D'accord sur le point que tu soulèves, Furylion, mais Jake donne vite, par ses réparties et ses initiatives (sortir du labo dès son premier transfert) des preuves qu'il n'est pas un marine borné et bas de plafond comme Grace le croit au début. Il l'épate vite, et après l'avoir considéré comme un type qu'on lui balance dans les jambes pour remplacer son frère jumeau décédé (d'où son hostilité), elle révise complètement son jugement. Elle agit forcément différemment quand il raconte ce qu'il a vécu lors de sa première "sortie" en avatar, car ce qu'il réussit à faire est exceptionnel (entrer en contact avec les Na'vi qui fuient les humains et aller jusque dans leur habitat, l'arbre de vie) et représente tout ce que Grace rêve de faire...
Pour JoTK:
Au risque de me répéter, ton analyse n'a rien d'objective BILL. Je répond non à plusieurs de tes questions.
Tu réponds non subjectivement en fonction de tes goûts, pas en observant "froidement" la structure des différents éléments du script, qui est solide, et dont on commence déjà à citer des éléments en exemple dans des écoles de cinéma aux USA. Je ne suis pas surpris, puisque tu dis à chaque fois qu'un film ne peut pas être jugé objectivement parce que tout est subjectif. Or, ce que je dis, c'est qu'un film peut être au moins partiellement analysé objectivement, rationnellement. Et qu"ensuite intervient le jugement final, dans lequel la subjectivité intervient forcément. Nuance.
Je vais essayer de mieux m'expliquer en espérant ne pas t'irriter, car ce sujet me tient à coeur :
Si tout est subjectif, si rien n'est analysable, rien n'est quantifiable, si la "science" de l'écriture d'un script n'existe pas, peux-tu m'expliquer à quoi servent les écoles de cinéma qui l'enseignent ? Les cours donnés par des scénaristes professionnels à des étudiants ? Les écrits des cinéastes qui expliquent comment ils ont développé leur histoire, l'ont amélioré, étape par étape, réplique par réplique, pour en faire un film qui a plu à des dizaines de millions de gens ?
S'il y a bien un élément d'un film qui répond à des lois, des formats, des règles, des constructions, avec des exemples et des contre-exemples, c'est bien un scénario. Et comme on le fabrique ainsi, on peut aussi l'analyser ainsi.
Comme le prof de maths (enfin, plutôt de français, mais maths ça fonctionne aussi) qui note une copie !
Il y a d'ailleurs un métier et des gens qui ne vivent que de ça, qui s'appellent des "script doctors". Un script est plutôt pas mal, mais ne fonctionne pas tout à fait bien, on le leur donne, ils voient tout de suite là où ça cloche, suggèrent ou écrivent eux-mêmes des modifs, et le script corrigé est meilleur. Un des plus grands réalisateurs français, Claude Sautet, intervenait souvent (de manière confidentielle) comme script doctor sur les scénarii que lui envoyaient des producteurs français. Donc, on ne parle pas ici de "formatage à l'américaine" répondant à des soucis de répétitions de formules commerciales, mais d'une vraie science du script.
C'est ce que je tentais de faire avec cette liste de composantes du script. Comme si j'ouvrais le capot d'une voiture appelée AVATAR, en disant, tout est en place, ça fonctionne. Mais une fois le capot refermé, je regarde la voiture et je dis, "c'est une voiture parfaite, un chef d'oeuvre qui me fait rêver", et tu dis "Oui, mais moi, je n'aime pas sa forme, sa couleur, sa manière de rouler, etc..." Tu as parfaitement le droit de ne pas aimer cette voiture. Mais de là à dire qu'elle ne roule pas...
Maintenant, comme globalement, tu n'as pas aimé le film, je comprends très bien que tu aies trouvé des longueurs, et en t'ennuyant, que des motivations ne te soient pas apparues claires, ou des dialogues pas naturels. C'est tout à fait légitime de ne pas "accrocher" à un film. Si tu as envie de poursuivre un peu ce débat passionnant, je serais intéressé de savoir précisément quelles motivations de personnages d'Avatar n'étaient pas claires (parce que là, franchement je ne vois vraiment pas lesquelles), quelles scènes précises te paraissaient longues (un film de trois heures qui file aussi vite, j'ai rarement vu ça au cinéma. Et quand tu penses que beaucoup de gens vont le revoir 2 ou 3 fois ou plus , c'est carrément un exploit), et quelles répliques (juste deux ou trois, si tu t"en souviens ) te paraissaient sonner faux.
Je respecte parfaitement ton point de vue sur le film : j'essaie juste de mieux comprendre ce que tu as ressenti en le voyant.