Les coulisses d'Indy 4 : Le retour de la grande aventure !
Article Cinéma du Vendredi 23 Mai 2008

ESI vous entraîne dans les coulisses d’Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal

Spielberg, Lucas et Harrison Ford refont équipe pour une nouvelle aventure d'Indiana Jones

INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL et les trois premiers chapitres de la saga possèdent trois atouts majeurs qui les démarquent de l’ensemble du cinéma contemporain : le talent visionnaire de Steven Spielberg, l'imagination débridée de George Lucas, le charisme d'Harrison Ford. Indiana Jones a été dès sa création – il y a près de 27 ans – un des héros les plus populaires du septième art. Depuis la sortie, en 1989, d'INDIANA JONES ET LA DERNIÈRE CROISADE, des spectateurs du monde entier souhaitaient ardemment son retour. "Nous avons inventé Indiana Jones mais il appartient désormais à tout le monde" déclare Steven Spielberg. "Nous sommes devenus ses gardiens. Notre travail n'a pas consisté seulement à satisfaire les attentes de ceux qui ont grandi avec lui, mais aussi à révéler Indiana Jones à une nouvelle génération. Ce film est dédié aux fans. Pour George Lucas, producteur exécutif et coscénariste du ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL, le but était d'offrir au public une aventure cinématographique inédite, de lui ouvrir les portes d'un monde que des générations d'admirateurs connaissent et aiment avec passion. "Le style est le même, l'humour aussi. Tout est familier ici, en un sens. Mais nous avons bâti sur ce socle quelque chose de nouveau. Les relations que nous entretenons sur le plateau et celles qu'ont nos personnages à l'écran sont plus fortes et plus drôles que jamais." Peu d'acteurs sont aussi étroitement identifiés à un personnage qu'Harrison Ford à Indiana Jones et c'est avec son entrain coutumier que l'acteur endosse pour la quatrième fois l'habit du légendaire archéologue et aventurier : "Après avoir parcouru le monde et tourné quantité d'autres films, j'étais heureux d’interpréter une nouvelle fois ce rôle, parce qu'on s'amuse comme des fous sur ces tournages. J'adore travailler avec Steven et George, et j'ai pris un immense plaisir sur ce film." Pour Spielberg, l'ingrédient majeur de l'alchimie INDIANA JONES a toujours été Harrison Ford : "Son apport se situe au-delà de l'écriture, au-delà de la réalisation, au-delà de la somme de toutes ces composantes. La série n'aurait jamais eu ce succès sans Harrison qui est tellement à l'aise dans la peau d'Indiana Jones." Durant plusieurs années, Spielberg pensait que LA DERNIÈRE CROISADE sonnait la fin du cycle : "J'ai terminé le fi lm sur un plan d'Indiana s'éloignant à cheval vers le soleil couchant parce que je pensais alors que c'était vraiment la conclusion de la saga. J'en ressentais une douce nostalgie mais les fans, eux, n'étaient pas disposés à s'en tenir là. Ce sont eux qui m’ont poussé à faire ce nouveau film." Il a fallu aussi l'enthousiasme et l'obstination d'Harrison Ford pour communiquer à l'équipe l'envie de se lancer dans cette nouvelle aventure.

Steven Spielberg :

"Harrison m'a appelé un jour et m'a dit : "Pourquoi ne pas faire un autre de ces films ? Le public est demandeur." Il n'a pas lâché prise, il a appelé George, l'a amené à réfléchir à sa proposition. Alors, George m'a appelé pour me demander si je partageais cette envie. C'est à Harrison que revient le mérite d'avoir lancé en premier cette idée et à George celui de m'avoir mis en condition de tourner au moins une de ces histoires." Mais pour que cet opus 4 ait un sens, encore fallait-il égaler la qualité artistique des trois premiers. Le trio en était tellement convaincu qu'il a attendu… dix-neuf ans avant d'approuver le scénario d'INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL. Dix-neuf ans durant lesquels Indiana "gagnerait en âge, sinon en sagesse", selon la plaisante formulation de son interprète.

