Exclusif : Visite du tournage de CAPTAIN AMERICA, FIRST AVENGER - Entretien avec Dominic Cooper, alias Howard Stark
Article Cinéma du Mardi 16 Aout 2011

[Retrouvez la précédente partie de ce reportage]


Par Pascal Pinteau

Après avoir laissé Stephen Broussard retourner à son travail, c’est justement avec Howard Stark que nous avons pu nous entretenir ! Ou plutôt avec celui qui l’interprète, le jeune Dominic Cooper, vu récemment dans LA DUCHESSE (2008) et TAMARA DREWE (2010) . Il est venu à notre rencontre en combinaison de laboratoire beige, les cheveux gominés, et avec une fine moustache. Un look qui évoque irrésistiblement celui de l’inventeur et milliardaire Howard Hughes, dont Stan Lee s’inspira en créant Tony Stark ! Nous avons donc eu à cœur d’explorer ces histoires de famille, en discutant avec Dominic Cooper à l’extérieur d’un grand plateau, alors que passaient devant nous de jolies figurantes, superbement coiffées et maquillées, en tenues de l’armée britannique des années 40…

Entretien avec Dominic Cooper (Howard Stark)

Propos recueillis et traduits par Pascal Pinteau

Vous portez une tenue d’atelier, apparemment. Pouvez-vous nous dire quelle scène vous tournez aujourd’hui ?

Volontiers. Je joue Howard Stark, le père de Tony. Dans cette scène, j’inspecte quelque chose que nous avons trouvé, et en dépit du fait que je sois extraordinairement intelligent, et que je sois l’un des meilleurs ingénieurs au monde, je fais quelque chose de stupide, et je fais exploser tout le laboratoire ! (rires) C’est ce que nous tournons en ce moment, et c’est une scène forcément assez délicate à régler. Pour manipuler l’objet en question, j’utilise des bras de télémanipulation, des sortes de pinces articulées dont les mouvements sont reproduits à l’identique par d’autres pinces derrière une vitre blindée, dans un caisson de sécurité.

Avez-vous toujours été un fan de comics ou avez-vous dû vous renseigner en toute hâte après avoir accepté ce rôle, afin d’en savoir plus sur Captain America et sur Howard Stark ?

Non, personnellement, je n’étais pas un fan de BDs quand j’étais enfant, contrairement à beaucoup de mes amis. Je jouais avec les voitures miniatures, je faisais de maquettes, je lisais des livres mais très peu de BDs. Mais maintenant que j’ai rattrapé mon retard, et que je suis devenu un expert à propos de tout ce qui concerne Howard et Tony Stark, je dois dire que je me rends compte de tout ce que j’ai raté, et je comprends très bien pourquoi mes camarades d’enfance étaient fans des superhéros Marvel ! Ce sont des bandes dessinées débordantes d’imagination, très excitantes, et je comprends que tant de gens les aiment encore aujourd’hui, après les avoir lues pendant leur enfance. C’est d’ailleurs assez inquiétant de participer à une adaptation de CAPTAIN AMERICA, car on tremble à l’idée de les décevoir, de ne pas répondre à leurs attentes ! Mais j’imagine que c’est ce que ressentent tous ceux qui se sont attaqués auparavant à des classiques de la littérature ou de la bande dessinée…

Avez-vous eu l’occasion de parler avec Robert Downey Jr ?

Non, jamais, mais j’ai pourtant le sentiment de l’avoir rencontré ! (rires)

Qu’est-ce que l’on ressent en jouant dans un film comme celui-ci ?

Il ne ressemble à aucun des tournages auxquels j’ai participé auparavant. L’ampleur des moyens mis en œuvre et la manière minutieuse, perfectionniste, dont le moindre plan est réalisé m’impressionne beaucoup. C’est une expérience assez magique, pour tout dire. J’essaie de ne pas trop regarder les scènes que nous venons de tourner sur les moniteurs, pendant que l’on relit l’enregistrement vidéo, mais quand je le fais, je suis étonné de voir que chaque plan a déjà l’air d’une image parfaite, définitive. Les designs des accessoires et des décors sont tellement imaginatifs que chaque jour apporte son nouveau lot de surprises et de plaisirs. C’est superbe. De plus, parce que c’est une superproduction, nous avons le luxe d’avoir du temps pour tourner, ce qui est un cadeau énorme. Je n’avais jamais connu cela auparavant. En tant qu’acteur, vous pouvez tenter de varier la manière dont vous jouez la scène, parce que vous savez que le réalisateur va vous donner le temps et la marge de manœuvre de le faire. Cela change tout, parce que contrairement aux films à petit budget, tournés très vite, vous n’êtes pas frustré. Vous pouvez vous exprimer pleinement, sans avoir de regrets.

Comment Joe Johnston dirige t’il ses acteurs ? Dans quel état d’esprit est-il ?

