue physique, il a aussi fallu que je m’entraîne beaucoup. J’ai eu un coach, j’ai perdu plus de dix kilos et j’ai énormément travaillé sur les combats à l’épée. Nous avons répété, encore et encore ! J’ai aussi pratiqué l’équitation de toutes les manières possibles, à cru ou en me battant. J’étais en République tchèque plus d’un mois avant le tournage pour ne faire que cela. » Samuel Hadida intervient : « James s’est énormément investi dans son personnage. Je suis français et je trouve amusant que pour incarner Solomon Kane, nous ayons choisi quelqu’un dont le nom signifie en vieux français « pure foi ». A croire que James était prédestiné au rôle ! » Michael J. Bassett raconte : « Lors d’un combat à l’épée, James a été blessé à la tête. La coupure était sévère et sous le choc, il a presque perdu connaissance. Son visage était couvert de sang. Je me suis dit que le film allait s’arrêter parce que l’interprète principal allait finir à l’hôpital ! Mais après avoir nettoyé la plaie et fait une demi-douzaine de points de suture, James était à nouveau sur le plateau, l’épée à la main ! Cette anecdote résume assez bien la façon dont il travaille. » James Purefoy explique : « Solomon Kane est un homme qui ne parle pas beaucoup. C’est un point que nous avons encore accentué en discutant avec Michael. Nous avons dû couper environ la moitié de ses répliques initialement prévues. D’autres gens lui posent des questions et il y répond laconiquement. Il ne révèle rien de lui-même. Cela renforce son côté énigmatique et l’envie que l’on a de découvrir ce qu’il est au fond. » Le comédien ajoute : « Une fois que j’ai possédé mon personnage, que j’ai su qui il était, connu sa façon de penser, de bouger, il me suffisait de me glisser dans sa personnalité et de me jeter dans l’action. Le film est très vif avec des scènes puissantes. Pour restituer l’énergie sans perdre le propos du personnage, il fallait cette préparation. Chaque scène possède son rythme qui s’inscrit lui-même dans la continuité de la narration. Michael était le garant de la partition que je jouais. Nous devions être sur le bon rythme. » Michael J. Bassett a créé le personnage de Josiah Kane pour éclairer les spectateurs sur les origines de Solomon Kane et montrer comment son refus de se conformer à la volonté de son père a irrévocablement façonné son destin et celui de son pays. C’est l’immense Max Von Sydow qui incarne Josiah Kane, le père de Solomon. Après avoir joué le roi Osric dans CONAN LE BARBARE, SOLOMON KANE marque sa deuxième apparition dans un film adapté de l’oeuvre de Robert E. Howard. Michael J. Bassett déclare : « Avoir Max Von Sydow dans le rôle du père de Solomon Kane est pour moi un rêve devenu réalité. Si j’avais fait ce film il y a trente ans, c’est à lui que j’aurais confié le rôle de Solomon. Le fait qu’il ait accepté de jouer un personnage qui, bien que peu présent, est essentiel, est un honneur et une chance pour le film. » Max Von Sydow raconte : « En Suède, mon père était professeur de folklore à l’université et toute mon enfance a donc été bercée de légendes, de mythes et de contes de fées. C’est pour cela que j’ai accepté ce rôle, j’aime beaucoup la fantasy et en particulier les histoires comme celles de Solomon Kane. » Comme James Purefoy, Max Von Sydow a découvert le personnage de Solomon Kane en lisant le scénario. Il se souvient : « J’ai été ravi d’apprendre que le film était basé sur une série d’histoires écrites par l’homme qui a créé CONAN LE BARBARE, dans lequel j’ai joué il y a de nombreuses années. » Banni du monastère dans lequel il s’est réfugié pour mener une existence exempte de violence, Solomon Kane se lance dans un long et périlleux voyage à travers la campagne anglaise dévastée par les hommes de l’Overlord. Après avoir été sérieusement blessé par certains d’entre eux avec qui il a refusé de se battre, Solomon est recueilli et soigné par les Crowthorn, une famille de puritains de Plymouth qui tente de quitter le pays. Solomon décide alors de voyager avec eux jusqu’à ce qu’une tragédie l’oblige à faire à nouveau usage de ses compétences de combattant… Michael J. Bassett explique : « Assembler cette famille puritaine a été très intéressant. Pete Postlethwaite joue le père, William Crowthorn ; Alice Krige la mère, Katherine ; et Rachel Hurd-Wood, Patrick Hurd-Wood et Anthony Wilks, les enfants. Ils ont, comme je l’espérais, parfaitement bien fonctionné ensemble. Pete est l’un des acteurs britanniques les plus respectés et sa seule présence sur le plateau donne un ton et un niveau que tout le monde apprécie. De son côté, Rachel a énormément d’énergie et d’humour, ce qui allait parfaitement à son personnage. Le fait qu’elle joue avec son propre frère renforce encore la crédibilité des liens. Les voir vivre était un bonheur. Elle a eu une véritable complicité avec Pete. Toute cette « famille » s’est réellement soudée durant le tournage et ces liens