UNE AUTRE ÉPOQUE, UNE AUTRE QUÊTE

Indiana Jones découvre le monde étrange des fifties

La précédente aventure d'Indiana se déroulait en 1938, à la veille de la Deuxième Guerre. L'intrépide Dr. Jones, aidé de son papa, tentait de protéger le Graal des prédateurs nazis. Dix-neuf ans plus tard, Indiana n'a rien perdu de sa fougue. Beaucoup de choses ont changé, mais le monde est une fois de plus au bord du gouffre, confronté au spectre terrifiant de la guerre nucléaire. Indiana va devoir s'assurer qu'un objet aussi précieux que mystérieux : le Crâne de Cristal, ne tombe aux mains de ceux qui menacent d'anéantir l'espèce humaine. Le choix de cette période a dicté aux auteurs du sujet original, George Lucas et Jeff Nathanson, et au scénariste David Koepp des choix inattendus et féconds. LES AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE et les deux chapitres ultérieurs reflétaient l'amour de Spielberg et Lucas pour les sérials des années trente. Dix-neuf ans plus tard – nous sommes en 1957 -, ces feuilletons bourrés d'action et de suspense ont disparu des écrans, chassés par le boom de la télévision. Mais leur sensibilité imprègne le cinéma de science-fiction, qui connaît une vogue considérable, surtout auprès de jeunes spectateurs épris d'action et d'aventures. En dépit de leurs budgets faméliques, ces films de S. F. génèrent des émotions fortes. On y retrouve les doutes et les angoisses d'une société confrontée à la Guerre Froide ainsi qu'à des changements scientifiques et technologiques aussi rapides que profonds. On y décèle également un optimisme indéfectible quant aux facultés d'adaptation de l'homme et à sa capacité à triompher d'assaillants surgis de l'espace, du fond des mers ou de son propre organisme. C'est à l'esprit de ces films que rend hommage INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL.



Steven Spielberg :

"Il me semblait important que notre héros entre dans l'ère atomique. En 1957, l'Amérique est façonnée par la Guerre Froide et le maccarthysme, mais aussi par les bolides dernier cri, par les filles en sweater et chaussures compensées, par les débuts du rock, par le Technicolor. Les années cinquante, c'est cette musique, ce sont tous ces visages frais et pimpants que Norman Rockwell aimait à peindre."

Kathleen Kennedy :

"Les années cinquante sont une période intéressante pour un cinéaste parce que l'innocence y est encore de mise. Nous sortions de la guerre et les gens croyaient en l'avenir." Les "méchants" ont changé, bien sûr…

Steven Spielberg :

"En 1957, nous sommes au coeur de la Guerre Froide. La menace nucléaire est omniprésente, les journaux américains dénoncent quotidiennement le "Péril rouge". Cette fois, nos méchants ne pouvaient être que russes.Reste que toute la tradition INDIANA JONES a été respectée : vous aurez droit aux cartes du monde, au petit avion circulant autour du globe, à tous ces symboles que nous aimons et que nous ne sacrifierions pour rien au monde." Le résultat s'adresse autant aux fans de la première heure qu'aux nouveaux : "Dans l'équipe, chacun s'est efforcé de donner le meilleur de lui-même pour répondre aux attentes que suscite ce film", dit le producteur Frank Marshall. "Et lorsque les gens me demandent "À quoi ressemblera le CRÂNE DE CRISTAL ?", je peux seulement leur dire : "Ce sera un INDIANA JONES !""

DES HÉROS ET DES MÉCHANTS

Des visages familiers et de talentueux nouveaux venus se lancent dans l'aventure d'une vie. Indiana Jones s'imagine volontiers en loup solitaire, mais chacune de ses expéditions le met au contact d'une multitude d'amis, d'ennemis et de personnages énigmatiques aux motivations troubles.