Joe est extraordinairement calme, je dois dire. Cela m’impressionne beaucoup de le voir si serein alors que toute cette énorme machine repose sur ses épaules. Dans de telles circonstances, il serait tout à fait normal de succomber à la panique ! Les réalisateurs qui agissent ainsi m’impressionnent beaucoup, car on vient constamment leur poser des questions de tous les genres, y compris à propos des détails les plus infimes. Ils décident bien sûr du cadrage et de la mise en scène du plan, de l’objectif que l’on va utiliser pour le filmer, mais on leur demande aussi de choisir la couleur de la nappe dans une scène de restaurant, ou la coiffure d’une figurante qui n’apparaîtra qu’à l’arrière-plan. Ils doivent avoir une vision extraordinairement précise du film qu’ils veulent faire pour donner les bonnes réponses à ces dizaines de milliers de questions. Joe s’acquitte de cette tâche avec une telle clarté et une telle sérénité que j’en suis stupéfait ! Avec les acteurs, il fait également régner une atmosphère extrêmement détendue sur le plateau, ce qui permet à chacun de faire son travail dans les meilleures conditions. C’est tellement plus agréable que d’être confronté à un fou furieux qui passe ses journées à crier et à disputer les gens !

Quels sont les moyens que vous avez trouvés pour rendre convaincant ce personnage de jeune prodige qu’est Howard Stark ?

Je porte des lunettes ! (rires) Je suppose qu’il n’y a pas de recette miracle…Howard est un génie assez cool, qui se comporte de manière flamboyante, excentrique. Il ressemble à Howard Hughes, car il est comme lui à la fois un playboy, un chef d’entreprise, un inventeur et un homme très riche. Il aime vivre dans un univers de luxe, porter des vêtements au style impeccable, imaginer des avions et de gadgets délirants. On pourrait presque dire que c’est un savant fou cool ! (rires)

Quel est l’accent que vous employez pour incarner Howard Stark ? (Dominic Cooper est anglais, tandis que H.Stark est américain, NDLR.) Ooh…vous m’en demandez trop ! Je n’en sais rien ! Un accent de génie précoce, j’imagine ! (rires)

Quel est le rôle que joue Stark auprès de Captain America ?

Vous connaissez « Q », ce personnage des films de James Bond, qui met au point tous les gadgets de 007 ? Eh bien Stark fait la même chose pour Captain America : il conçoit son nouveau costume, ses armes, son nouveau bouclier, l’équipement de sa moto, bref, tout son équipement.

Diriez-vous que Howard Stark est doté du même sens de l’humour cinglant que son fils Tony ?

Je dirais qu’il y a certainement une ironie commune aux deux personnages, mais étant donné que Howard est encore tout jeune quand nous le découvrons dans le film, il n’a pas encore eu le temps de mûrir et d’acquérir le même sens de l’humour à froid que celui dont fait preuve son fils dans IRON MAN 1 & 2. C’est à la fois une question d’âge – Howard a un peu plus d’une vingtaine d’années dans CAPTAIN AMERICA, alors que Tony en a une quarantaine dans IRON MAN – et une question d’époque. Howard a encore un côté un peu enfantin. On le sent très bien dans la scène où il montre à Captain America tous les équipements qu’il a inventés pour lui, afin de le protéger pendant qu’il combat. Howard est tout excité, joyeux, fébrile.

Vous venez de mentionner Howard Hughes. Avez-vous visionné des images d’archives sur lesquelles on pouvait le voir ?

Oui, et j’ai lu aussi des articles sur sa vie, ses buts, ses opinions. Sur les photos de lui que j’ai pu voir, il porte une fine moustache. C’est de là que vient la mienne dans le film. Idem pour la combinaison de travail beige que je porte. Il en portait une de ce genre, un peu à la manière d’un accessoire de mode, et non pas comme un bleu de travail !

Votre moustache fait aussi penser à celle d’une star des années 30-40, Errol Flynn…

Oui, il y avait vraiment des personnages hauts en couleurs pendant cette époque. Ce qui était magique, c’était l’ampleur des changements qui s’opéraient dans tous les domaines de la vie, à commencer par les nouvelles technologies. Il y a eu tellement d’inventions majeures pendant ces années-là : les fusées, la télévision, les nouveaux modèles d’avion, les voyages transatlantiques…C’était à la fois une période d’effervescence créative, et une période dramatique, à cause de la guerre.

Quelles ont été les scènes que vous avez pris le plus de plaisir à tourner, jusqu’à présent ?

Oh, il y en a eu de toutes sortes. Celle que nous tournons aujourd’hui, l’explosion de mon laboratoire, est très amusante. Et en plus, je n’ai pratiquement aucun texte à dire ! (rires)

Quel est votre superhéros de BD favori ?

Mmm…Je dirais que c’est mon fils ! (rires) Iron Man ! Comment pourrais-je répondre autre chose ? Ce ne serait vraiment pas gentil, n’est-ce pas ?

La suite de cet article sera publiée prochainement par ESI ! Mais vous pouvez retrouver nos précédents articles consacrés à Captain America et aux films de super-héros sur cette page.

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