personnels n’ont donné que plus de relief aux drames qu’ils vivent dans l’histoire. » Pete Postlethwaite raconte : « Il existait une vraie alchimie entre nous tous. C’était très agréable. Nos personnages sont tous profondément différents les uns des autres, mais c’est une famille très unie. C’est très important pour le film parce que si le public ne se soucie pas de cette famille, Solomon Kane n’a aucune raison de risquer sa vie pour elle. Finalement, c’est ce qui arrive aux Crowthorn qui va le pousser à passer à l’action. » Alice Krige observe : « Alors qu’il avait juré d’abandonner la violence, Solomon Kane accepte de se battre à nouveau pour les Crowthorn. Ce qui est intéressant avec lui, ce n’est pas le fait qu’il soit un combattant et un soldat exceptionnel, c’est la façon dont il emploie ses talents de guerrier. Alors qu’il les a utilisés autrefois pour faire le mal, il va trouver en aidant cette famille un moyen de les mettre au service du bien. » Quand une bande attaque violemment la famille et enlève Meredith, l’unique fille des Crowthorn, William Crowthorn fait jurer à Solomon de la retrouver et de la sauver. Samuel Hadida précise : « Le personnage de Meredith porte l’innocence et la pureté qui poussent Solomon à reprendre les armes. C’est à travers elle que cet homme très froid d’apparence va révéler son humanité. » Le frère aîné de Meredith, Edward, est joué par le jeune et talentueux Anthony Wilks qui, avec ce rôle, fait sa première apparition sur les écrans de cinéma. Michael J. Bassett explique : « La famille Crowthorn joue un rôle très important dans l’histoire parce qu’en les suivant, Solomon va découvrir le puritanisme et définir sa propre philosophie du Bien et du Mal. Il était donc très important que le patriarche apparaisse comme un personnage en qui on peut avoir confiance, c’est pour cela que nous avons choisi Pete Postlethwaite. William Crowthorn est un homme qui s’est battu, qui a trouvé la foi et qui cherche maintenant à vivre en paix, exactement comme Solomon Kane. » Sa quête obstinée pour retrouver Meredith finit par guider les pas de Solomon Kane vers les terres qui l’ont vu grandir et vers le château d’Axmouth, où il réalise avec horreur qu’un événement traumatisant de son enfance a permis au sorcier Malachi et à l’Overlord de s’emparer de la région. Sur sa route, il rencontre plusieurs personnages étranges et souvent dangereux. L’un d’entre eux, le père Michael, est interprété par l’acteur Mackenzie Crook, par ailleurs connu dans le monde entier pour ses rôles comiques dans la série « The Office » et dans la trilogie PIRATES DES CARAÏBES. Mackenzie Crook explique : « C’était un rôle modeste mais j’avais très envie de jouer ce personnage beaucoup plus sombre que ceux que je joue d’habitude. Son église a été pillée par les hommes de l’Overlord. » Très vite, Solomon Kane va découvrir que dans la crypte et les souterrains de son église en ruine, le père Michael cache aussi un effroyable secret... Kevan Van Thompson, également producteur, explique : « Nous avons toujours pensé que le rôle du sorcier Malachi était un des plus importants du film. Nous avons cherché l’acteur qui correspondait le mieux à l’image que nous avions de lui, mais nous voulions aussi un comédien capable d’apporter quelque chose que nous n’avions pas imaginé, et finalement nous avons opté pour Jason Flemyng, dont la prestation dans SNATCH nous avait beaucoup impressionnés. » Michael J. Bassett se souvient : « Le tournage tirait à sa fin lorsque Jason Flemyng nous a rejoints pour interpréter le sorcier démoniaque. Au-delà de son talent d’acteur, son arrivée a été un grand bol d’air frais. Nous étions tous épuisés, et son enthousiasme et son énergie nous ont tous regonflés. Il lui fallait cinq heures de maquillage, puis il arrivait dans son incroyable costume et il continuait à blaguer en prenant soin de tout le monde. C’était un vrai bonheur. A l’écran, on a du mal à croire qu’il puisse être quelqu’un d’aussi sympathique tant il est terrifiant ! » Michael J. Bassett raconte : « Il me reste aussi un souvenir personnel très fort. C’est ma propre fille de dix ans, Isabel, qui joue l’étrange petite fille que la famille recueille dans un village en ruine. Elle leur réservera bien des surprises… La voir jouer une scène aussi complexe, avec autant de dialogue, face à Pete Postlethwaite, James Purefoy et tous les autres m’a impressionné. Elle a réussi à les effrayer ! Pete était frappé par l’intensité de son jeu et tout le monde trouve la scène redoutablement efficace. Je suis vraiment très fier d’elle ! » Le réalisateur conclut : « J’ai eu énormément de chance avec les interprètes du film. Ils ont tous apporté de la nuance, de la profondeur et de la passion à leur rôle, au-delà même de ce que j’aurais pu rêver. Je pense que c’est grâce à leur talent que le film gagne en richesse et en émotion. »

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