Kathleen Kennedy :

"L'intrigue réserve toujours une place de choix au méchant et au fidèle comparse avec lequel Indy ne cesse de se chamailler. Nous avons ici une inoubliable méchante et un comparse de poids, ainsi qu'une histoire d'amour, des copains croisés aux quatre coins du monde, des gens qui vous trahissent ou qui ne sont pas ceux que l'on croit. En bref, tout ce qui contribue au plaisir du spectateur." Les producteurs ont réuni autour d'Harrison Ford un casting international de haut vol : "Harrison a toujours été notre arme secrète", déclare Spielberg. "Il est, depuis le départ, le pivot de ces films." Ford a fait du Dr. Jones un héros irrésistible, tant par son charisme, sa bravoure et son solide bon sens que par… sa phobie des serpents. "Harrison est la virilité incarnée", dit son jeune partenaire Shia LaBeouf. "De ce fait, toute situation qui le déstabilise ou révèle son talon d'Achille devient hilarante. Et Dieu sait qu'il collectionne les talons d'Achille ! Mais ce gars rustaud et mal dégrossi est aussi la crème des hommes – tout comme Harrison, qui a élevé le cinéma d'action à la dignité d'un art. Personne ne l'égale dans ce rôle." Ford savait que les cascades de ce quatrième épisode exigeraient un considérable investissement physique. Il s'imposa donc un entraînement très strict pour limiter au strict minimum le recours à une doublure.

Frank Marshall :

"Il voulait être Indiana Jones et refusait d'être doublé pour les cascades. Dans ce film, Indiana court comme un fou, saute, donne des coups de fouet, poursuit des ennemis dans la jungle et tout cela, Harrison l'a fait lui-même. C'est une nouvelle marque de son attachement passionné à ce personnage. On voit sans erreur possible que c'est bien lui qui accomplit tous ces exploits."

George Lucas :

"Harrison a fait avec ce fi lm un énorme saut dans le temps, passant de la fi n des années trente à la deuxième moitié des années cinquante. Cela représentait aussi un saut dans l'inconnu, puisqu'il s'agissait à la fois de briser le moule tout en préservant la continuité des quatre films. Cela marche une fois de plus, et toujours pour la même raison : Harrison Ford." Le retour de l'acteur sur le plateau a suscité autant d'enthousiasme que de nostalgie, particulièrement pour Spielberg.

Steven Spielberg :

"Voir Harrison faire son entrée sur le plateau, saisir son fouet, le faire claquer et l'enrouler en un éclair sur la poitrine d'un méchant est une expérience grisante. Sa rapidité m'a fasciné. À revoir son vieux sac à dos et tous ses accessoires, j'ai ressenti plus que de la nostalgie. J'ai réalisé que nous étions en train de faire revivre à l'écran ce personnage et tout ce qu'il véhicule, d'offrir tout cela à un public qui le connaît depuis toujours et à un autre, qui s'apprête à le découvrir." Mutt, qu'interprète Shia LaBeouf, joue un rôle-clé dans cette nouvelle épopée. La préparation du film a été également une grande aventure pour la jeune star de TRANSFORMERS et PARANOIAK.

Shia LaBeouf :

"Steven a inscrit sur mon script cette petite note : "OK, il est temps que tu deviennes Mutt !", et m’a demandé de voir trois films : GRAINE DE VIOLENCE, LA FUREUR DE VIVRE et L'ÉQUIPÉE SAUVAGE, avec Marlon Brando. Devais-je m'écrier : "Ah, j'ai compris comment Marlon Brando l’a fait ! »… ? "Mutt est un petit gars qui a manqué d'un bon encadrement. Il a déserté l'école et s'est pris de passion pour les motos et la mécanique. N'ayant jamais vraiment pu communiquer avec les autres, il s'est replié sur lui-même et parle à peine. Entre adolescence et âge adulte, il s'est fabriqué un personnage qui en apparence est très loin de ce qu’il est vraiment" Ce solitaire rebelle des années cinquante offre un contraste saisissant avec l'irrépressible Indiana.

