Je crois que je viens de trouver la critique la plus grotesque d'Avatar !
Comme par hasard, elle est parue dans Télérama, coutumier des mises à mort de beaux films par des intellos pisse-froids qui ont quinze métros de retard. Sans doute gênés de tant de mauvaise foi, ils ont aussi publié une critique positive (Un sursaut de décence ? L'envie de n'être pas totalement ridicules dans quelques années, quand le film sera considéré comme un des jalons de l'histoire du cinéma ?)
Voici ce grand moment d'aveuglement fielleux (l'intro vaut son pesant d'absurdité et en dit long sur le mental de l'auteur) :
Entre 7 et 9 ans, James Cameron était une petite fille : il dessinait des chevaux bleus à six pattes, des arbres à nouilles phosphorescents, des Pocahontas à museau. Ses parents, sans le contrarier, lui disaient : « Tu as beaucoup de goût, Jane » (on suppose qu'il se faisait appeler ainsi). Plus tard, entre eux, ils ajoutaient, navrés : « Beaucoup, mais mauvais. » Quelques décennies plus tard, James Cameron a décidé d'exhumer le Polly Pocket en lui. Son calcul est simple : puisque Titanic avait piqué l'argent des fillettes (une grande histoire d'amour) comme des garçonnets (une maquette géante dans une baignoire glacée), rebelote. Pour ces dames, la faune et la flore multi colores, pour ces messieurs, des scènes de baston à rallonge - et tant pis si les deux se marient moyen. Sachant qu'Avatar est censé réinventer le cinéma, il fallait, aussi, lui donner un semblant de fond, un vague sous-texte : au coeur de cette interminable transposition westernienne (Les Cheyennes au fin fond de l'espace), la morale pro-Indiens prendra la forme d'un gros gloubiboulga écolo et d'une exaltation panthéiste crypto-miyazakienne. Les deux sont d'un tel simplisme, d'une telle bêtise qu'on ne craint de vexer aucun croyant (écolo ou panthéiste) en recommandant la fuite ou le fou rire.
Aurélien Ferenczi
Pauvre, pauvre Aurélien Ferenczi... Comme il doit se sentir grandi de détester ce que tant de gens (et de critiques) adorent.