Shia LaBeouf :

"Sa quête à lui est de se recréer une famille. D'abord avec Indy, puis avec tous ceux qu'ils rencontreront ensemble et qui resserreront leurs liens. Dans cette atmosphère de folie, chaque coup de poing renforce leur complicité. J'ai su dès la signature du contrat que j'allais vivre quelque chose d’exceptionnel ! Mais ni les serpents, ni les motos, ni les sabres ne m'ont autant impressionné que ma première rencontre avec Harrison en Indiana Jones. Il s'est posé sur le tarmac de la base où nous répétions, est sorti de l'hélico, a fait cinq ou six pas et s'est retourné pour prendre son fouet. À cet instant, je n'ai plus vu Harrison, mais Indiana Jones ! Et je me suis dit : bon sang, c'est du solide !" INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL réserve une surprise majeure à Indy : ses retrouvailles avec la volcanique Marion Ravenwood, la seule femme qu'il n'ait jamais pu totalement oublier… "C'était une évidence", commente le scénariste David Koepp. "Indy et Marion sont fous l'un de l'autre." Et Kathleen Kennedy d'ajouter : "Dès son premier sourire, nous avons retrouvé Karen Allen rien n'a changé en elle depuis L'ARCHE PERDUE."

Karen Allen :

"Marion a eu dans sa jeunesse un grand coup de coeur pour cet homme. Indy est resté l'amour de sa vie. Peut-on imaginer relation plus merveilleuse, plus traditionnelle, plus romantique ? Cependant, Marion a vite compris qu'Indy n'était pas fait pour mener une existence ordinaire : cette fille moderne, autonome, pleine de ressources n'a pas voulu l'enchaîner." Le retour de Karen Allen sur un plateau de cinéma a été un régal pour ses partenaires. "À la fin de sa première prise, tout le monde a applaudi", témoigne Cate Blanchett. "Elle donne à l'écran un tel sentiment de liberté ! En l'observant pour la première fois, j'ai réalisé que je n'avais jamais vu une héroïne aussi libre, aussi combative, aussi craquante à l'écran comme dans la vie." Lucas sait bien pourquoi Marion est restée la compagne d'Indiana Jones : "Marion possède un formidable sens de l'humour, qu'on retrouve aussi chez Karen. On s'amuse avec elle, on l'aime pour sa force, qui la rend digne d'Indy. Elle seule peut le remettre à sa place. Ils forment un sacré couple." Mais Marion n'est pas l'unique femme à poigne d'INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL. Ce titre lui est disputé par l'implacable agent soviétique Irina Spalko, prête à tout pour s'emparer du précieux Crâne de Cristal. Le rôle, haut en couleur, permet à Cate Blanchett d'incarner pour la première fois "une créature 100% maléfique".

Cate Blanchett :

"Spalko est une femme d'acier que rien n'affecte, une mécanique de précision que rien n'arrête : jamais un cheveu de travers, pas la moindre trace de boue sur ses bottes après avoir pataugé des heures durant dans la gadoue ! Une arme fatale…" Cate Blanchett a découvert "qu'il fallait être prête à tout, car Steven changeait parfois les choses au dernier moment", remplaçant un duel à l'épée longuement répété par un combat de karaté. "Il fallait alors tout reprendre dans l'urgence mais c'est une formidable façon de travailler qui fait monter l'adrénaline à grands flots."

George Lucas :

"Les stars qui ont rarement l'occasion de jouer les méchants y prennent d'autant plus de plaisir. Spalko est un buldozer, on la croit capable de tout. Elle est censée faire peur et Cate, dans ce rôle, vous fait réellement trembler." Nouvelle venue dans la famille INDIANA JONES, Cate Blanchett a été surprise par l'intense curiosité qui entourait le projet : "Je n'avais pas réalisé combien de gens attendaient désespérément ce nouvel épisode. C'était un sentiment très exaltant." Et d'ajouter : "À l'école, toutes les filles rêvaient d'embrasser Harrison Ford. Moi, je voulais être Harrison Ford, je voulais être Indiana Jones ! Voir Harrison et Karen Allen à l'écran m'électrisait. Aujourd'hui encore, le thème des AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE me donne la chair de poule."

COPAINS ET COMPARSES

Où l'on retrouve de vieilles connaissances et rencontre de nouveaux copains.

Un aventurier a toujours des amis. Ceux d'INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL sont incarnés par des acteurs de renommée mondiale, qui les rendront… inoubliables.

Kathleen Kennedy :

"La réputation de Steven suffit à attirer sur ses films d'aventures le gotha des comédiens internationaux. Cela s'est vérifié plus que jamais sur INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL." Ce casting prestigieux comprend John Hurt dans le rôle du Professeur Oxley, un vieux collègue d'Indy, supposé disparu au début du film. Oxley a passé tant de temps à la recherche du Crâne de Cristal d'Akator qu'il en est devenu quasiment fou. Steven Spielberg espérait dès le départ que Hurt accepterait ce rôle inspiré par le personnage de Ben Gunn dans L'Île au Trésor de Stevenson : "Je lui ai envoyé le script en lui fournissant cette clé. Il a suivi l'indication, et a brillamment joué ce rôle."

John Hurt :

"Pendant vingt ans, cet homme a été abandonné sur une île, mais ce n'est pas seulement la solitude qui l'a précipité dans la démence. Maintenant, les Russes s'intéressent au Crâne, pour d'autres raisons, et c'est là que l'histoire démarre." Ray Winstone, que le grand public connaît notamment pour SEXY BEAST, interprète "Mac" George Michale, qu'Indy considère comme un ami. David Koepp souligne néanmoins les zones d'ombre du personnage : "On ne sait jamais jusqu'où lui faire confiance, mais on ne peut s'empêcher de le trouver très sympathique, quand bien même on devrait s'en méfier." Winstone est le premier et unique choix de Spielberg pour ce rôle ambigu : "En le voyant dans SEXY BEAST, j'ai tout de suite eu envie de travailler avec lui. Je trouve que c'est un de nos comédiens les plus brillants." Winstone sympathise avec "Mac" et concentre ses efforts pour naviguer entre Russes et Américains : "Une grande confusion régnait en ces années d'après-guerre. Il était bien difficile de choisir son camp, de savoir qui servir." Le conservateur Marcus Brody était l’un des personnages favoris des AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE et de LA DERNIÈRE CROISADE. Son interprète, Denholm Elliott, disparut en 1992, et depuis, Indiana a trouvé son plus proche ami et conseiller en la personne du Doyen du Marshall College Charles Stanforth, interprété par Jim Broadbent. "Indy et Stanforth se connaissent depuis des années et bien que Stanforth soit son supérieur hiérarchique, les deux hommes ont une grande complicité teintée d'humour bon enfant. C'était plus que facile à jouer avec un acteur comme Harrison", dit Broadbent.

Steven Spielberg :

"Jim a compensé la perte cruelle de Denholm. Il apporte au film la même charge d'humanité. Il le fallait car la profonde amitié qui lie Stanforth et Indy est un élément essentiel de l'histoire." L'Agent Spalko a pour acolyte le colonel Dovchenko, chef de ses redoutables hommes de main. Igor Jijikine, un ancien trapéziste du Cirque du Soleil repéré par la directrice de casting Debra Zane, interprète Dovchenko, entouré de Dmitri Diatchenko et Andrew Livoff (de la série "Lost").

LE NOUVEAU-MEXIQUE, NEW HAVEN : UN NOUVEL INDY POUR UNE NOUVELLE GÉNÉRATION



Moteur !

Le premier "tour de manivelle" est donné au Ghost Ranch, au nord de Santa Fe (Nouveau-Mexique). Indiana était enfi n de retour… Fidèle à ses habitudes, Spielberg offre le champagne à toute l'équipe avant la première prise : "On a eu l'impression de rajeunir de 19 ans", témoigne Frank Marshall. "Tout était comme au temps de LA DERNIÈRE CROISADE : les relations, l'ambiance de travail, le respect…" "L'instant était magique", ajoute le coproducteur Denis L. Stewart. "Tout le monde était si motivé, si heureux de se retrouver en famille. Cela nous a donné un formidable élan et permis de respecter un plan de travail assez contraignant." La première portion du tournage se déroule dans les arides et spectaculaires paysages du Nouveau-Mexique. Partie du Ghost Ranch, l'équipe parcourt quelques 450 kilomètres en direction du sud-ouest pour rallier l'ancienne base de Deming. Elle dispose là de vastes hangars, virtuellement inchangés depuis la Deuxième Guerre. Ce site ne demande qu'un minimum de décoration, quelques jeeps d'époque et des figurants habillés d'uniformes soviétiques pour devenir le théâtre de la séquence d'ouverture. L'équipe met ensuite le cap sur l'est pour filmer les séquences du Marshall College et de la maison d'Indiana.

Frank Marshall :

"Nous avions introduit dans les trois premiers films quantité de décors. Le problème, c'est qu'il fallait maintenant les dupliquer." Il fallait en effet reproduire à la fois la salle de classe d'Indy des AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE (séquence tournée à l'époque à Londres) et ses abords (filmés alors à l'Université du Pacifique, en Californie du Nord). La solution

Frank Marshall :

"Nous avions introduit dans les trois premiers films quantité de décors. Le problème, c'est qu'il fallait maintenant les dupliquer." Il fallait en effet reproduire à la fois la salle de classe d'Indy des AVENTURIERS DE L'ARCHE PERDUE (séquence tournée à l'époque à Londres) et ses abords (filmés alors à l'Université du Pacifique, en Californie du Nord). La solution : dénicher une université "type", à New Haven, dans le Connecticut.

Frank Marshall :

"L'Université de Yale correspond idéalement à l'époque où se situe le film, les salles sont parfaites, et nous avons bénéficié sur place et dans la ville d'une chaleureuse coopération." Certaines des séquences clés les plus élaborées du fi lm se déroulent dans la jungle péruvienne.

David Koepp :

"On appelle Iquitos la Porte de l'Amazone. C'est la dernière ville avant la jungle, l'ultime frontière entre la civilisation et la nature. L'endroit idéal pour démarrer une nouvelle aventure d'Indiana Jones." C'est là en effet qu'Indy et Mutt découvrent les premiers indices qui les mettent sur la piste du Crâne de Cristal. Les extérieurs de la ville et ses rues poussiéreuses ont été aisément reconstitués aux Studios Universal par le chef décorateur Guy Hendrix Dyas, mais la jungle péruvienne a posé davantage de problèmes.

Denis L. Stewart :

"C'est difficile de trouver aujourd'hui une jungle intacte. Nous avons prospecté le Mexique, le Guatemala, l'Amérique du Sud, Porto Rico, avant de débarquer… sur la Grande Île d'Hawaii." Là, sur un terrain privé recouvert d'une épaisse végétation tropicale, l'équipe consacre plusieurs semaines de travail à certaines des séquences d'action les plus spectaculaires et les plus complexes du film : "L'environnement répondait pleinement à nos besoins", souligne Marshall. "Il nous fallait cet isolement pour mener à bien ces scènes compliquées, bourrées d'action et de cascades exécutées par les acteurs eux-mêmes." La production regagne ensuite la Californie du Sud et les Studios Universal, dont elle utilisera la quasi-totalité des plateaux.

Guy Hendrix Dyas :

"La maison d'Indiana a été construite sur le célèbre plateau 29. C'est un décor très typé qui révèle l'intimité et la face cachée de notre héros. Nous avons essayé de recréer méticuleusement son intérieur typique des années trente, sans oublier que l'action se déroule en 1957. Il s'agissait donc de mettre en évidence le passage du temps, de refléter les activités d'Indy, en remplissant son salon et son bureau de belles et rares pièces archéologiques collectées par lui aux quatre coins du monde." L'équipe Dyas a aussi créé plusieurs extérieurs aux Studios Universal, dont l'inquiétante bourgade où Indy et Mutt achèvent la première partie de leur périple, et une portion du temple vu dans la dernière scène. Un grand escalier "fantôme" en colimaçon, qui se "rétracte" mystérieusement sous les pas de nos héros, fut construit aux Studios Sony de L. A. Cet imposant décor truqué fut confié au coordinateur des effets spéciaux Dan Sudick, dont la contribution à LA GUERRE DES MONDES avait impressionné Spielberg. " Ce décor est un des plus fascinants que j'aie jamais vu depuis celui de Joe Alves pour RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE", dit le réalisateur. Le plateau 27 des Studios Universal a hébergé un autre décor "casse-tête" : un vaste cimetière péruvien où nos personnages sont contraints de ramper entre les ruines sous les yeux de très inquiétants gardiens. Fuyant cette sinistre tribu, Indy et Mutt se réfugient au fond d'un puits menant à…un autre décor, construit à quelque 35 km de là, à Downey (Californie). La production a dû monter plusieurs décors dans ces Studios de Downey, dont un des hangars avait servi à la mise au point d'Apollo et de la Navette Spatiale. C'est dans cet immense espace que furent notamment construits un réseau de tunnels et un bâtiment de style bunker dont les extérieurs avaient été filmés au Nouveau-Mexique. Un restaurant typiquement fifties, inspiré du fameux tableau Nighthawks d'Edward Hopper, fut construit en outre aux Studios Paramount. L'atelier d'Indiana est un décor qui a toujours fasciné les amateurs de la saga. Dans le premier film, Spielberg avait usé d'expédients et recouru à quantité de trucages et peintures sur verre. Cette fois, il entendait donner une existence matérielle au décor, et utilisa pour cela le plateau 16 des Studios Warner Bros.



Frank Marshall :

"C'était un énorme défi pour Guy car nous voulions de vrais décors, avec un vécu, une patine, une ambiance évocatrice. Il était impossible d'installer tout cela en un lieu unique, comme nous le faisions à Londres, et nous avons dû nous disperser sur cinq plateaux : un exploit !" Cet éclatement n’a en rien gâché le plaisir du réalisateur : «Chaque fois que j'entrais dans un de ces décors, je me disais : "Quelle chance tu as de pouvoir encore réaliser un de ces films !"»

CRÂNES, FOUETS ET BLOUSONS DE CUIR

Des costumes et accessoires sophistiqués au service de la légende.

Le problème tenait ici en cinq mots : Indiana Jones, Les années cinquante….Pour les brillants créateurs de costumes et accessoires d'INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL, l'objectif était de marier subtilement l'ancien et le nouveau, de reprendre les costumes et accessoires qui ont contribué à la gloire de la série et de leur ajouter la touche fifties indispensable. Le chef costumière Mary Zophres, sa collaboratrice Jenny Eagan et Bernie Pollack, chef costumier d'Harrison Ford, commencèrent par étudier le look des trois premiers films avant de se replonger dans les années cinquante. "Chacun des nouveaux personnages est un reflet de cette époque", indique Frank Marshall. "Mary a pris un immense plaisir à inventer leur style." Mary Zophres a consulté d'anciens numéros de Life, ainsi que des dizaines d'annuaires universitaires des années cinquante, des manuels militaires russes, des photos de ruines mayas, des livres d'histoire… Pour développer le style "femme fatale" d'Irina Spalko, elle s'est inspirée de Marlene Dietrich : "Son charisme et sa dureté sous-jacente m'ont semblé appropriés." La chef costumière eut la chance de dénicher d'authentiques uniformes soviétiques dont elle utilisa l'étoffe pour habiller la sinistre équipe Spalko. Pour le glorieux retour de Marion, elle s'est inspirée de certaines grandes aventurières des années trente, telle l'aviatrice Amelia Earhart : "Marion a ce côté garçon manqué, tout en étant très belle et très féminine."Mary Zophres a beaucoup aidé Shia LaBeouf à incarner Mutt le "rebelle" en lui fournissant des blousons de cuir et des bottes de moto d'époque. "Il nous a fallu faire une trentaine de répliques de ce blouson car Shia exécutait lui-même nombre de ses cascades." Pour "Mac", Zophres s'inspira d'une photo d'Ernest Hemingway mettant en valeur "de très longues bottes de chasseur que je trouvais intéressantes." Zophres et Eagan durent aussi habiller des centaines de figurants. Les séquences péruviennes en comptent à elles seules plus de 200 pour lesquels un acheteur a été dépêché en Amérique du Sud avec mission de ramener les étoffes adaptées. "J'ai voulu que nos costumes participent du vaste tour du monde auquel nous invite ce film. Nous avons accompli cela en variant la palette et le style des tenues en fonction de chaque nouveau site." Bernie Pollack, qui travaille avec Harrison Ford depuis une quinzaine d'années, a revisité les tenues d'Indiana l'universitaire et Indiana l'aventurier. "Il l'a pris tel qu'il était dans les films antérieurs et l'a fait entrer dans les fifties", commente Marshall. Une tâche facile, à en croire Pollack, car "Indy est un type classique qui s'est forgé son style personnel et n'en change pas." Ford lui-même a bien peu changé durant toutes ces années. "Je n'avais pas porté le costume d'Indiana Jones depuis 18 ans", dit l'acteur. "Bernie me l'a fait essayer pour voir s'il était nécessaire de le retoucher. Il m'allait comme un gant !"

Bien qu'Indy semble ne porter qu'une seule et unique tenue, Bernie Pollack a dû lui confectionner pas moins de 60 pantalons et 72 chemises. Il opta aussi pour un blouson un peu plus ample que l'ancien, avec un discret rembourrage protecteur. Partant de photos des films précédents, il a méticuleusement recréé le légendaire blouson et, par l'entremise du chef habilleur Bob Morgan, a trouvé après de longues recherches, un tanneur d'El Segundo (Californie) du nom de Tony Novak, qui pouvait en fabriquer un prototype en une nuit. L'original lui fut remis (sous bonne escorte !) et "le lendemain à 21 heures, le blouson m'était livré", dit Pollack. « C'était tellement réussi que j'en ai commandé trente. J'adore ce gars !" Le chapeau a posé plus de problèmes. Bernie Pollack a passé en revue quantité de modèles, tissus et chapeliers susceptibles de faire l'affaire. L'heureux élu fut Steven Delk, de l'Adventurebilt Hat Company de Columbus (Mississippi). Le chef accessoiriste Doug Harlocker a dû dresser un inventaire à la Prévert des articles à trouver, acheter ou fabriquer pour les besoins du film : fouets, momies, motos, lamas, armes soviétiques AK47 et Tacarov, sabres… Mais un autre "accessoire", bien vivant, hante depuis toujours le Dr. Jones… "La seule faiblesse d'Indiana est sa peur panique des serpents", rappelle s'il en était besoin Harrison Ford. "Il nous fallait bien sûr UN reptile dans ce film; un progrès sensible par rapport aux AVENTURIERS, où des centaines de ces bestioles grouillaient au sol dans la scène du temple." Il n'y en a effectivement plus qu'UN dans INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL, mais de taille : un python géant ! "Une beauté, sauf pour ce pauvre Indy", s'esclaffe Spielberg. "Le public ne pardonnerait pas si nous avions oublié d'en mettre un." L'équipe a travaillé avec deux de ces monstres, ainsi qu'avec une réplique en caoutchouc exécutée par les studios Stan Winston en collaboration avec Harlocker. Grâce aux Archives Lucasfilm, Harlocker put réunir des exemplaires de tous les accessoires originaux de la saga et s'en inspirer. Ceux-ci comprennent les objets personnels d'Indiana, indissociables de son image : son fouet, son sac, sa ceinture, ses journaux, ses lunettes, la montre de son père… Harlocker commanda à une société australienne un nouveau fouet, d'un usage plus aisé. "Le maniement du fouet est une technique peu commune", rappelle l'acteur. "Je n'étais pas très doué à l'époque, mais encore assez pour faire illusion à l'écran. Cette fois, j'ai eu un nouvel entraîneur, avec une approche différente, et en l'espace de deux semaines j'ai pu me remettre complètement à niveau."

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[Entretien avec Harrison Ford]


[Le grand retour de la fiancée d’Indiana Jones : Entretien avec Karen Allen]


[Entretien avec Shia LaBeouf : ESI a rencontré le fils d’Indiana Jones !]


[Un an d'actualités sur Indiana Jones 4]


[Les effets spéciaux de la saga Indiana Jones]


[Le tour du monde des attractions Indiana Jones]

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